Petit séjour en Anjou, pas loin de la Loire avec ses châteaux, dans la petite ville de Villaines-Les-Rochers, capitale de la vannerie. Dans la rue principale les maisons accolées à une sorte de colline plate ont toutes des extensions troglodytiques. Creusées dans le tuffeau, ces petites pièces servaient d’habitations et de réserves. La région est riche de cette architecture souterraine. Nous sommes donc ici pour la semaine, Martine à un stage de tressage de l’osier chez Romand’art avec Catherine et Christophe, de véritables artistes de la vannerie https://www.vannerie-romand-art.com/vanniers-villaines-les-rochers/https://www.vannerie-romand-art.com/vanniers-villaines-les-rochers/

Cette région est faite d’alternance de champs et de petit bois. La toponymie du coin nous renseigne sur une activité qui bien sur déclenche chez moi un intérêt premier. Au détour d’un virage, un panneau indique « La charbonnière ». Ce lieu-dit abrite trois maisons dont une revendique le nom.

Dans la ville de Villaines, il y a aussi dans la route qui part vers Azay-Le-Rideaux, un emplacement qui porte aussi la désignation de charbonnière. Je n’ai pas réussi a trouver des explications mais il est facile de comprendre que l’activité du charbon de bois était bien présente dans ce territoire comme partout ailleurs.

Même les abris bus sont en osier.

Suite à mes articles sur les villages qui portent le nom de Charbonnière, il est donc courant de trouver de nombreux lieux qui rappellent ce travail. https://www.altimara.eu/blog/2019/06/19/village-carbone/

À Villaines, l’osier cache le charbon et nous savons combien les paniers en osiers ont été utile au travail des charbonniers. https://www.altimara.eu/blog/2016/04/30/respe-vannerie-charbonniere/

Nous voilà versés dans une nouvelle année qui ne se présente par trop bien et dans laquelle va falloir charbonner. Certains ont envoyé leurs vœux avec des missiles, la suffisance des moins que rien. De ces inutiles méchants à qui j’envoie mes vœux pour qui s’étouffent dans leur haine de la vie. Aux victimes, aux simples, aux heureux je partage notre bonheur de vivre et…de charbonner.

Et remontons un peu dans la temps, sur les berges d’un grand fleuve historique, le Nil. Là aussi, les formes caractéristiques des plus grands édifices de cette époque rappellent nos meules de bois. Formes coniques, bien sur je fais allusion aux pyramides. Les volcans sont essentiellement coniques, les pyramides itou et les meules de charbonniers de même. Formes la plus stable dans la nature que l’homme ancien a reproduit pour son usage. En pierre, immense et à degrés, en bois, petite ou à étage. Les pyramides sont des tombeaux, les charbonnières le début de l’activité industrielle humaine.

Par Ricardo Liberato — All Gizah Pyramids, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2258048

L’Égypte ancienne est une référence dans les civilisations fondatrices de nos développements modernes. Les dynasties ont marqués notre Histoire par leurs puissances et leurs rayonnements. Outils, armes, matériel sophistiqué, il en fallait pour construire ces pyramides et temples.

Dans le fameux trésor de Toutankhamon, l’or est à profusion, l’argent très utilisé aussi mais le fer rare. Une simple boite avec quelques outils et surtout avec l’extraordinaire dague en fer météorite. Superbe travail de forgeron. Il avait donc cet artisan du charbon de bois. Mais à la réflexion, les berges du Nil ont une ripisylve très peu fourni en arbre donc en bois. Les palmiers ne sont pas des arbres mais des plantes sans cambium.

Les hiéroglyphes et de nombreux dessins sur les murs des temples et tombes, montrent des personnages en activités, souvent en agriculture. Quid des charbonniers ?

Avec Arthur, l’égyptologue en devenir, nous nous sommes posés la question. Sa connaissance des langues antiques de l’Égypte lui a permis de trouver un petit texte qui parle des charbonniers. Un scribe décrit à son fils tous les métiers, qu’il s’emploie a dévaloriser, pour que celui-ci prenne sa suite.

Pas très reluisant le métier de charbonnier. Par contre il nous donne une indication précieuse dans ce texte, il parle des roseaux coupés dans le Nil. le bois n’est pas cité. Est-ce que les égyptiens anciens utilisaient le charbon végétal, faute de bois, ou bien importaient-ils le charbon de bois ? Voilà de quoi donner matière a travailler pour nos chercheurs en égyptologie.

Tous mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année !

A l’an que ven que se siam pas mai que siguem pas mens !

Peut être que les fils d’Horus disaient comme ça :

Si j’éprouve des intérêts pour le volcanisme islandais, qui à ce jour du 16 novembre 2023, est en pleine activité, c’est lors d’une promenade en Auvergne que j’ai rencontré un volcan ami.

J’ai été saisi par la ressemblance forte de la structure des orgues basaltiques avec nos meules de charbonnières.

Rappel de la construction d’une meule de bois en prévision de la carbonisation. Un pilier central sur le quel nous appuyons des buches de bois en cercle tout autour de l’axe du poteau. Une première rangée à même le sol puis un deuxième étage avec la même ordonnance et si besoin un troisième et ainsi de suite jusqu’à l’épuisement du stock de bois. Les bûches, que nous appelons « grand homme », sont légèrement penchées vers le centre. La forme est caractéristique et bien connue.

Meule de 15 stères

Et Dame Nature nous montre encore une fois qu’elle a tout inventé. Une cheminée centrale, un refroidissement lent du magma, du basalte qui se fige en prisme, les orgues basaltiques s’assemblent bien ordonnées.

Volcan d’Usson, village de la reine Margot.

Il est des sites où la structure est plus complexe. Les orgues basaltiques ne se forment qu’en souterrain, dans la partie cachée sous terre d’une éruption. En effet pour prendre la forme de tuyaux généralement octogonaux, les cristaux et leur agglomération ont besoin d’un refroidissement lent. Le temps passant, l’érosion ou un mouvement du sol va découvrir ces agencements naturels.

Hljoðaklettar, Islande.
Aldeyjarfoss, Islande

Là s’arrête la comparaison, si le basalte est de teinte sombre, ce n’est pas du charbon.

Les 14 et 15 octobre, le site néolithique de Cambous aux maisons imposantes, recevait un grand nombre d’activités orientées préhistoire.

Notre ami René, le king du feu, a comme toujours, capté l’attention des visiteurs avec son fabuleux stand des techniques du feu. Planqué dans la maison néolithique reconstituée, attention la porte est basse, il a pu démontrer toute sa science de l’allumage.

Dans la cabane il y avait aussi des étudiantes qui montraient le fonctionnement d’un métier à tisser proto-historique. Elles avaient aussi une superbe jarre dans laquelle elles réalisaient de la teinture végétale. René n’a pas pu s’empêcher de les allumer !

Martine, la vannière immortelle, présentait une superbe collection d’objets en vannerie. Des moules de poterie, en jonc, montraient comment nos ancêtres lointains utilisaient le tressage des végétaux. Des visiteurs ont travaillé certains végétaux sous la direction de Martine. Elle démontre ainsi que la vannerie très ancienne et quasi la même qu’aujourd’hui.

Pour ma part, j’ai accueilli tout au longs de ces deux journées, en compagnie de mon collègue ardéchois Jean, avec sa compagne Anne-Marie, un public continu. Beaucoup d’intérêts ont été exprimé par ces visiteurs avec une forte envie qu’on ouvre la meule.

Ce fut chose faite dans l’après midi du dimanche. L’extinction n’étant pas terminée il a fallut jouer aux pompiers avec les reprises de feu.

Il y avait dans le site un grand nombre de stands et d’animations, dont de la métallurgie. Le charbon produit par ma charbonnière Ar-Nhette servira aux expériences des archéologues dans les recherches sur le travail des métaux. Le site de la Société Languedocienne de Préhistoire : https://www.prehistoire-cambous.org/

5 jours et 4 nuits passés auprès de ma charbonnière Ar-Nahette à Cambous.

L’allumage, moment très important, a duré 3 h. Le tirage était faible, pas de vent, une douceur incroyable. Cela n’aide pas finalement, la cuisson commence mollement et le restera jusqu’à la fin. dérèglement climatique qui s’impose même là…

Puis c’est parti pour plusieurs jours. J’ai la compagnie d’Arthur, un futur égyptologue déjà confirmé, qui me donne un bon coup de main.

Les nuits sont aussi douces et parfois un peu longues. Sommeil coupé, un petit feu de bois pour seul compagnon. Les sangliers ne viennent même pas nous voir. J’aurai tant aimé avoir la visite d’un loup. Par contre la grande ourse, Jupiter et Vénus nous accompagnent avec en fond la voie lactée, un délice !

Fumées jaunes, fumées bleues, le processus se déroule. Toujours un peu poussif, on ouvre bien en bas. Manque un peu de vent. Arthur pose un hamac, ça va mieux que mal assis dans les chaises de camping. Faudra prévoir un rocking chair pour la prochaine fois.

La meule se tasse, les couronnes de trous sont de plus en plus basses. La conduite du feu parait lente, alors qu’elle demande une attention permanente.

Grâce au kit solaire de COOPDEA, nous avons une lampe électrique qui éclaire toute la nuit. Pratique et souple, il nous permet de recharger nos téléphones et lampes sur batteries.

A suivre, les journées de l’archéologie et territoires …

Nous avons, Arthur, Simon et moi, monté la meule de bois. Mais avant tout j’ai voulu mettre des branches au sol pour isoler le bois de la terre. Cette terre de la faulde est souple et les rondins de bois s’enfoncent un petit peu. Du coup la cuisson pourrai être mauvaise à cet endroit et provoquer de nombreux incuits.

Mikado géant.

L’apprentissage est dur mais passionnant. Le jeux de kapla en grandeur réelle. Le bois n’est pas optimum pour ce genre de réalisation. Trop tordu et gros, faut jouer pour équilibrer la pyramide.

Finalement nous nous en sortons pas mal.

6 m3 ou stères.

Demain paille et terre…

Aujourd’hui a était le jour des travaux les plus éreintants.

Agrandissement de la faulde. Avec un niveau et un bastain comme pour du béton.

Avé le caritou…trois pierres au centre, tradition.

Livraison de 6 stères de chênes verts, environ 4 T, voire un peu plus. C’est Cédric Lavabre de Sainte-Croix-De-Quintillargues qui les livre. La terre vient aussi de Sainte Croix. Un, mon, village charbonnier ça ne se refait pas !! Mais c’est Frédéric, employé de la commune de Viols-En-Laval, qui a fait le transport.

C’est d’ailleurs avec lui et Arthur, un jeune archéologue, que nous avons rangé le bois. Merci à vous deux !

Encore plus de terre autour, elle servira pour le recouvrement de la meule, et le bois bien rangé en rond, le charbonnier peut aller se reposer tranquille.

La charbonnière que je vais conduire à Cambous à toutes les allures du « comme avant ». Bien que cela se passe dans les journées de l’archéologie, plutôt orientées protohistoire, cette forme de charbonnière en meule correspond aux périodes antiques (à confirmer) et médiévales. Il serai intéressant d’approfondir la réflexion de toutes ces techniques de fabrication du charbon de bois et leurs différentes apparitions dans le temps. Quid des premières charbonnières, meules ou fosses ?

Un emplacement a créer, la faulde, pas d’électricité et peut être pas d’eau. Mais coté électrique j’ai la ressource de l’ONG COOPDEA avec un kit solaire (ceux expédiés en Ukraine).

Juste à coté du village néolithique.

Ce matin, débroussaillage et coupe des branches surplombantes. Puis livraison d’une terre tout venant pour mettre le sol plus ou moins à l’horizontale. La faulde doit être assez grande pour contenir la meule de bois et plate pour l’équilibre de l’ensemble. La terre est fournie par Laurent Salvi, le neveu de Louis, mon maitre charbonnier. Le transport est fait par Frédéric, employé communal de Viols-En-Laval.

La faulde made in Martial est prête !

Frédéric a aussi coupé les enchantillons (petits rondins de bois) avec sa machine à ruban. Un bon point car c’est une des coupes les plus longues à faire.

Demain livraison du bois et terre de recouvrement.

Frédéric à la manœuvre.
Faulde en kit.

C’est où, c’est là :

Si le ciel nous tombe pas sur la tête (citation historique !!), j’aurai l’occasion de réaliser une charbonnière sur le site du village préhistorique de Cambous du 6 au 15 octobre.

Cette cuisson s’inscrit dans le cadre des journées « Archéologie et Patrimoine » qui auront lieu les 13, 14 et 15 octobre. Avec de très nombreuses animations et expositions dans les communes de Viols-En-Laval et Viols-Le-Fort.

En attendant d’avoir le programme détaillé, voici celui de Cambous :

Manque les ateliers vannerie et techniques du feu, Martine et René.

Ces journées sont réalisées par diverses associations et institutions et pour ma part je collabore avec la Société Languedocienne de Préhistoire https://www.prehistoire-cambous.org/

Cambous, un village néolithique exceptionnel avec la reconstitution d’une maison de cette période.

Il y avait donc trois charbonnières au colloque des charbonniers d’Europe. L’une était la meule de bois à carboniser et plus important, deux femmes charbonnières, qui se sont attelées à la conduite du feu dans la meule.

Ces deux personnes ont une longue expérience dans ce domaine. Maitresse d’œuvre dans le déroulement de l’activité, elles ont été aidé pour le montage par une grosse équipe de bénévoles.

Cette meule suisse est assez étonnante pour nous autres, pauvres charbonniers du sud. Les moyens mis a disposition sont énormes, machines, coupe du bois et autres engins dépassent largement nos faibles moyens.

Le bois a carboniser était du hêtre. Je n’ai vu le montage de la meule que par des photos et c’est très similaire à nos pratiques. La couverture générale est en branches de conifère, la tête vers le bas. Le plus étonnant est la carapace, je n’hésite pas a utiliser ce mot plutôt que couverture, de fraisil (terre ? + poudre de charbon). Un camion plein de ce matériaux qui date de plusieurs décennies et récupéré à chaque fin de cavage.

Une bétonnière mélange cette poudre avec de l’eau…maçon nous voilà ! Les padawans déposent en couches épaisse ce mélange, au moins 20 cm à la base. Les deux Jedis féminins, affinent la couverture avec leurs bottes. L’Étoile de la Mort ( Death star) prend forme. L’utilité de cette carapace bunker, nous explique Doris, est sa résistance aux vents et à la pluie, qui peuvent être très forts dans cet endroit. Inutile de se prendre la tête avec des paravents, notre problème récurant.

Les deux charbonnières sont Doris Wicki et Heidi Moy. Deux femmes volontaires qui ont conduit la carbonisation et uniquement à elles deux. Je n’ai malheureusement pu assister qu’au début du travail. L’allumage est beaucoup plus simple que chez nous mais par contre il y a un cérémonial très sophistiqué.

Deux pelles de braises suffiront pour démarrer. Perché au sommet de la meule, tout un aréopage de personnalités, discourent avant que Doris monte avec la première pelle. Une fois celle-ci vidée dans la cheminée, Doris redescend avec agilité sur la grosse échelle et sa compagne de travail lui donne une autre pelle chargée de braise. Une fois vidée, c’est au tour d’un verre de schnaps d’être versé dans le trou. Tout ce beau monde se congratule puis quitte le sommet pour retrouver la foule au pied de la meule. Un beau spectacle accompagné par les sonneurs de cloches avec leur musique un peu particulière, bling blong !

Toutes les deux heures, nos dames, versent un sac de copeau dans la cheminée. Cela reste un petit mystère que je n’ai pas encore très bien compris. Certainement que c’est le processus d’allumage qui est progressif et dure toute la nuit. Au petit matin la meule fume tranquillement, les premiers trous en couronnes sont formés, la carbonisation est enclenché.

Au début du montage de la meule, un socle de rondins de bois posée en étoile, isole les bois a carboniser du sol. D’après les photos exposées, la meule sera tassée avec une pointe en sont milieu. Nous retrouvons là le même schéma de nos charbonnières. Par contre de grosses flammes sortent par les trous du bas, ce que nous n’avons jamais…ou bien c’est foutu !

C’est dommage que je n’ai pas pu rester pour suivre toute la carbonisation. J’aimerai voir son évolution même si ce n’est guère différent des miennes. La différence est nettement sur les moyens employés. Nous sommes là sur de l’artisanat haut de gamme à la limite de l’industriel.

À suivre, le gazogène des Markus…

Le monde des charbonniers, et même charbonnières, car j’ai découvert deux femmes charbonnières, est extraordinaire et toujours surprenant.

Nous voilà dans une petite commune de la Suisse alémanique, c’est à dire germanophone, au village d’Erlinsbach, non loin de la frontière allemande. Une région industrialisée mais le village a gardé ce coté alpin avec de belles forêt.

Là, une association de plus de 500 personnes, nous ont accueilli pendant trois jours et demi. Nous ! 300 charbonniers, principalement allemands et aussi slovaques, italiens, anglais et bien sur français. Et donc deux femmes, qui étaient chez elles et qui seront les maitresses charbonnières de la meule construites sur place. https://www.850-johr-speuz.ch/

L’organisation, dirigée par son président, Markus Lüthy, avait mis les les petits plats dans les grands, avec un service digne des plus grands restaurants. Ils nous avaient concocté un programme culturel et festif très intense.

L’équipe organisatrice avec Susanne (béquilles) et Markus.

Ce rassemblement est dans le fonctionnement de l’association européenne des charbonniers, l’EKV. Tous les deux ans, les membres de l’association se retrouvent pour l’assemblée générale quelque part en Europe, accueilli par une structure locale de charbonniers. Les Allemands étant les plus engagés dans cette tradition, avec de nombreuses associations, sont les plus représentatifs. Le prochain rassemblement sera en Bavière dans deux ans.

Les deux nouvelles reines entourent la charbonnière Doris Wicki.

Karl Joseph Tielke, est actuellement le président de l’EKV. Une personne sympathique dont j’ai eu très grand plaisir à rencontrer. https://www.europkoehler.com/index.cfm

Le bureau de l’EKV avec Karl Joseph (chapeau) et Charles (bonnet).

Fanfare de l’armée Suisse, groupes musicaux divers, cors des Alpes et une surprise de taille, 20 bonhommes qui agitent de grosses cloches. Parait que c’est très traditionnel, et très bruyant, cela s’appelle les sonneurs de cloches…meuh !

Et de belles rencontres, avec l’association alsacienne Les Charbonniers du Fleckenstein dirigée par Charles Schlosser, là aussi quelqu’un de très attachant comme tout le groupe.

Avec la reine charbonnière d’Alsace, Amélie.

Un énorme merci à toute l’équipe suisse et à toutes les personnes que j’ai rencontré qui me laissent un excellent souvenir de ce séjour.

Suite avec la charbonnière des deux charbonnières…

Remerciements sur la scène avec un hommage à Louis Salvi, mon maitre charbonnier ✝︎.

L’EKV, association européenne des charbonniers, a publié un livret sur les charbonnières en fosse. Nous sommes quatre rédacteurs a y avoir contribué.

« A propos de la carbonisation du bois dans les fosses« .

Les différents articles sont pratiquement tous relatant des expériences, dans des fosses plutôt classiques en rond. Et souvent associé à des archéologues. Ce qui fut mon cas en Hollande, avec une équipe de chercheuses (https://www.altimara.eu/blog/2021/11/04/archeo-et-fosse/).

Dans mon article, en français et en allemand, je parle de mes différentes cuissons en fosse. Une des plus vieilles technique de carbonisation que l’homme avait mis au point pour la production de charbon de bois en quantité. C’est tout au moins ma conviction.

Je remercie l’EKV, de m’avoir sollicité pour cette publication, ainsi que Charles Schlosser pour la traduction en allemand.

Possibilité de commander ce livret :

„Über die Verkohlung des Holzes in Gruben“ 

Wenn wir uns mit diesem Heft daran machen, praktische Verfahren der Verkohlung von Holz in Grubenmeilern experimentell zu beschreiben, begeben wir uns auf nahezu unbekanntes Land, denn die Technik der Grubenköhlerei ist schon lange aus der Übung gekommen. Und so verstehen sich auch die Beiträge dieses Heftes als Versuche mit offenem Ausgang, der Praxis der Grubenköhlerei auf die Spur zu kommen. 

Vorgestellt werden drei Versuche mit unterschiedlichen Varianten:

– Thomas Faißt, Baiersbronn, beschreibt das Grubenmeiler-Experiment im Campus Galli;

– Josef Gilch, Ebermannsdorf, stellt eine experimentelle Betrachtung über zwei Grubenmeiler in Ebermannsdorf vor; 

– Martial Acquarone, Ste Croix De Quintillargues (Frankreich) resümiert seine mehrjährigen Erfahrungen mit unterschiedlichen Varianten von Grubenmeilern.

Abgerundet werden dieses Praxisberichte durch eine Zusammenstellung von wichtigen Quellen der Grubenköhlerei in alten Fachbüchern zur Köhlerei.                                                                                     

Ich bin froh und dankbar über die Bereitschaft der drei Autoren, ihre Erfahrungen auf der Suche nach einer vergessenen (vielleicht sogar verlorenen) Technik der Köhlerei zur Verfügung und sich einer hoffentlich einsetzenden Fachdiskussion unter Expertinnen und Experten der aktuellen europäischen Köhlereiszene zu stellen. Einen grossen Köhlerdank für eure historische Neugier und das erkennbar gute Knowhow!!!

Das Heft kann beim Europatreffen in Erlinsbach direkt erworben oder bei mir bestellt werden (tielke-borchen@t-online.de). Der Preis beträgt 9,00 € zzgl. Versandkosten.

En Français (…approximatif) :

« Sur la carbonisation du bois dans les fosses »

Lorsque nous entreprenons dans ce livret une description expérimentale des méthodes pratiques de carbonisation du bois dans les fosses, nous entrons dans un territoire presque inconnu, car la technologie du charbon de bois est depuis longtemps hors d’usage. Les contributions à cette question sont donc considérées comme des tentatives illimitées pour aller au fond des pratiques de l’extraction du charbon.
Trois expériences avec différentes variantes sont présentées :

  • Thomas Faißt, Baiersbronn, décrit l’expérience sur les pieux sur le campus de Galli ;
  • Josef Gilch, Ebermannsdorf, présente une étude expérimentale de deux fosses à Ebermannsdorf ;
  • Martial Acquarone, Ste Croix De Quintillargues (France) résume ses nombreuses années d’expérience avec différentes variantes de fosses.

Ce rapport pratique est complété par une compilation de sources importantes sur la fabrication du charbon de bois dans des ouvrages anciens spécialisés sur la fabrication du charbon de bois.
Je suis heureux et reconnaissant de la volonté des trois auteurs de partager leurs expériences dans la recherche d’une technique oubliée (peut-être même perdue) de fabrication du charbon de bois et de participer à ce qui sera, je l’espère, une discussion spécialisée entre experts de l’actuel charbon de bois européen.
Le magazine peut être acheté directement lors de la réunion européenne à Erlinsbach ou commandé chez moi (tielke-borchen@t-online.de). Le prix est de 9,00 € plus frais de port.

C’est en Suisse, à Erlinsbach, que va se dérouler la 14e Rencontre européenne des charbonniers. Hé oui, nous avons une fédération de charbonnier-es en Europe, l’EKV. Les principaux animateurs sont des Allemands. Pendant trois jours nous allons mélanger nos expériences en carbone et nos saveurs fumantes.

Cette année ce sont des femmes charbonnières qui vont réaliser la carbonisation, avec une meule conséquente. Certainement bien ordonnée comme il se doit dans ce doux pays de l’ordre et du rangement.

Des réunions, des visites, des musiques et surtout de bons repas nous attendent.

Du 7 au 10 septembre. Reportage en vu !

https://www.koehlerfest-speuz.ch/willkommen

https://www.europkoehler.com/index.cfm

Au musée national de Reykjavík, il y a une exposition sur la métallurgie au moyen-âge en Islande. La production de fer était possible grâce à des nodules de fer issus de la dégradation des basaltes. Pour la réduction du métal, l’emploi de bas-fourneaux a été possible en utilisant les matériaux locaux. La structure générale, en colonne, du four était en terre gazonnée. L’intérieur était enduit d’une couche d’une sorte d’argile grise dont je n’ai pas pu savoir son origine.

La production de fer a été pratiqué une grande partie de l’île.

A cette époque et depuis le début de la colonisation au 9è siècle, l’Islande était couverte par de vastes forêts. La température était plus chaude qu’aujourd’hui. La déforestation et le mini âge glaciaire qui débutera au 16è siècle, ainsi que l’élevage des moutons de façon extensive, vont réduire presque à néant la couverture arbustive, telle que l’on voit aujourd’hui.

Lors de la reconstitution, les archéologues ont estimé qu’il fallait 25 kg de charbon de bois pour réduire 10 kg de nodules de fer et obtenir un lingot de 1 kg.

Malheureusement, encore une fois, la qualité du charbon de bois n’est pas évalué. Ou tout au moins ne ressort pas dans les explications. Nous savons que les essences d’arbres carbonisés sont essentiellement des bouleaux. Betula tortuosa, un bois blanc de faible densité. La technique en fosse, qui était celle utilisée, ne permet pas d’avoir une certitude de la densité du carbone obtenue par la carbonisation.

Les fosses semblent être assez petites, une étude pourrait donner des renseignements très utiles sur cette activité de nos charbonniers du grand nord. L’Islande est très pauvre en ressources naturelles, il a fallut aux colons et à leurs successeurs trouver des astuces et des innovations pour produire sans beaucoup de matière première. Là est la formidable capacité d’adaptation des ces femmes et hommes.

Musée national islandais

Litli-Húrtur est le nom d’une colline qui surplombe la fissure éruptive de cette année 2023 dans la presqu’île de Reykjanes, à 40 km de Reykjavík, Islande.

L’activité volcanique est à sa fin d’après les volcanologues, avec un cratère final qui montre de belles projections de lave.

Bien que l’approche soit difficile et réglementée à cause des gaz toxiques possibles mais aussi du comportement d’inconscients qui marchent sur la lave, nous avons tenté le coup et ce fut une belle réussite.

Le cratère bouillonne en permanence avec des projections et des coulées sont visibles tout autour. Elles parcourent différentes distances dans des canaux souterrains et ressortent d’ici de là.

Cette presqu’île en est à sa troisième éruptions en trois ans !! Cela se rapproche de Reykjavík et sa banlieue. Certains commencent à se faire du mourront des installations qui ont vu le jour sur les laves millénaires…

Le mont Keillir, pyramide naturelle, sert de décors majestueux à ces lieux.

Pour la sécurité : https://safetravel.is/eruption-in-reykjanes/

Quel bonheur de se promener dans un bel endroit et de tomber sur des fours de carbonisation. La balade a commencé par une montée assez raide vers les falaises surplombant le petit village d’Eyzahut. Ce micro village domine la plaine de la vallée du Rhône vers Montélimar. Un passage par une superbe arche, le trou du furet, permet l’accès sur les hauteurs. De l’autre coté nous dominons le village médiéval de Poët-Celard. Toute la splendeur de cette Drôme à lavande se dévoile de ce point de vue.

La descente nous a donc réservé la bonne surprise d’un emplacement de fours en fer. Deux fours de type magnien, certainement des vestiges de chantier de la dernière guerre mondiale. Rien de bien nouveau dans cette rencontre si ce n’est un grand plaisir de se trouver dans un lieu où des collègues ont œuvré.

Ces découvertes ont le charme de donner une ambiance dans laquelle je me sens intégré et joyeux d’y être (voir https://www.altimara.eu/blog/2015/12/30/les-petits-fours/).

Cette année nous n’avons pu que passer 2 jours et demi chez Jean, dans son domaine de garrigue. Moment important, le cavage, c’est-à-dire la récupération du charbon en fin de cuisson. Je n’avais pas eu l’occasion d’y assister les fois précédentes. Intéressant de voir comment son équipe, les forgeron-es et métallurgistes, répartissent les bouts de charbon en marguerite autour de la meule. La terre noire est très poussiéreuse, l’usage de masques est salvatrice.

Extraction du charbon, mise en tas des incuits, tamisage de la terre et dépôt de celle-ci en couronne tout autour, les gestes sont précis, on sent l’expérience de chacun.

Puis le geste valorisant de la mise en sac et de tous ces sacs qui s’alignent, preuve de la bonne cuisson de la charbonnière.

Ouf, nous avons l’autorisation de faire du feu malgré la sécheresse. Aux outils charbonnier et apprentis charbonniers !! Niveler le site, entreposer les 6 m3 de bois et les 2 m3 de terre, il nous faut aussi trouver 100 m de tuyau pour avoir un point d’eau. De la paille, préparer du bois sec d’allumage et d’entretien, des enchantillons (haha ??), des pelles, des râteaux, des seaux et tout un bazar utile et nécessaire. La boisson, les chapeaux, des sièges, un tente abris, deux éléphants et un rond de serviette…

Début des opérations d’aménagement, la semaine prochaine après le 1 mai (manif d’abord).

Cambous est un un site archéologique, proche du village de Viols-En-Laval dans l’Héraut. Ce site est remarquable par son village néolithique, avec des fonds de cabanes bien conservées. Une maison de cette époque a été reconstitué, avec un toit en chaume, qui sont des roseaux de sagnes.

Le lieux sert pour des expérimentations archéologiques en plus de son caractère touristique et patrimonial.

Au mois de mai, du 6 au 13/14, je conduirai une charbonnière d’environ 6 stères. Nous seront toute une équipe, des archéologues, étudiant-es et bénévoles. Le 13 sera la journée Faites de la préhistoire, avec des animations, dont René et ses techniques du feu et Martine la vannière sauvage.

Plus d’informations : https://www.prehistoire-cambous.org/evenements/

L’année va commencer fort avec une exposition sur un autre sujet qui m’est cher. A partir du 1er février, j’aurai le plaisir d’exposer à la médiathèque Albert Camus de Clapiers, 12 panneaux plus une galerie de photographies couleurs sur l’Île d’Enfer. Un roman d’aventures vécues en Islande https://ile-denfer.eu/. Le 4 février, conférence à 18h. Qu’on se le dise !

Cotè charbon, le plus grand rendez-vous sera celui de la charbonnière du mois de mai à Cambous. nous aurons le temps d’en reparler !!

En septembre, symposium des charbonniers européens en Suisse. Achtung Gross réunion, préparée par nos amis allemand.

Allez, bonne année à tout le monde, sans broyer du noir…ou juste ce qu’il faut pour faire de beaux écochars.

Il est courant, ou tout moins possible, en se promenant dans nos garrigues de trouver des cercles de fer rouillé. Pour la plupart en piteux états, ces ronds sont des restes de four à charbonner. Chaque cercle correspond à un élément de ces fours. Viroles, couvercles ou simple anneau, ils rappellent que les structures étaient à plusieurs niveaux.

Ces dispositifs datent, pour certains, des programmes développés par Vichy, l’État français qui remplaça la République, pour répondre au besoin d’énergies suppléant le manque de pétrole pendant la Seconde Guerre mondiale.

La cuisson en four est plus simple que celle en meule et a pu être mis en œuvre par des ouvriers non qualifiés. Mais certains s’y sont frottés à la technique traditionnelle de la meule.

Dans cette période difficile pour la France et surtout pour les Françaises et Français, des initiatives étatiques ont essayé de combler le manque de ressources. Ainsi un mouvement de jeunesse mis en place par le régime de Vichy, a été créé dès l’été 1940, le 25 juillet, Les Compagnons de France. Cette association paramilitaire indépendante, se voulait de former des jeunes de 14 à 19 ans pour le renouveau des forces vives du pays. Près du Pic-St-loup, il existe un petit village, Viols-en-Laval, connu aujourd’hui pour son site archéologique de Cambous. Dont le nom provient du château de cette petite commune. C’est dans cette demeure que s’installe une petite troupe des Compagnons de France.

Maréchal nous voilà..pas !

Ces jeunes formés, dans une ambiance entre scoutisme et militarisme, avaient un uniforme et saluaient le bras tendu. Le caractère fasciste du gouvernement impose de fait ces comportements. L’un de ses cadres, qui portait le nom en résonance de Pierre Compagnon, déclara que « Le mouvement n’est ni fasciste ni phalangiste, il est français». En 1942, plusieurs rentrèrent dans la Résistance.

Installé au château de Cambous, les jeunes gens participaient aux travaux agricoles, vendanges et aides aux fermiers et viticulteurs.

Et puis ils ont été charbonniers. A la traditionnelle, en meule, ce qui laisse à penser qu’ils avaient un maitre charbonnier pour les conseiller.

Le chantier se situe à Valboissière dans la commune de Brissac. Le journal Le Petit Méridional en a fait l’écho dans un article qui vante les qualités saines de ces jeunes hommes. Un chantier de carbonisation était aussi en activité à Viols-le-Fort de la mi-janvier à début mars. Il rapporta 6 000 et 1 000 fr.

La photo 2 montre le portage du bois avec la fourche, la cabra.

Difficile de savoir s’ils ont apprécié ce type d’activité. La discipline un peu rude dans ce mouvement et les contraintes du travail de carbonisation, ne devait pas être ce que cherchent des jeunes à cet âge.

Dans cette période de guerre, le château de Cambous a accueilli diverses troupes. Ce sont des militaires belges qui occuperont en premier ce lieu. Puis les Compagnons de France de 1940 à 1942 suivi de militaires français dont le célèbre général de Lattre de Tassigny. A la suite de la guerre, en 1950, les 24 baraquements construit servirent de logements aux enfants juifs pour leur formation et transit vers Israël.

L’historique du château et de son utilisation est tiré de la publication de Christian PIOCH, « Le château de Cambous et les Compagnons de France (1940-1942). « Dans Études Héraultaises, 1964.

Rendez-vous important à Cambous. J’aurai le plaisir de conduire une charbonnière avec les archéologues du site en mai 2023. Mais ceci est une autre histoire…

Dans le magnifique roman de Jean Giono « Le Grand Troupeau », paru en 1931, dans lequel, pacifiste convaincu, l’auteur rappelle les horreurs de la guerre, les charbonniers sont présents.

Cet immense troupeau, qui descend des herbages de montagnes, dans des conditions terribles où les bêtes meurent est comparable à la masse des jeunes soldats envoyés au front comme chair à canon.

L’actualité nous plonge ou replonge dans ces funestes dessins des générations pleines de vie, qui aujourd’hui sont fauchées pour d’inutiles conquêtes de tyrans égocentriques.

Dans le chapitre « Julia se couche », l’auteur décrit la solitude des femmes restées à la maison dans l’angoisse de leurs maris, amis, amants, parents.

Le tout début du chapitre nous enivre des paysages montagneux de la Provence :

« Ça sera du beau temps clair cette nuit, dit Julia, l’air a beaucoup de volonté et on voit Sainte-Victoire. »

Le vent d’Alpe venait de prendre le dessus d’un crépuscule embarrassé de nuées, et maintenant, les bords du ciel étaient minces et comme l’aiguisé d’une faux. Du coté du soleil couché, le dos de Lure, avec ses fumées de charbonnières, montait, dans une verdure céleste, belle comme une eau de pré….

Plus loin c’est Verdun qui sert de décors, tragique et qui me touche personnellement à double titre. Mon grand père y était, gazé il aurait pu disparaitre et moi ne pas naitre. Et deuxièmement Giono décrit de sa belle plume, la comparaison entre la bataille et quelque chose d’assez rare, l’enflammement d’une meule charbonnière. Cela peut arriver, qu’une charbonnière prenne feu, suite à un mauvais contrôle de la cuisson. La couverture terreuse qui recouvre le bois en fusion doit être régulièrement tassée pour éviter une ouverture à l’air libre. Car l’apport de l’air et de son oxygène enflamment spontanément la meule de bois et rien ne peut l’arrêter. C’est la perte totale pour le charbonnier. Giono a certainement vu se désastre, tant autant dans sa présence au front que dans les bois de sa Provence en compagnie des charbonniers.

 » Ça faisait du bruit du coté de Verdun! C’était noir comme du café avec des tressauts de feu comme une charbonnière qui s’enflamme… » In chap. Le Premier Cercle.

Puis vers la fin du roman, Giono dans la description d’une bataille, revient sur cette image qu’il a du voir de nombreuses fois, celle d’une charbonnière en activité. « le jour est venu tout d’un coup. le mont Kermmel fume de tous les cotés comme une charbonnière ». 5924 soldats français sont morts dans cette bataille, dernière tentative allemande de briser les lignes alliées en 1918.

Un très beau roman

Dans les témoignages que j’ai pu avoir des « anciens », l’horizon ponctué de fumées, indiquait les charbonnières en activité. Aujourd’hui quand on voit une fumée, souvent les canadairs arrivent.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Grand_Troupeau

Maudite soit la guerre.

L’oppidum de Bibracte, village perché de l’époque gauloise, est aujourd’hui le plus vaste chantier de fouille de France et peut-être d’Europe. 200 hectares, dans lesquels se répartit une ancienne ville, avec différents quartiers. Les fouilles prospectent dans plusieurs emplacements. Le reste de la colline est recouvert essentiellement d’une grande forêt d’hêtres.

Une forêt bi-centenaire qui recouvre une ville bi-millénaire.

Sur le bas, le musée moderne présente les collections d’objets trouvés lors des fouilles. Une belle présentation permet de comparer les différents oppida d’Europe. Parmi toutes ces vitrines, certaines ont retenu un peu plus mon attention. Charbon de bois tu m’attires !

la carpologie, l’étude des graines, comme la détermination des pollens, la palynologie sont des instruments précieux pour les archéologues. Les graines qui restent dans les lieux de cuisine, souvent carbonisées par erreur de cuisson, se conservent particulièrement bien. Elles permettent d’avoir un panorama des habitudes culinaires de nos « ancêtres » (Plutôt nos précurseurs).

Musée de Bibracte

Une maquette, à très petite échelle, reprend une scène d’une zone d’activité métallurgique avec des bas-fourneaux. Elle est censée montrer l’activité de l’extraction à la réduction des minerais. Et en intermédiaire, les charbonniers s’activent pour alimenter en charbon les métallurgistes, qui sont de très gros consommateurs.

Musée de Bibracte

Le parti pris est de mettre en situation avec des meules. Je ne sais pas si les fouilles ont révélé cette technique, qui est quasi impossible a retrouver. Celle de la fosse était plus commune dans cette période et surtout retrouvée dans différents lieux de fouilles.

Une autre interprétation montre la chaine opératoire dans un atelier de coulage de bronze. Une étude évalue le système d’optimisation chez ce bronzier pour répartir les tâches avec des emplacements bien déterminés pour chaque étape de la fabrication. Le charbon de bois est stocké dans différents coins.

Atelier bronzier. Musée de Bibracte.

La visite du site permet de découvrir une forme bien particulière de taille des haies de hêtres. Le plessage, par croisement des petites branches, est une technique pour entrelacer les différents arbres. Avec le temps, + de 100 ans, les arbres prennent des formes fantastiques. Les haies ont disparu, reste des alignements d’arbres immenses et tortueux. Ici on appelle ça des Queules.

Quelle queule !

https://www.bibracte.fr/

Aurora bella

J’avais eu le bonheur de réaliser une charbonnière en Islande à l’hiver 2013/14 (https://www.altimara.eu/blog/2013/12/28/au-jour-le-jour/). Des aurores boréales m’accompagnaient parfois, grand plaisir des régions nordiques.

Avec quelques personnes que j’accompagnais ces dernières semaines en terre de glace, nous avons eu droit au grand spectacle du ciel en fanfare. Nous étions captivés…

Cela a commencé par des apparitions à l’horizon.

Puis l’éther s’est embrasé.