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Et comment les lupins sont au centre de cette histoire.

Nous sommes dans le sud de l’Islande, le long de cette côte linéaire et courbe, aux vastes étendues. Tout le long les grandes masses de glace surplombent les sandar, immenses plats à perte de vue, entrecoupés de coulées de laves sans fins et de fleuves bouillonnants. la plage, si on peut appeler ce bord de côte comme ça, est noire, large et battue par les grandes vagues de l’océan. Personne n’habite au bord de ces bandes de galets noirs à partir de la petite ville de Vik. Il faut parcourir 250 km vers l’est pour retrouver un port, Höfn au début des fjords de ce coté là.

Une portion de ces étendue est Álftaver après le Mýrdalssandur. Directement menacé par le volcan Katla, de tout temps des formidables coulées de boue liées au glacier Mýrdalsjökull ont ravagé ces lieux. Le site de Álftaversgígar se compose de petits pitons avec parfois des cratères et a un aspect particulier peu commun du à ces pseudo-cratères. Ceux-ci sont le résultat des coulées de lave de l’immense faille éruptive Eldgjá, 78 km de long, au moyen-âge de 934-940.

Cet endroit a aussi un passé historique humain avec la présence d’un monastère, 1186 – 1550, ayant eu jusqu’à 13 moines. La rivière qui passe ici était beaucoup plus large au moyen âge et permettait la venue de bateaux de mer. La fin de ce monastère marque l’implantation de la Réforme luthérienne. des fouilles sont en cours dans une ancienne ferme prêt d’ici. Elle comme quelques autres rappellent les dévastations des différents jökulhlaup du Katla (Coulées de boue) qui ont englouti ces propriétés. La menace est toujours présente même si le volcan n’est pas en éruption actuellement. Il suffit d’un fort réchauffement sous la glace pour provoquer, comme récemment, des inondations importantes voir destructrices de routes et de ponts.

La ferme de Þykkvabæjarklautur se situe dans cet endroit avec quelques autres fermes. Kidda et Siggi, Kristbjörg Hilmarsdóttir og Sigurður Árman Sverrisson sont les propriétaires des 8000 ha qui vont de l’océan aux terres intérieures. Propriété qu’ils partagent avec deux autres fermes. Kidda qui est de la cinquième génération dans ces lieux, a développé l’amélioration des poils de ses brebis. Elles sont connues sous le nom de Feldfé.

La ferme est un élevage de 230 brebis qui ont environ 400 agneaux par an. Kidda et Siggi ont aussi une activité touristique avec une guest-house pouvant accueillir jusqu’à 25 personnes et même un peu plus.

Kidda a créé un atelier autour de la laine, sa laine, vend et présente divers ateliers sur ce thème qui lui est cher. S’il y a bien un endroit où les fameux pulls islandais sont authentiques c’est ici.

Carder, filer, tricoter la laine mais aussi la tisser, l’atelier pure laine d’Islande.

En 1945 soit un an après l’indépendance du pays, un vaste programme de re-végétalisation du pays se met en place. Un représentant de ce commité, Hákon Bjarnason, après un voyage en Alaska, trouve les lupins (Lupinus nootkatensis) de ce territoire adaptables dans les terres islandaises qui ont besoin d’être fixées et végétalisées. Cette plante résistante aux conditions climatiques extrêmes avec un joli port de ses ramures et de très belles fleurs bleues va parfaitement s’adapter aux terrains volatiles des dépôts de cendres volcaniques. Elle aime tellement ces sols qu’elle est devenue une plante invasive. Sa principale qualité est d’enrichir les sols en azote donc de favoriser la pousse des autres végétaux. C’est aussi sa limite car peut utilisable, même ces cosses sont toxiques. L’Islande est partagée en deux, celles et ceux qui aiment cette fleur et les autres qui la détestent. Kidda n’aime pas trop cette plante qui envahie ses herbages et empoisonne ses moutons.

D’où l’option carbonisation. Comment valoriser cette plante tout en réduisant son extension. En récoltant les tiges sèches en hiver ou en coupant quand elle est verte, les lupins se maintiennent sans augmenter leurs extensions. Les transformer en galettes de charbon végétal, les désormais kolakaka, répond à une demande qui devrait satisfaire une majorité. Un produit quasi 100 % islandais.

Les paysans islandais, les lupins un problème ? Non une ressource. !

Carboniser des plantes qui ne sont pas des arbres est un concept assez abscons et peut être encore plus en Islande où la population adore faire des barbecues sans se poser des questions sur les charbons de bois utilisés pour griller les côtelettes d’agneaux. Dans ce pays aux ressources en bois limitées, où les bois flottés ont été une opportunité limitée, la dernière charbonnière remonte aux années 1950 et ce pas très loin de notre ferme, à Skaftafell devenu parc national aujourd’hui. Aussi le souvenir de cette activité s’est perdu dans les mémoires et les barbecues au gaz ont remplacé ceux au charbon. Heureusement Kidda est une femme pionnière, qui fait penser à ces femmes du temps de la colonisation qui ont trouver la capacité de s’adapter au milieu boréal de cette nouvelle patrie. Tirer partie d’une ressource locale, peu engageante, démontre la formidable adaptabilité de ces personnes. La ferme de notre couple de fermiers est au milieu d’une vaste étendue quasi désertique, battue par les vents où rochers, cailloux, plantes rares, sables et scories sont les vestiges des immenses coulées de laves et des dépôts mortels des coulées de boue. Des femmes et des hommes se sont installés là et c’est par leur imagination et savoir faire qu’ils ont pu y vivre accueillant régulièrement des naufragés, rescapés miraculeux, dans ces côtes sournoises.

Le désert !

S’échouer c’est mourir (Rouquette 1922). Kidda montre un poteau indicateur pour les naufragés.

Créer une nouvelle ressource d’une plante quelque peu volubile, très belle en fleur et envahissante comme un amour toxique, est une réalisation gratifiante à plusieurs niveaux. Le partage des savoirs empiriques, techniques et locaux, le contact et le relationnel amicaux des échanges et enfin un résultat parfait, est une expérience rare de vie.

Partager de bons moments, un soleil timide nous accompagne.

Ce genre d’action nous le développons plus en direction des pays émergeant. Le savoir charbonnier au travers de l’ONG COOPDEA, permet de s’engager régulièrement dans des projets solidaires notamment en Afrique. Le fait de s’orienter vers un pays à haut niveau de revenus démontre l’utilité du savoir manuel quelque soit le milieu humain concerné. Le GIEC place cette ressource comme énergie verte, renouvelable et capteur de CO2.

Takk fyrir Kidda og Siggi !

Le Père Noël habite peut être dans ces contrées, ses rennes sont dans l’est du pays. J’ai donc construit une cheminée à sa taille…avec de la tôle ondulée. Ici beaucoup de maisons sont recouvertes de ces tôles comme tous les bâtiments de cette ferme, de couleurs jaune et rouge. Une vieille tôle a fait l’affaire avec quand même pas mal d’énergie pour réussir à l’arrondir.

Amélioration du support de cheminée. Ce tube est long et lourd, faut l’ancrer sérieusement, surtout avec le vent constant dans cet endroit.

Du costaud !

Martine profite du bel atelier du travail de la laine de Kidda. La navette va et vient dans le métier à tisser pour de beaux ouvrages. De son avis : « je me régale ! ».

La construction du four est quasi terminée.

Pose du support de la cheminée. Malheureusement nous aurons le tube que samedi, bah !

Pose du tuyau gazogène, pour la récupération des gaz. Du costaud !

Ouverture du bidon de 60 L. La difficulté provient du fait que nous n’avons pas de bidon avec un couvercle clipsable comme souvent en dehors de la France. L’astuce est d’avoir découpé le fond et le dessus d’un plus petit bidon qui s’emboitent comme une boite de camembert.

C’est prêt à fonctionner, demain au beau soleil de la cote sud. Nous sommes entourés de glaciers, wouah !

Aujourd’hui la sixième éruption de Reykjanes vient de démarrer !!

Aujourd’hui c’est la storm, la tempête quoi ! Vents de plus de 100 km et grosses pluies.

Heureusement nous sommes à l’abri dans le grand garage de Siggi, sauf quand il faut sortir pour travailler.

Nettoyer au kacher sous la pluie !

Siggi à un super matériel, entre autre pour souder. Les tôles fines ne posent pas de problème. Nous improvisons en fonction des objets, là des supports sont rajoutés pour tenir l’isolant, le bidon est à l’envers sur la photo.

Voilà le premier four de confinement est quasi prêt. Demain nous verrons pour la cheminée.

Nous voilà arrivés par un grand soleil chez Kidda et Siggi, la ferme où nous allons carboniser les lupins.

La ferme qui a un nom imprononçable, Þikkvibæjarklautur, se situe sur la cote sud du pays dans un sandur, le Mýrdalssandur et plus précisément en bordure du site des pseudo-cratères de Álftavergigar. Les sandur sont de vastes étendues de remplissage par les crues de la fonte des glaciers ou par les très grandes et longues coulées de lave. Le Mýrdalsjökull, le deuxième plus grand volume de glace après le Vatnajökull chapeaute le volcan Katla qui est très redouté par ses activités génératrice de nuées ardentes. De temps en temps, comme il y a quelques semaines, des grandes coulées de boue se répandent soudainement dans ces plaines. Les 35 km qui séparent la ferme du piedmont du glacier laissent 2 h aux habitants pour s’échapper avant l’arrivée de l’eau…

Les fûts en fer de 200 L sont prêt.

Siggi est aussi garagiste, son atelier nous garantie des ressources en matériels et bricolages.

Pour l’instant un petit bric à brac attend sagement d’être utilisé. Demain doit arriver un fût de 60 L qui servira pour le four intérieur, mais ceci est un autre histoire. À suivre…

Un petit tour du coté de chez le volcan, enfin les volcans puisque la sixième éruption est imminente au même endroit. C’est à dire au bout de la presqu’ile de Reykjanes. Ce prolongement de l’île vers l’ouest est un bout de la dorsale médio-atlantique. Zone très active qui est la séparation des croutes océaniques euroasiatique et américaine et qui s’éloignent l’une de l’autre en continu. Forcément les forces tectoniques vomissent des laves tout au long de cette dorsale dans cette partie aérienne qu’est l’Islande, le reste est au fond de l’océan. La presqu’île n’est que le bout occidental qui plonge au fond de l’océan atlantique.

Depuis la fin de l’année dernière, une même fissure est le théâtre d’éruptions quasiment au même endroit. La petite ville de Grindavik en a fait les frais et les 4000 habitants ont du partir sans savoir s’ils pourront un jour revenir dans leurs maisons. Habitations bien abimées par les séismes où de profondes fissures ont éventré le sol, parfois avec d’immenses profondeurs.

Les dernières périodes d’activités dans cette presqu’île remontent au moyen-âge et ont duré 200 ans. De quoi doucher les espoirs de revenir en ces lieux pour y vivre. La prochaine est imminente, 5 ont déjà eu lieu.

Nous, nous y sommes allés voir depuis une colline limitrophe en bordure des coulées. Impressionnante l’étendue de lave et dont on voit tout autour des habitations. La fissure dans un axe NE/SO est de plusieurs km avec un étalement large de part et d’autre. Des fumées sortent en maint endroit, la surface des coulées est parfois très chaotique, lave AA, et sur de grandes surfaces, plate et un peu bosselée, lave pahoe pahoe. Les autorités construisent des murs de confinement haut de 25 m pour les endiguer. Pour l’instant ça fonctionne mais ça pourrai passer par dessous voir les embarquer si une coulée sort au pied comme aux îles Vestmann en 1973. La zone est interdite d’accès, nous nous sommes limités à une approche sécurite et pas trop près.

Le mois d’aout va être intense pour la fabrication de briquettes de charbon à base de lupins. Le lupin est une plante importée d’Alaska qui a la propriété de fixer les sols meubles comme les vastes étendues des « sandar » islandais (Un sandur, au pluriel sandar, est en géologie une plaine d’épandage formée par les alluvions glaciaires (sables, graviers) charriées et déposées par la fonte de calottes glaciaires, https://fr.wikipedia.org/wiki/Sandur). Fin juin et mi-juillet, les vastes étendues sont magnifiques avec toutes ces fleurs bleues parfois à perte de vue. Mais voilà, la belle fleur est devenue ogresse, elle supplante la végétation endémique et l’éradique.

L’Islande dans toute sa splendeur.

Pour Kidda, fermière dans le sud du pays, cette plante est devenue un problème qui grignote de plus en plus ses herbages si indispensables pour ses moutons. Dans le mouton tout est bon, dans le lupin il n’y a rien. Les graines ne sont même pas comestibles. Nos fermiers voient d’un mauvais œil cette envahisseuse.

L’agnelage chez Kidda.

Il y a dans le monde un grand nombre de plantes invasives dont on ne sait comment s’en débarrasser. En Afrique les jacinthe d’eau envahissent les lacs et certains fleuves. Une solution pour limiter et valoriser ces plantes souvent sans valeur est la carbonisation. C’est le crédo de notre association COOPDEA.

Kidda, la fermière islandaise, est intéressée par ce procédé. Nous avons rendez-vous en aout pour monter un atelier. Des voisins des autres fermes viendront aussi voir le processus.

Cet hiver ils ont récolté des lupins secs, la matière première est prête. Áfram !

Si j’éprouve des intérêts pour le volcanisme islandais, qui à ce jour du 16 novembre 2023, est en pleine activité, c’est lors d’une promenade en Auvergne que j’ai rencontré un volcan ami.

J’ai été saisi par la ressemblance forte de la structure des orgues basaltiques avec nos meules de charbonnières.

Rappel de la construction d’une meule de bois en prévision de la carbonisation. Un pilier central sur le quel nous appuyons des buches de bois en cercle tout autour de l’axe du poteau. Une première rangée à même le sol puis un deuxième étage avec la même ordonnance et si besoin un troisième et ainsi de suite jusqu’à l’épuisement du stock de bois. Les bûches, que nous appelons « grand homme », sont légèrement penchées vers le centre. La forme est caractéristique et bien connue.

Meule de 15 stères

Et Dame Nature nous montre encore une fois qu’elle a tout inventé. Une cheminée centrale, un refroidissement lent du magma, du basalte qui se fige en prisme, les orgues basaltiques s’assemblent bien ordonnées.

Volcan d’Usson, village de la reine Margot.

Il est des sites où la structure est plus complexe. Les orgues basaltiques ne se forment qu’en souterrain, dans la partie cachée sous terre d’une éruption. En effet pour prendre la forme de tuyaux généralement octogonaux, les cristaux et leur agglomération ont besoin d’un refroidissement lent. Le temps passant, l’érosion ou un mouvement du sol va découvrir ces agencements naturels.

Hljoðaklettar, Islande.
Aldeyjarfoss, Islande

Là s’arrête la comparaison, si le basalte est de teinte sombre, ce n’est pas du charbon.

Au musée national de Reykjavík, il y a une exposition sur la métallurgie au moyen-âge en Islande. La production de fer était possible grâce à des nodules de fer issus de la dégradation des basaltes. Pour la réduction du métal, l’emploi de bas-fourneaux a été possible en utilisant les matériaux locaux. La structure générale, en colonne, du four était en terre gazonnée. L’intérieur était enduit d’une couche d’une sorte d’argile grise dont je n’ai pas pu savoir son origine.

La production de fer a été pratiqué une grande partie de l’île.

A cette époque et depuis le début de la colonisation au 9è siècle, l’Islande était couverte par de vastes forêts. La température était plus chaude qu’aujourd’hui. La déforestation et le mini âge glaciaire qui débutera au 16è siècle, ainsi que l’élevage des moutons de façon extensive, vont réduire presque à néant la couverture arbustive, telle que l’on voit aujourd’hui.

Lors de la reconstitution, les archéologues ont estimé qu’il fallait 25 kg de charbon de bois pour réduire 10 kg de nodules de fer et obtenir un lingot de 1 kg.

Malheureusement, encore une fois, la qualité du charbon de bois n’est pas évalué. Ou tout au moins ne ressort pas dans les explications. Nous savons que les essences d’arbres carbonisés sont essentiellement des bouleaux. Betula tortuosa, un bois blanc de faible densité. La technique en fosse, qui était celle utilisée, ne permet pas d’avoir une certitude de la densité du carbone obtenue par la carbonisation.

Les fosses semblent être assez petites, une étude pourrait donner des renseignements très utiles sur cette activité de nos charbonniers du grand nord. L’Islande est très pauvre en ressources naturelles, il a fallut aux colons et à leurs successeurs trouver des astuces et des innovations pour produire sans beaucoup de matière première. Là est la formidable capacité d’adaptation des ces femmes et hommes.

Musée national islandais

Litli-Húrtur est le nom d’une colline qui surplombe la fissure éruptive de cette année 2023 dans la presqu’île de Reykjanes, à 40 km de Reykjavík, Islande.

L’activité volcanique est à sa fin d’après les volcanologues, avec un cratère final qui montre de belles projections de lave.

Bien que l’approche soit difficile et réglementée à cause des gaz toxiques possibles mais aussi du comportement d’inconscients qui marchent sur la lave, nous avons tenté le coup et ce fut une belle réussite.

Le cratère bouillonne en permanence avec des projections et des coulées sont visibles tout autour. Elles parcourent différentes distances dans des canaux souterrains et ressortent d’ici de là.

Cette presqu’île en est à sa troisième éruptions en trois ans !! Cela se rapproche de Reykjavík et sa banlieue. Certains commencent à se faire du mourront des installations qui ont vu le jour sur les laves millénaires…

Le mont Keillir, pyramide naturelle, sert de décors majestueux à ces lieux.

Pour la sécurité : https://safetravel.is/eruption-in-reykjanes/

L’année va commencer fort avec une exposition sur un autre sujet qui m’est cher. A partir du 1er février, j’aurai le plaisir d’exposer à la médiathèque Albert Camus de Clapiers, 12 panneaux plus une galerie de photographies couleurs sur l’Île d’Enfer. Un roman d’aventures vécues en Islande https://ile-denfer.eu/. Le 4 février, conférence à 18h. Qu’on se le dise !

Cotè charbon, le plus grand rendez-vous sera celui de la charbonnière du mois de mai à Cambous. nous aurons le temps d’en reparler !!

En septembre, symposium des charbonniers européens en Suisse. Achtung Gross réunion, préparée par nos amis allemand.

Allez, bonne année à tout le monde, sans broyer du noir…ou juste ce qu’il faut pour faire de beaux écochars.

Aurora bella

J’avais eu le bonheur de réaliser une charbonnière en Islande à l’hiver 2013/14 (https://www.altimara.eu/blog/2013/12/28/au-jour-le-jour/). Des aurores boréales m’accompagnaient parfois, grand plaisir des régions nordiques.

Avec quelques personnes que j’accompagnais ces dernières semaines en terre de glace, nous avons eu droit au grand spectacle du ciel en fanfare. Nous étions captivés…

Cela a commencé par des apparitions à l’horizon.

Puis l’éther s’est embrasé.

Un petit séjour en Islande, les aurores boréales sont plus que rares, faut dire que le ciel ne s’y prête pas. Neige, tempête, pluie verglacée, l’azur est plutôt sombre.

J’en profite pour rester au chaud dans l’atelier est transformer le petit baril du four à carboniser. J’ai apporté des tuyaux de cuivre de 18 et des manchons et coudes à olives. En Islande le cuivre est peu utilisé en plomberie, c’est pour ça que l’été dernier j’avais eu des difficultés pour fabriquer le tuyau « gazogène ». Le remplacement parait superbe et l’augmentation du diamètre du tuyau va donner plus de gaz donc plus de combustion sous le baril.

Dehors les lupins font grise mine, tout secs (sous le pluie…). Ce serai la bonne période pour les récolter mais il faudrait un lieu de stockage pour ça.

On verra ça cet été.

 

Lúpína lýst útlæg úr vistkerfi Austfjarða með hjálp íbúa

La lutte contre l’envahissement des lupins se développe. Un article du journal « Frettablaðið » parle de l’action d’un environnementaliste islandaise, Anna Berg, qui demande à la population de passer à l’action contre les lupins. Les lupins, plantes invasives, détruisent l’écosystème original. Les plantes à baies, Myrtilles et Camarine, disparaissent au détriment de l’avifaune et des ramasseurs qui en font des confitures.

Cette prise de conscience commence à prendre forme dans toutes les régions de l’Islande. Les lupins ont grandement servi de stabilisateurs de sols sujets aux vents de sable et ont enrichit ces sols pauvres. Mais depuis leurs acclimations, ils envahissent d’immenses étendues. La beauté de ces plantes à fleurs bleues est réelle en juin-juillet mais c’est de courte durée.

Les essais de carbonisation que j’ai testé l’année dernière sont positifs. Les lupins donnent un grand volume de matière et la fabrique de briquettes de charbon en donne rapidement de grandes quantités. Au pays du barbecue ça intéresse d’avoir du charbon végétal made in Islande.

Je vais contacter Anna Berg pour une manifestation festive de fabrication d’écochar, briquettes de charbon.

 

The fight against the invasion of lupins is developing. An article in the newspaper « Frettablaðið » talks about the action of an Icelandic environmentalist, Anna Berg, asking the population to take action against lupins. Lupins, invasive plants, destroy the original ecosystem. The plants with berries, blueberries and camarine, disappear to the detriment of the avifauna and the collectors who make jams.

This awareness is beginning to take shape in all regions of Iceland. Lupins have greatly served as soil stabilizers subject to sand winds and have enriched these poor soils. But since their acclimations, they invade vast expanses. The beauty of these plants with blue flowers is real in June-July but it is of short duration.

The carbonization I tested last year are positive. Lupins produce a large volume of material and the coal briquette factory rapidly produces large quantities. In the country of barbecue it is interesting to have vegetable charcoal made in Iceland.

I will contact Anna Berg for a festive demonstration of ecochar manufacturing, coal briquettes.

Me voilà de retour dans la lointaine île du nord, l’Islande.

Premier contact avec le charbon de bois. Un retour sur les dernières charbonnières pratiquées dans la région de Skatafell. Cet endroit est aujourd’hui un parc national très couru par les touristes. Faut dire que le site est superbe avec les langues glaciaires et les montagnes découpées. Dans le parc même, une ancienne ferme « Sel », rappelle la présence de ces solides fermiers qui loin de tout, ont réussi a vivre et fabriquer ce dont ils avaient besoin. Il y a une mini centrale électrique qui a alimenté cette ferme bien avant que l’électricité soit accessible de partout en Europe.

Dans les années 50, ces fermiers ont réalisé l’une des toutes dernières charbonnières d’Islande. Le bois provient des petits bouleaux tortueux. La technique est simple, entassement du bois, mise en feu et quand le feu est suffisant ils recouvrent le tout de tapis végétal. Le rendement devait être assez faible. Mais le besoin pour la forge, donc l’outil, était ainsi satisfait.

Kolagerð (Charbonnière) 1953

La ferme de SEL

Le sel noir fait recette en Islande.

Le sel islandais est issu de l’océan Atlantique, par traitement géothermique, c’est à dire par évaporation forcée de l’eau de mer au contact de la chaleur de l’eau chaude naturelle.

Le sel noir est inspiré du fameux sel d’Hawaï. Un sel mélangé de charbon actif, d’où la couleur noire.

Si le sel vient de l’océan, je ne sais pas encore d’où vient le charbon.

« Lava salt », « Volcano salt », le caractère volcanique sert d’argument de promotion. Aucun des deux éléments n’a d’origine volcanique.

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Les milliers voir millions d’hectares de lupins en Islande, peuvent devenir une grande source d’énergie.

Matériel de base de la grande entreprise IS-KOLAGERÐ. Faudra peut être investir….IMG_20160728_173134299_HDRLes premières briquettes de charbon végétal à partir de lupins sont réalisées.

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La recette est toujours la même, du charbon de lupins pilé mélangé à de la farine (hviti en islandais).

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De la haute technologie. C’est avec une boite de conserve de sauce aux champignons, sans la sauce évidemment, que j’ai moulé les briquettes. Elles sont peu compactes car le poinçon avec lequel j’écrase la mixture laisse passer trop charbon sur les cotés. Malgré tout elles sont assez denses pour remplir leur fonction de charbon de bois expérimental.

Ís 1 og Ís 2, les deux premières briquettes estampillées made in Iceland.

Du BIO, Organic Product

IMG_20160728_180036139_HDRAlors les lupins, vous allez pas envahir l’Islande aussi facilement !

I made charcoal with flowers Lupin in Iceland. There are so many Lupins in Iceland and they are a menace for endemic plants. To do charcoal with them could be a solution to stop the invasion and create a new icelandic energy. I will do it.

C’est dans le sud, sur la plage du beau lagon glaciaire de Jökulsárlón, que j’ai vu un bois flotté au milieu des petits « icebergs ». Cette partie de l’Islande est léchée par le Gulf Stream qui réchauffe l’ensemble des cotes. Les bois flottés sont plutôt d’origine du golfe du Mexique. A contrario du coté nord où les bois, entrainés par le courant froid,  viennent de Sibérie. Bois exotique ou ordinaire, ce bois des mers a trouvé sa place entre noir et blanc, entre sable volcanique et glaces.

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Nouvelle saison en Islande.

Deux projets, l’un « comment utiliser les immenses champs de lupins d’Alaska » pour fabriquer des briquettes de charbon végétal. Une idée un peu folle que ce beau pays est capable d’accueillir.

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Et l’autre est la suite de la recherche des bois de mer, qui m’ont servi il y a trois ans pour réaliser une cuisson de charbonnière (cf Fresh Winds charbonnière Islande). Curieux bois qui proviennent essentiellement de Sibérie et qui se retrouvent plantés à l’envers. En voici un qui est échoué sur une plage de l’océan arctique.

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Le site réputé pour ses phoques, Illusgastaðir, péninsule de Vatnsnes, est un bel endroit avec une multitude d’oiseaux différents. Parmi les rochers de ce bord de mer, de nombreux bois flottés s’y sont échoués. Près d’un vieux tronc, là depuis longtemps car en état de pourrissement, une cane Eider s’est mise à l’abri des vents parfois forts dans ce coin ouvert.

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Contre le corps de ferme, un arbre inversé, bois de mer

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Un autre est arrimé tel la poupe d’un bateau viking

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Dans la ferme musée de Glambær, une forge est présentée avec du charbon de bois. La cuisson a l’air locale comme l’indique les deux bouts de bois sur le coté. Le charbon est léger.

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L’Islande fournissant peu de matière végétale à carboniser (cf post 2013), le charbon a été supplanté avec l’utilisation de la crotte de brebis pour faire la cuisine. Celle-ci fournie un combustible moyen, très enfumeur ce qui permettait de boucaner la viande. C’est une méthode toujours utilisée en particulier autour du lac Mývatn pour fumer les filets de truites.

Un stock de crottes avec l’outil pour la découpe.

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Informations ferme de Glaumbaer