Au musée national de Reykjavík, il y a une exposition sur la métallurgie au moyen-âge en Islande. La production de fer était possible grâce à des nodules de fer issus de la dégradation des basaltes. Pour la réduction du métal, l’emploi de bas-fourneaux a été possible en utilisant les matériaux locaux. La structure générale, en colonne, du four était en terre gazonnée. L’intérieur était enduit d’une couche d’une sorte d’argile grise dont je n’ai pas pu savoir son origine.

La production de fer a été pratiqué une grande partie de l’île.

A cette époque et depuis le début de la colonisation au 9è siècle, l’Islande était couverte par de vastes forêts. La température était plus chaude qu’aujourd’hui. La déforestation et le mini âge glaciaire qui débutera au 16è siècle, ainsi que l’élevage des moutons de façon extensive, vont réduire presque à néant la couverture arbustive, telle que l’on voit aujourd’hui.

Lors de la reconstitution, les archéologues ont estimé qu’il fallait 25 kg de charbon de bois pour réduire 10 kg de nodules de fer et obtenir un lingot de 1 kg.

Malheureusement, encore une fois, la qualité du charbon de bois n’est pas évalué. Ou tout au moins ne ressort pas dans les explications. Nous savons que les essences d’arbres carbonisés sont essentiellement des bouleaux. Betula tortuosa, un bois blanc de faible densité. La technique en fosse, qui était celle utilisée, ne permet pas d’avoir une certitude de la densité du carbone obtenue par la carbonisation.

Les fosses semblent être assez petites, une étude pourrait donner des renseignements très utiles sur cette activité de nos charbonniers du grand nord. L’Islande est très pauvre en ressources naturelles, il a fallut aux colons et à leurs successeurs trouver des astuces et des innovations pour produire sans beaucoup de matière première. Là est la formidable capacité d’adaptation des ces femmes et hommes.

Musée national islandais

Litli-Húrtur est le nom d’une colline qui surplombe la fissure éruptive de cette année 2023 dans la presqu’île de Reykjanes, à 40 km de Reykjavík, Islande.

L’activité volcanique est à sa fin d’après les volcanologues, avec un cratère final qui montre de belles projections de lave.

Bien que l’approche soit difficile et réglementée à cause des gaz toxiques possibles mais aussi du comportement d’inconscients qui marchent sur la lave, nous avons tenté le coup et ce fut une belle réussite.

Le cratère bouillonne en permanence avec des projections et des coulées sont visibles tout autour. Elles parcourent différentes distances dans des canaux souterrains et ressortent d’ici de là.

Cette presqu’île en est à sa troisième éruptions en trois ans !! Cela se rapproche de Reykjavík et sa banlieue. Certains commencent à se faire du mourront des installations qui ont vu le jour sur les laves millénaires…

Le mont Keillir, pyramide naturelle, sert de décors majestueux à ces lieux.

Pour la sécurité : https://safetravel.is/eruption-in-reykjanes/

Quel bonheur de se promener dans un bel endroit et de tomber sur des fours de carbonisation. La balade a commencé par une montée assez raide vers les falaises surplombant le petit village d’Eyzahut. Ce micro village domine la plaine de la vallée du Rhône vers Montélimar. Un passage par une superbe arche, le trou du furet, permet l’accès sur les hauteurs. De l’autre coté nous dominons le village médiéval de Poët-Celard. Toute la splendeur de cette Drôme à lavande se dévoile de ce point de vue.

La descente nous a donc réservé la bonne surprise d’un emplacement de fours en fer. Deux fours de type magnien, certainement des vestiges de chantier de la dernière guerre mondiale. Rien de bien nouveau dans cette rencontre si ce n’est un grand plaisir de se trouver dans un lieu où des collègues ont œuvré.

Ces découvertes ont le charme de donner une ambiance dans laquelle je me sens intégré et joyeux d’y être (voir https://www.altimara.eu/blog/2015/12/30/les-petits-fours/).

Cette année nous n’avons pu que passer 2 jours et demi chez Jean, dans son domaine de garrigue. Moment important, le cavage, c’est-à-dire la récupération du charbon en fin de cuisson. Je n’avais pas eu l’occasion d’y assister les fois précédentes. Intéressant de voir comment son équipe, les forgeron-es et métallurgistes, répartissent les bouts de charbon en marguerite autour de la meule. La terre noire est très poussiéreuse, l’usage de masques est salvatrice.

Extraction du charbon, mise en tas des incuits, tamisage de la terre et dépôt de celle-ci en couronne tout autour, les gestes sont précis, on sent l’expérience de chacun.

Puis le geste valorisant de la mise en sac et de tous ces sacs qui s’alignent, preuve de la bonne cuisson de la charbonnière.

Ouf, nous avons l’autorisation de faire du feu malgré la sécheresse. Aux outils charbonnier et apprentis charbonniers !! Niveler le site, entreposer les 6 m3 de bois et les 2 m3 de terre, il nous faut aussi trouver 100 m de tuyau pour avoir un point d’eau. De la paille, préparer du bois sec d’allumage et d’entretien, des enchantillons (haha ??), des pelles, des râteaux, des seaux et tout un bazar utile et nécessaire. La boisson, les chapeaux, des sièges, un tente abris, deux éléphants et un rond de serviette…

Début des opérations d’aménagement, la semaine prochaine après le 1 mai (manif d’abord).

Cambous est un un site archéologique, proche du village de Viols-En-Laval dans l’Héraut. Ce site est remarquable par son village néolithique, avec des fonds de cabanes bien conservées. Une maison de cette époque a été reconstitué, avec un toit en chaume, qui sont des roseaux de sagnes.

Le lieux sert pour des expérimentations archéologiques en plus de son caractère touristique et patrimonial.

Au mois de mai, du 6 au 13/14, je conduirai une charbonnière d’environ 6 stères. Nous seront toute une équipe, des archéologues, étudiant-es et bénévoles. Le 13 sera la journée Faites de la préhistoire, avec des animations, dont René et ses techniques du feu et Martine la vannière sauvage.

Plus d’informations : https://www.prehistoire-cambous.org/evenements/

L’année va commencer fort avec une exposition sur un autre sujet qui m’est cher. A partir du 1er février, j’aurai le plaisir d’exposer à la médiathèque Albert Camus de Clapiers, 12 panneaux plus une galerie de photographies couleurs sur l’Île d’Enfer. Un roman d’aventures vécues en Islande https://ile-denfer.eu/. Le 4 février, conférence à 18h. Qu’on se le dise !

Cotè charbon, le plus grand rendez-vous sera celui de la charbonnière du mois de mai à Cambous. nous aurons le temps d’en reparler !!

En septembre, symposium des charbonniers européens en Suisse. Achtung Gross réunion, préparée par nos amis allemand.

Allez, bonne année à tout le monde, sans broyer du noir…ou juste ce qu’il faut pour faire de beaux écochars.

Il est courant, ou tout moins possible, en se promenant dans nos garrigues de trouver des cercles de fer rouillé. Pour la plupart en piteux états, ces ronds sont des restes de four à charbonner. Chaque cercle correspond à un élément de ces fours. Viroles, couvercles ou simple anneau, ils rappellent que les structures étaient à plusieurs niveaux.

Ces dispositifs datent, pour certains, des programmes développés par Vichy, l’État français qui remplaça la République, pour répondre au besoin d’énergies suppléant le manque de pétrole pendant la Seconde Guerre mondiale.

La cuisson en four est plus simple que celle en meule et a pu être mis en œuvre par des ouvriers non qualifiés. Mais certains s’y sont frottés à la technique traditionnelle de la meule.

Dans cette période difficile pour la France et surtout pour les Françaises et Français, des initiatives étatiques ont essayé de combler le manque de ressources. Ainsi un mouvement de jeunesse mis en place par le régime de Vichy, a été créé dès l’été 1940, le 25 juillet, Les Compagnons de France. Cette association paramilitaire indépendante, se voulait de former des jeunes de 14 à 19 ans pour le renouveau des forces vives du pays. Près du Pic-St-loup, il existe un petit village, Viols-en-Laval, connu aujourd’hui pour son site archéologique de Cambous. Dont le nom provient du château de cette petite commune. C’est dans cette demeure que s’installe une petite troupe des Compagnons de France.

Maréchal nous voilà..pas !

Ces jeunes formés, dans une ambiance entre scoutisme et militarisme, avaient un uniforme et saluaient le bras tendu. Le caractère fasciste du gouvernement impose de fait ces comportements. L’un de ses cadres, qui portait le nom en résonance de Pierre Compagnon, déclara que « Le mouvement n’est ni fasciste ni phalangiste, il est français». En 1942, plusieurs rentrèrent dans la Résistance.

Installé au château de Cambous, les jeunes gens participaient aux travaux agricoles, vendanges et aides aux fermiers et viticulteurs.

Et puis ils ont été charbonniers. A la traditionnelle, en meule, ce qui laisse à penser qu’ils avaient un maitre charbonnier pour les conseiller.

Le chantier se situe à Valboissière dans la commune de Brissac. Le journal Le Petit Méridional en a fait l’écho dans un article qui vante les qualités saines de ces jeunes hommes. Un chantier de carbonisation était aussi en activité à Viols-le-Fort de la mi-janvier à début mars. Il rapporta 6 000 et 1 000 fr.

La photo 2 montre le portage du bois avec la fourche, la cabra.

Difficile de savoir s’ils ont apprécié ce type d’activité. La discipline un peu rude dans ce mouvement et les contraintes du travail de carbonisation, ne devait pas être ce que cherchent des jeunes à cet âge.

Dans cette période de guerre, le château de Cambous a accueilli diverses troupes. Ce sont des militaires belges qui occuperont en premier ce lieu. Puis les Compagnons de France de 1940 à 1942 suivi de militaires français dont le célèbre général de Lattre de Tassigny. A la suite de la guerre, en 1950, les 24 baraquements construit servirent de logements aux enfants juifs pour leur formation et transit vers Israël.

L’historique du château et de son utilisation est tiré de la publication de Christian PIOCH, « Le château de Cambous et les Compagnons de France (1940-1942). « Dans Études Héraultaises, 1964.

Rendez-vous important à Cambous. J’aurai le plaisir de conduire une charbonnière avec les archéologues du site en mai 2023. Mais ceci est une autre histoire…

Dans le magnifique roman de Jean Giono « Le Grand Troupeau », paru en 1931, dans lequel, pacifiste convaincu, l’auteur rappelle les horreurs de la guerre, les charbonniers sont présents.

Cet immense troupeau, qui descend des herbages de montagnes, dans des conditions terribles où les bêtes meurent est comparable à la masse des jeunes soldats envoyés au front comme chair à canon.

L’actualité nous plonge ou replonge dans ces funestes dessins des générations pleines de vie, qui aujourd’hui sont fauchées pour d’inutiles conquêtes de tyrans égocentriques.

Dans le chapitre « Julia se couche », l’auteur décrit la solitude des femmes restées à la maison dans l’angoisse de leurs maris, amis, amants, parents.

Le tout début du chapitre nous enivre des paysages montagneux de la Provence :

« Ça sera du beau temps clair cette nuit, dit Julia, l’air a beaucoup de volonté et on voit Sainte-Victoire. »

Le vent d’Alpe venait de prendre le dessus d’un crépuscule embarrassé de nuées, et maintenant, les bords du ciel étaient minces et comme l’aiguisé d’une faux. Du coté du soleil couché, le dos de Lure, avec ses fumées de charbonnières, montait, dans une verdure céleste, belle comme une eau de pré….

Plus loin c’est Verdun qui sert de décors, tragique et qui me touche personnellement à double titre. Mon grand père y était, gazé il aurait pu disparaitre et moi ne pas naitre. Et deuxièmement Giono décrit de sa belle plume, la comparaison entre la bataille et quelque chose d’assez rare, l’enflammement d’une meule charbonnière. Cela peut arriver, qu’une charbonnière prenne feu, suite à un mauvais contrôle de la cuisson. La couverture terreuse qui recouvre le bois en fusion doit être régulièrement tassée pour éviter une ouverture à l’air libre. Car l’apport de l’air et de son oxygène enflamment spontanément la meule de bois et rien ne peut l’arrêter. C’est la perte totale pour le charbonnier. Giono a certainement vu se désastre, tant autant dans sa présence au front que dans les bois de sa Provence en compagnie des charbonniers.

 » Ça faisait du bruit du coté de Verdun! C’était noir comme du café avec des tressauts de feu comme une charbonnière qui s’enflamme… » In chap. Le Premier Cercle.

Puis vers la fin du roman, Giono dans la description d’une bataille, revient sur cette image qu’il a du voir de nombreuses fois, celle d’une charbonnière en activité. « le jour est venu tout d’un coup. le mont Kermmel fume de tous les cotés comme une charbonnière ». 5924 soldats français sont morts dans cette bataille, dernière tentative allemande de briser les lignes alliées en 1918.

Un très beau roman

Dans les témoignages que j’ai pu avoir des « anciens », l’horizon ponctué de fumées, indiquait les charbonnières en activité. Aujourd’hui quand on voit une fumée, souvent les canadairs arrivent.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Grand_Troupeau

Maudite soit la guerre.

L’oppidum de Bibracte, village perché de l’époque gauloise, est aujourd’hui le plus vaste chantier de fouille de France et peut-être d’Europe. 200 hectares, dans lesquels se répartit une ancienne ville, avec différents quartiers. Les fouilles prospectent dans plusieurs emplacements. Le reste de la colline est recouvert essentiellement d’une grande forêt d’hêtres.

Une forêt bi-centenaire qui recouvre une ville bi-millénaire.

Sur le bas, le musée moderne présente les collections d’objets trouvés lors des fouilles. Une belle présentation permet de comparer les différents oppida d’Europe. Parmi toutes ces vitrines, certaines ont retenu un peu plus mon attention. Charbon de bois tu m’attires !

la carpologie, l’étude des graines, comme la détermination des pollens, la palynologie sont des instruments précieux pour les archéologues. Les graines qui restent dans les lieux de cuisine, souvent carbonisées par erreur de cuisson, se conservent particulièrement bien. Elles permettent d’avoir un panorama des habitudes culinaires de nos « ancêtres » (Plutôt nos précurseurs).

Musée de Bibracte

Une maquette, à très petite échelle, reprend une scène d’une zone d’activité métallurgique avec des bas-fourneaux. Elle est censée montrer l’activité de l’extraction à la réduction des minerais. Et en intermédiaire, les charbonniers s’activent pour alimenter en charbon les métallurgistes, qui sont de très gros consommateurs.

Musée de Bibracte

Le parti pris est de mettre en situation avec des meules. Je ne sais pas si les fouilles ont révélé cette technique, qui est quasi impossible a retrouver. Celle de la fosse était plus commune dans cette période et surtout retrouvée dans différents lieux de fouilles.

Une autre interprétation montre la chaine opératoire dans un atelier de coulage de bronze. Une étude évalue le système d’optimisation chez ce bronzier pour répartir les tâches avec des emplacements bien déterminés pour chaque étape de la fabrication. Le charbon de bois est stocké dans différents coins.

Atelier bronzier. Musée de Bibracte.

La visite du site permet de découvrir une forme bien particulière de taille des haies de hêtres. Le plessage, par croisement des petites branches, est une technique pour entrelacer les différents arbres. Avec le temps, + de 100 ans, les arbres prennent des formes fantastiques. Les haies ont disparu, reste des alignements d’arbres immenses et tortueux. Ici on appelle ça des Queules.

Quelle queule !

https://www.bibracte.fr/

Aurora bella

J’avais eu le bonheur de réaliser une charbonnière en Islande à l’hiver 2013/14 (https://www.altimara.eu/blog/2013/12/28/au-jour-le-jour/). Des aurores boréales m’accompagnaient parfois, grand plaisir des régions nordiques.

Avec quelques personnes que j’accompagnais ces dernières semaines en terre de glace, nous avons eu droit au grand spectacle du ciel en fanfare. Nous étions captivés…

Cela a commencé par des apparitions à l’horizon.

Puis l’éther s’est embrasé.

De passage dans cette belle région aux grands noms de domaines viticoles, je ne pouvais pas rater un village qui s’appelle CHARBONNIÈRES.

L’activité du charbon de bois a totalement disparu et je n’ai pas trouvé de vestiges non plus. Ce petit village, environ 300 âmes, est constitué de 4 hameaux.

Les habitants ont un gentilé assez original. Ils se sont nommés dans un premier temps, les « Charboutis » puis ils ont adopté un nom très particulier, celui de Leunais-aise. Celui-ci provient d’un surnom un peu moqueur de Lunès de charbonnières.

La place centrale.

D’après un certain Pierre Plavinet, le nom est associé à celui que l’on donne localement aux emplacements des charbonnières, les fauldes, sous le vocable populaire de lunes charbonnières.

Les charbonniers et la lune, c’est vrai que la pleine lune permet la surveillance de la meule sans apport de lumière. La nuit, le noir l’emporte, le charbonnier sélénite, tourne tel un chat noir autour de l’incandescente charbonnière toute de noir vêtue.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Charbonni%C3%A8res_(Sa%C3%B4ne-et-Loire)

Lors de la semaine passée chez Jean, j’ai réalisé une nouvelle cuisson en fosse. En Hollande nous avions expérimenté trois différentes formes de fosses. J’avais déjà réalisé deux cuissons les années précédentes chez Jean, avec des creusements en ligne. Il me fallait compléter mon apprentissage en réussissant une cuisson dans une fosse concave. Cette forme est certainement la plus commune dans les fouilles de l’antiquité et du moyen-âge. Le fait d’avoir creusé a permis de garder une trace de cette activité que l’on a pas ou peu des meules.

La limite de creusement dans le terrain de Jean est une profondeur d’environ 60 cm. Difficile d’aller plus bas, une strate compacte de calcaire ne le permet pas.

Le diamètre de l’ouverture, à la surface du sol, est d’environ 1,80 m. J’ai creusé une belle parabole jusqu’à la strate, sous une chaleur accablante.

Mon idée était de pratiquer la technique d’une mèche centrale, du bois sec en colonne, complétée par un parterre du même bois sec. Le remplissage se faisant avec du bois coupé quelques mois avant, donc relativement vert.

La mise en place des bûches demande un certain savoir faire que nous avons perfectionné au fur et à mesure. Martine a adoré ce puzzle. La coupe des buchettes prends énormément de temps.

L’option prise a été de mettre les buchettes en rond par rapport à la mèche.

Après avoir recouvert partiellement, et en rond la surface avec des ramilles écrasées et de la terre, j’ai lancé l’allumage par le centre. Le feu a bien pris puis descendu dans la masse comme espéré.

Ensuite, il a suffit de diriger le feu vers l’extérieur. En 24 h c’était suffisant comme cuisson. J’ai recouvert l’ensemble de terre pour étouffer sans problème.

Nous avions incorporer des poteries dans le centre, à la demande d’une potière, pour réaliser un enfumage. Le résultat est satisfaisant, surtout que j’ai pris des précautions pour ne pas les briser pendant la cuisson.

Le cavage est rapide. Seule les bûches au contact du sol ne sont pas carbonisées correctement.

La prochaine fois, je dois trouver comment réduire les imbrulés au sol.

Avec les scolaires qui dessinent au fusain, nous ne sommes pas loin de la grotte Chauvet.

Jean a récupéré un four métallique qui vient du jardin ethnobotanique de Rousson dans le Gard. Cette structure ressemble à celle des fours utilisés pendant la seconde guerre mondiale. Il faut quatre cheminées de part et d’autre. Le remplissage est par viroles (caissons) successives, trois dans ce cas. Ensuite on pose le couvercle et par le trou central, c’est comme pour la meule, on allume le bois à l’intérieur.

Le remplissage demande un peu de savoir pour bien disposer les bois sans laisser trop de trous. Martine est devenue une experte en la matière.

Au final il faut luter les joints de séparation des viroles, avec de l’argile ou de la terre.

Avec ce modèle il y a une série d’ouvertures dont a pas bien saisi l’utilité ??

Les cheminées sortent par le bas et permettent une sortie inversée de la fumée ce qui procure une meilleure carbonisation.

Résultat satisfaisant en un peu plus de 24 h de cuisson.

Reste à tester le charbon de bois !

L’équipe de choc au travail.

LES MÉTALLURGISTES.

Tout ce beau et bon charbon de bois est utilisé par les métallurgistes. Ceux-ci, au grès des envies, pratiquent la réduction, le coulage et autres dans des bas fourneaux ou des foyers puissamment alimentés en charbon et ventilation.

Coulage du bronze.

La métallurgie est la base avant la forge et/ou le travail des métaux. Extraire, la réduction, un métal de sa gangue de roche, laisse rêveur de penser comment les Hommes ont découvert ce principe. Ce qui est sur c’est qu’il a fallu d’abord savoir produire du charbon de bois en quantité.

C’est un travail souvent harassant qui mêle chaleur et patience.

Nico

LES CHARBONNIERS, la meule.

Nous nous sommes retrouvés, charbonniers, forgerons, métallurgistes et autres artisans des savoir-faire ancestraux chez Jean, en Ardèche, comme chaque année en mai.

Il y avait la traditionnelle meule des forgerons et de Jean, une cuisson dans un four métallique et ma charbonnière en fosse circulaire.

J’écrirai un peu plus tard deux autres articles concernant ces deux façons de carboniser.

La meule était plus plate cette année, ou plutôt moins bombée. Recouverte de la terre noire, elle avait un bel aspect. La couverture végétale était non pas de buis mais de ramilles écrasées. Le buis a sérieusement disparu à cause de la pyrale. Montée lors du weekend, l’allumage de la meule a eu lieu le lundi matin. Les bois sont posés sur des palettes, technique mise au point l’année dernière, pour limiter les incuits des bois qui touchent le sol.

Comme on a affaire à des forgeron-e-s, une solide échelle en fer avec une rampe a été construite pour monter au sommet de la meule.

L’allumage est toujours le moment le plus rassembleur. Grosse fumée, photogénique pour les badauds, un peu moins agréable pour celles et ceux qui alimentent le feu.

Le maitre surveille, bien que Krem, forgeron de métier, soit tout à fait capable d’assumer cette cuisson. La passation est en marche, voire effective.

Cette année la meule a fonctionné au turbo, le tirage a été violent. Le fait d’avoir des palettes, donc un plancher ouvert doit influencer sur la conduite du feu. La cuisson a été assez courte, 4 jours et nuits.

Puis dimanche le charbon a été cavé, récupéré. Un peu plus d’une tonne, assez pour alimenter les forges et bas-fourneaux jusqu’à l’année prochaine.

De très bons moments dans un environnement superbe au milieu des vignes du Château de Lancyre et face au Pic-St-Loup.

Les visiteurs avaient un parcours au travers des vignes et de la garrigue. J’étais posté dans une ancienne charbonnière, au sommet d’une colline avec de la Syrah et du Carignan autour.

Les participants arrivaient par petits groupes. Beaucoup ont découvert cette activité de charbonnier et son implantation en garrigue.

Photo Pierre Poser

L’organisation a été au top, gentillesse et compétence, une excellente ambiance.

En amont, avec Pierre et Thibault, mes deux stagiaires en formation COOPDEA, nous avons monté la meule. Une façon pour eux de connaitre encore plus le métier de charbonnier. Quand ils seront au Togo pour mettre en place des unités de charbon végétal, ils seront capable de parler aussi des carbonisations traditionnelles. Et nous avons été aidé par Julien du domaine.

Un petit souvenir en l’honneur de M. Durand, avec qui j’avais partagé de bons moments sur le vin mais surtout avec les charbonniers, émission « Viure al Pays » et dont l’emplacement de cette charbonnière lui tenait tant à cœur.

Samedi 15 et dimanche matin 16 rendez-vous sur le parcours de découverte du vignoble du domaine de Lancyre à Valflaunès.

Je serai sur l’emplacement d’une ancienne loge charbonnière pour parler de ce beau métier. Ce vendredi avec mes deux stagiaires nous allons monter une meule sur cet emplacement.

Dégustation et charbon, paysages et Pic-St-Loup, chaleur et fraicheur des sous-bois, il y atout pour plaire.

Pour venir : https://www.chateaulancyre-laboutique.com/product-page/lancyre-en-f%C3%AAte-samedi-14-mai

Depuis plusieurs jours j’ai le plaisir d’accueillir deux stagiaires. Pierre et Thibault, en fin d’études d’ingénieurs à l’école EPF, ont choisi l’ONG COOPDEA pour réaliser leurs stages en entreprise.

Ils vont partir au Togo pour mettre en place des unités de carbonisation de charbon végétal. L’opération se déroulera avec une association locale.

Formation aux différents types de fours dans un premier temps. Du plus basique au plus gros.

Fabrication de galettes d’écochar, avec broyage des végétaux carbonisés.

Puis à la presse pour obtenir les galettes ou briquettes que nous appelons écochar.

Rendez-vous le 9 avril à Sanilhac-Sagrie pour la fête de la Réserve Naturelle des gorges du Gardon. Il y a trois ans j’ai restaurer une faulde, emplacement de charbonnière, dans un chemin qui descend au Gardon.

Cette année avec la charcoal team, Nathalie, Martine et René nous reprenons nos activités ensemble. Démonstrations et partage dans les domaines de la teinture végétale, l’art du feu, la vannerie sauvage et le charbon de bois.

Nous ne serons pas seul, regardez le programme ci-dessous.

Merci à Pauline et à son équipe de la réserve, de nous avoir invité pour cette manifestation.

Autre rendez-vous du 14 au 22 mai chez Jean en Ardèche.

Retour en cette presque fin d’hiver au Jardin de Fontanès. Je vais reprendre la carbonisation des végétaux.

Le four en terre est bien mal en point. A priori nous n’allons plus l’utiliser, tout au moins dans cette forme.

Le stock est bien sec, biochar en vue.

Kevin a taillé ses oliviers. Ce végétal est excellent pour le charbon végétal.

Cette année nous avons trois étudiants en ingénierie qui vont nous rejoindre pour développer les projets.

L’artiste Pierre Soulages est connu pour ses œuvres à dominance noire. Il rejoint en ça les charbonniers, diables noirs, alchimistes de l’absence de couleurs.

Rodez accueille son enfant peintre dans un magnifique musée aux façades rouillées.

Évidemment le fusain est à l’honneur, nul vrai artiste ne peut pas l’employer.

Trois études. 1941-1942

Tout près, un autre musée présente sa magnifique collection de statues menhir. A visiter aussi.

Saint-Sernin-Sur-Rance

https://musee-soulages-rodez.fr/

https://musee-fenaille.rodezagglo.fr/

Programme de développement des matériels solidaires avec l’ONG COOPDEA.

Nouvelle version 2022 de nos fours à carboniser. Nous utilisons la technique des fours rocket. Ces système permettent d’obtenir de hautes températures en utilisant un minimum de combustible. Je pense que c’est la première fois d’un four à carboniser est monté avec ce type de production de chaleur.

Non on est pas sponsorisé…mais on est pas contre !!

La température interne du fut dans lequel il y avait les végétaux à carboniser est montée très rapidement au-delà des 400° jusqu’à 550°. Nous avons consommé de deux cagettes comme combustible.

Le four sans l’isolant extérieur.

Carbonisation parfaite avec récupération des gaz qui ont pris le relais pour conduire la cuisson.

Le bruleur interne fonctionne parfaitement.
L’ensemble opérationnel.
Carbonisation parfaite.

Cette technique donne satisfaction, nous allons la développer. Il est possible d’utiliser des feuilles mortes ou des herbes sèches pour le feu. Nous avons des projets qui vont bientôt se concrétiser, à suivre…