Ouf, nous avons l’autorisation de faire du feu malgré la sécheresse. Aux outils charbonnier et apprentis charbonniers !! Niveler le site, entreposer les 6 m3 de bois et les 2 m3 de terre, il nous faut aussi trouver 100 m de tuyau pour avoir un point d’eau. De la paille, préparer du bois sec d’allumage et d’entretien, des enchantillons (haha ??), des pelles, des râteaux, des seaux et tout un bazar utile et nécessaire. La boisson, les chapeaux, des sièges, un tente abris, deux éléphants et un rond de serviette…
Début des opérations d’aménagement, la semaine prochaine après le 1 mai (manif d’abord).
Cambous est un un site archéologique, proche du village de Viols-En-Laval dans l’Héraut. Ce site est remarquable par son village néolithique, avec des fonds de cabanes bien conservées. Une maison de cette époque a été reconstitué, avec un toit en chaume, qui sont des roseaux de sagnes.
Le lieux sert pour des expérimentations archéologiques en plus de son caractère touristique et patrimonial.
Au mois de mai, du 6 au 13/14, je conduirai une charbonnière d’environ 6 stères. Nous seront toute une équipe, des archéologues, étudiant-es et bénévoles. Le 13 sera la journée Faites de la préhistoire, avec des animations, dont René et ses techniques du feu et Martine la vannière sauvage.
Lors de la semaine passée chez Jean, j’ai réalisé une nouvelle cuisson en fosse. En Hollande nous avions expérimenté trois différentes formes de fosses. J’avais déjà réalisé deux cuissons les années précédentes chez Jean, avec des creusements en ligne. Il me fallait compléter mon apprentissage en réussissant une cuisson dans une fosse concave. Cette forme est certainement la plus commune dans les fouilles de l’antiquité et du moyen-âge. Le fait d’avoir creusé a permis de garder une trace de cette activité que l’on a pas ou peu des meules.
La limite de creusement dans le terrain de Jean est une profondeur d’environ 60 cm. Difficile d’aller plus bas, une strate compacte de calcaire ne le permet pas.
Le diamètre de l’ouverture, à la surface du sol, est d’environ 1,80 m. J’ai creusé une belle parabole jusqu’à la strate, sous une chaleur accablante.
Mon idée était de pratiquer la technique d’une mèche centrale, du bois sec en colonne, complétée par un parterre du même bois sec. Le remplissage se faisant avec du bois coupé quelques mois avant, donc relativement vert.
La mise en place des bûches demande un certain savoir faire que nous avons perfectionné au fur et à mesure. Martine a adoré ce puzzle. La coupe des buchettes prends énormément de temps.
L’option prise a été de mettre les buchettes en rond par rapport à la mèche.
Après avoir recouvert partiellement, et en rond la surface avec des ramilles écrasées et de la terre, j’ai lancé l’allumage par le centre. Le feu a bien pris puis descendu dans la masse comme espéré.
Ensuite, il a suffit de diriger le feu vers l’extérieur. En 24 h c’était suffisant comme cuisson. J’ai recouvert l’ensemble de terre pour étouffer sans problème.
Nous avions incorporer des poteries dans le centre, à la demande d’une potière, pour réaliser un enfumage. Le résultat est satisfaisant, surtout que j’ai pris des précautions pour ne pas les briser pendant la cuisson.
Le cavage est rapide. Seule les bûches au contact du sol ne sont pas carbonisées correctement.
La prochaine fois, je dois trouver comment réduire les imbrulés au sol.
Avec les scolaires qui dessinent au fusain, nous ne sommes pas loin de la grotte Chauvet.
De très bons moments dans un environnement superbe au milieu des vignes du Château de Lancyre et face au Pic-St-Loup.
Les visiteurs avaient un parcours au travers des vignes et de la garrigue. J’étais posté dans une ancienne charbonnière, au sommet d’une colline avec de la Syrah et du Carignan autour.
Les participants arrivaient par petits groupes. Beaucoup ont découvert cette activité de charbonnier et son implantation en garrigue.
Photo Pierre Poser
L’organisation a été au top, gentillesse et compétence, une excellente ambiance.
En amont, avec Pierre et Thibault, mes deux stagiaires en formation COOPDEA, nous avons monté la meule. Une façon pour eux de connaitre encore plus le métier de charbonnier. Quand ils seront au Togo pour mettre en place des unités de charbon végétal, ils seront capable de parler aussi des carbonisations traditionnelles. Et nous avons été aidé par Julien du domaine.
Un petit souvenir en l’honneur de M. Durand, avec qui j’avais partagé de bons moments sur le vin mais surtout avec les charbonniers, émission « Viure al Pays » et dont l’emplacement de cette charbonnière lui tenait tant à cœur.
Programme de développement des matériels solidaires avec l’ONG COOPDEA.
Nouvelle version 2022 de nos fours à carboniser. Nous utilisons la technique des fours rocket. Ces système permettent d’obtenir de hautes températures en utilisant un minimum de combustible. Je pense que c’est la première fois d’un four à carboniser est monté avec ce type de production de chaleur.
Non on est pas sponsorisé…mais on est pas contre !!
La température interne du fut dans lequel il y avait les végétaux à carboniser est montée très rapidement au-delà des 400° jusqu’à 550°. Nous avons consommé de deux cagettes comme combustible.
Le four sans l’isolant extérieur.
Carbonisation parfaite avec récupération des gaz qui ont pris le relais pour conduire la cuisson.
Le bruleur interne fonctionne parfaitement.
L’ensemble opérationnel.
Carbonisation parfaite.
Cette technique donne satisfaction, nous allons la développer. Il est possible d’utiliser des feuilles mortes ou des herbes sèches pour le feu. Nous avons des projets qui vont bientôt se concrétiser, à suivre…
Lors de mon séjour aux Pays Bas, j’ai, en dehors de la charbonnière en meule, participé à l’expérimentation de cuissons en fosses.
Silke et Janneke, deux archéologues, ont proposé l’étude de la carbonisation en trois fosses à titre expérimental. Silke est anthracologue, elle étudie les charbons de bois. Ses recherches lui permettent de discerner les différentes espèces végétales carbonisées et aussi si c’est de la branche ou du tronc de l’arbre. Elle a fouillé un certain nombre de fosses, des rondes et des carrées.
Elle voulait savoir comment opérer pour passer du savoir au savoir-faire, en réalisant diverses cuissons.
Deux fosses carrées et une en rond, avec Adrien nous avons proposé diverses manières de conduire le feu tout en respectant les protocoles expérimentaux.
Remplissage première fosse carrée.
Superposition de chêne coupé court et de rondins longs de boulot.
Cuisson
La cuisson a été déclenché par une répartition de braises sur le dessus. Puis quand le feu a suffisamment pris, nous l’avons recouverte de mottes inversées. Les trous de chaque coté ont attiré le feu de carbonisation.
Fosse ronde ou concave. Utilisation de morceaux de chêne. Allumage par le haut.
Cuisson périphérique
Après deux jours de cuisson, la carbonisation était inégale. J’ai alors décidé d’ouvrir et de tout re-mélanger puis de remettre une couche de paille puis terre. Cela a ré-équilibré la carbonisation.
Fin de carbonisation. Fouille pour évaluer le résultat.
Du charbon de bonne teneur en carbone.
La troisième fosse a été conduite en deux axes parallèles mais n’a pas été étudié. Les résultats au point de vue charbonnier sont juste satisfaisants. Le terrain gorgé d’eau a une forte influence sur la répartition de la température. Pour les archéologues, l’expérience est très positive car elles comprennent mieux le processus. L’analyse des taxons va permettre aussi une meilleure compréhension de la répartition des végétaux, de leurs qualités et de leurs grosseurs.
Après rebouchage avec la terre, une coupe permet d’étudier l’impact sur le terrain.
Cette expérience m’a permis de me confronter avec de nouvelles techniques, de rentrer dans la science et de partager savoir et faire. Et mener quatre charbonnières de front dont une de 15 m3 c’est assez unique.
Le défournage s’est vite arrêté car le charbon toujours ardent prenait feu. Le peu que j’ai pu sortir est d’excellente qualité. Par contre le coté sud de la meule est très peu carbonisé, il y a un gros volume de bois, de l’aulne, qui n’a pas pris le feu. Le vent, le terrain spongieux et la terre sableuse de recouvrement ont perturbé ma conduite. Malgré tout je suis heureux d’avoir participé à ce challenge avec la participation d’Adrien et de toute l’équipe des bénévoles.
D’un commun accord nous avons baptisé cette charbonnière : « Janneke », du nom de la jeune archéologue dont c’était l’anniversaire. « Meiler » est meule en hollandais.
Belle de nuit.Un charbon ardent, très léger et qui tinte.Charbon d’aulne, une première pour moi.Un échantillon de l’équipe !!
Dans un prochain article je reviendrai sur l’expérimentation archéologique en fosse.
Superbe accueil par Paul Klaasen à Ulft, à l’est de la Hollande. Nous avons posé notre campement dans un champs, entre une ferme et une friche industrielle transformée en lieu d’art. Des lapins gambadent dans l’herbe fraiche, des hérons cherchent le vers de terre et des faucons font le saint esprit avant d’être chassés par les corbeaux, c’est très champêtre…hollandais quoi !
Au travail, 15 stères de bois, env. 10 T et 120% d’humidité….
Malgré le froid piquant, j’ai repris les cuissons. Avant cela j’ai modifié les tuyaux des gaz des tonneaux. Des tubes de 18 et 20 mm, car avec les anciens moins gros ils avaient tendance a se boucher avec la suie. J’ai positionné un bouchon sur chacun qui laisse une ouverture possible pour ramoner.
Les cuissons ont repris au Jardin de Fontanès. Mais le four en terre a subit les assauts des grosses pluies de l’automne. Il a donc fallut que je reprenne les enduits extérieurs. Paille et terre.
Cuisson dans le four mobile, toujours aussi performant.
Comme dans les pubs : avant…
après ! Je vous conseille la lotion paille – terre MA.
Paille carbonisée.
Des mangeurs de carottes dans le jardin, aïe aïe aïe ! Le lapin aux carottes c’est bon aussi !
Belle semaine de charbonniers chez Jean. Cette année le bois était très sec malgré une météo un peu humide. La conduite de la carbonisation demande une attention plus soutenue car le bois sec accélère le processus. La veille est importante pour stabiliser la descente du feu. De plus le charbon semble plus friable.
Les forgerons métallurgistes ont œuvré, souvent tard !!, en effectuant des réductions de minerai de fer dans des bas fourneaux divers. Feu, flammes, cette création a un coté démoniaque bien sympathique et très attirant.
Merci à Jean et à toutes et tous, pour cette occasion magique de se retrouver malgré le contexte pesant des distanciations obligées.
Une cuisson bien menée lors de la fête de la charbonnière chez mon ami Jean l’Ardéchois.
La terre était trempée suite à de gros orages mais facile a travailler. J’ai utilisé la même tranchée que l’année dernière. La profondeur étant limitée par une dalle de pierre, j’ai agrandi sur les cotés pour utiliser des bois de 70 cm.
Le foyer d’allumage et la cheminée de tirage sont directement creusés dans le sol et renforcés par des pierres.
Le bois bien aligné et posé sur des traverses pour la circulation de l’air est recouvert de buissage et terre.
Le feu a lutté un long moment contre l’humidité puis la carbonisation a démarré.
la conduite est assez limitée avec la fosse. Difficile d’intervenir comme sur une meule. Des évents ont favorisé quand même la progression.
De jour comme de nuit le processus est continu, la veille aussi !!!
En fin de cuisson, la différence de niveau montre le tassement important au fond de la fosse.
L’extinction une fois complète, j’ai pu caver, retirer le charbon, tout en regardant de près les différentes parties pour les comparer.
Le bois avait 8 mois de séchage, ce qui est trop car le charbon est plus friable qu’avec du bois vert. La conduite du feu est plus rapide et des cendres recouvrent quelques charbons.
Le résultat est satisfaisant, j’ai acquis l’expérience qu’il faut pour mener ce type de charbonnière. La pluie reste le principal problème qu’on peut résoudre soit en couvrant la fosse soit en cuisant dans un terrain légèrement en pente, expérience a pratiquer dès que possible.
Senteurs et Couleurs de la Garrigue à Montoulieu, une journée dense avec une forte présence de public. Les organisateurs avaient mis en place un bel ensemble d’exposants et d’animations.
J’avais construit deux charbonnières. Une en coupe pour montrer l’intérieur et surtout le montage autour du piquet central. Beaucoup de visiteurs ont apprécié cette vue qui révèle la structure interne de la meule.
Des gros bœufs Salers, tout noirs, imposants comme des Aurochs, tournaient devant moi. Une montgolfière montaient et descendait avec un jolie bruit de tuyères à feu. Les animations nombreuses battaient leur plein et la mienne n’a pas désemplie de la journée. « Qu’est ce que c’est? », « j’en ai vu de plus grosse!!! », « waouh c’est chouette! », « je ne connaissais pas du tout! », le monde charbonnier est un mélange de Ceux qui ont en vu dans leur jeunesse ou que le papa en a été, et Ceux qui n’en ont jamais entendu parlé. Ainsi j’ai pu discuté et échangé avec plein de personnes, curieuses, intéressées ou témoins d’un temps qui commence à s’oublier.
La meule en feu a eu un peu de mal a prendre le rythme de la carbonisation. Faut dire que les jours avant, la pluie avait détrempé l’ensemble. Mais une fois partie, elle a fait son effet et bien fonctionné. J’ai eu beaucoup de mal a l’arrêter le soir.
La meule en coupe, très bon support pour les explications, est vraiment intéressante pour ce genre de manifestation grand public. Le mystère de la meule recouverte de terre qui fume à coté, qui parfois n’est pas très compréhensible, se mue en la chose extraordinaire que c’est, un four à pyrolyse, tout est compris.
Une belle manifestation, merci aux organisateurs et j’espère à l’an prochain.
Rendez vous le 11 novembre à Montoulieu (à coté de la grotte des Demoiselles) pour la fête Couleurs et Senteurs de la Garrigue.
Ce sont les 20 ans du comité des fêtes, avec un programme qui reprend les meilleures animations des éditions précédentes. Pour celles et ceux qui veulent s’envoyer en l’air il y aura une montgolfière.
Je présenterai une charbonnière en coupe pédagogique et une charbonnière en cuisson. Deux pour le prix d’une, à ne pas rater !
Une belle réussite d’une cuisson en fosse. J’ai repris le trou creusé l’année dernière et je l’ai agrandi pour augmenter le volume. La profondeur a été limité par une dalle de pierre en sous sol. Dimensions: 3 m de L, 0,70 m de l et environ 0,60 m de profondeur soit 1,26 m2.
J’ai creusé 5 cheminées, 4 en parallèle et une en bout. L’allumage a démarré de l’autre coté dans le sens de la longueur.
Le bois, de petites et moyennes sections, a été placé perpendiculairement avec un remplissage au maximum des trous. Puis j’ai recouvert de buis écrasés et de terre. La charbonnière était prête.
Malgré un vent violent, j’ai allumé le feu. La progression du feu a été lente. la fumée sortait par la cheminée terminale car j’ai ouvert les deux premières cheminées latérales plus tard, en fonction de l’avancée de la carbonisation.
Il y a un tassement régulier de la couverture terreuse qu’il faut bien surveiller pour éviter l’embrasement.
En fin de cuisson, l’extinction s’est faite par étouffement comme dans une cuisson à la meule.
La qualité du charbon semble très correcte, peut être un peu moins qu’à la meule, c’est à vérifier.
Je suis satisfait de cette cuisson. Je recommencerai l’année prochaine avec plus de volume si c’est possible.
Un vent à décorner les taureaux a retardé l’allumage des charbonnières. Jean, Krem et toute l’équipe avaient préparé la meule. Pour ma part, j’avais creusé courageusement un plus grand trou que l’année dernière à l’emplacement de la charbonnière en fosse. Elle était prête avec son bois sous la terre. Enfin et après accord des pompiers, nous avons allumé conjointement nos « fourneaux ». Carbonisation en marche !
Entre temps des classes scolaires nous ont rendu visite. Un atelier pain a aussi bien fonctionné avec le grand four et l’énergie de Lisa et Simon. Bien sur les marteaux n’ont pas arrêté de taper, actionné par les bras vigoureux des forgerons et forgeronnes. Une superbe structure en bambou a était construite en 3 jours, du beau travail. L’atelier vannerie a été un bon moment pour Martine qui a pu avec Simon, élève studieux et doué, fabriquer une grosse manne.
Et un brin d’Occitanie.
Cette fête de la charbonnière attire de nombreux jeunes qui veulent apprendre ou se perfectionner à la forge. L’ambiance est joyeuse et très amicale et les anciens, comme moi, apprécions cette énergie en éclosion.
Le besoin de transmission se concrétise et il est heureux de voir ces jeunes gens s’intéresser autant à ces vieux savoir faire. C’est assez rare et donc important de le signaler.
La charbonnière en fosse avant ouverture.
Encore une belle fête, une équipe hétérogène mais dynamique, de belles rencontres, la magie charbon a encore fonctionné.
La fête de la charbonnière chez Jean l’Ardéchois commence dans une semaine. Un rendez vous incontournable, comme on dit dans les médias, et surtout une belle réunion de personnes sympathiques entre forgerons et charbonniers. Je vais m’appliquer à conduire une ou deux cuissons en fosse, avec une fosse en long et une petite à l’ancienne en rond.
La journée grand public sera le samedi 18 mai. Attention de réserver le repas bien avant au 04 75 54 54 20, 15 €. L’apport d’une bonne bouteille, pas forcément alcoolisée, est bienvenu.
Pour les aficionados, vous pouvez venir en semaine avec un casse croute tiré du sac.
Rendez vous les 27 et 28 avril à Caveirac, pas loin de Nîmes, dans une garrigue magnifiée, pour une nouvelle cuisson de charbonnière. J’ai répondu avec plaisir à l’invitation du président de l’association pierres sèches et garrigue de ce village.
Divers aspects des métiers et caractéristiques des garrigues seront présentés en même temps. René, le grand spécialiste du feu, animera son fameux atelier des techniques d’allumage du feu. Nathalie aura un atelier de teinture végétale et Martine créera de la vannerie avec des tiges d’oliviers.
Bienvenue
la liste des intervenants est grande, de belles journées en vue.
Bienvenue à toutes et tous ceux qui veulent profiter de ce moment pour apprendre à « conduire le feu », c’est à dire « carboniser ».
La cuisson en meule semble apparaitre dans nos contrées au Moyen-Âge. Cette technique se serait développée dans les territoires du nord d’où son nom : la meule suédoise. Depuis l’antiquité et peut être même avant, la production du charbon en zone sud se réalisait en fosse, c’est à dire en creusant un trou dans le sol; trou carré ou plutôt rectangulaire, voire un simple creux concave de faible profondeur. De récentes fouilles de sites antiques donnent un peu plus de précisions de ces activités dans ces temps là. Jusqu’à récemment les archéologues n’avaient eu que peu d’intérêt pour ces charbonnières. Un colloque en 2013 a réuni un grand nombre de scientifiques spécialistes du charbonnage du bois. L’intérêt pour cet artisanat, du point de vue historique, est maintenant bien réel.
Confronter le savoir et le savoir faire est primordial pour avoir une réelle connaissance de cette pratique. Aussi j’ai réalisé une cuisson à la fosse lors de mon séjour à la fête de la charbonnière chez mon ami Jean en Ardèche.
De petites dimensions, 2 m de long et 0,50 m de profondeur, le creux a été facile à remplir de bois.
Puis j’ai recouvert l’ensemble de ramille de buis et de terre
La cuisson a duré 2 jours, malheureusement fortement perturbée par une grosse pluie
J’avais creusé trois « cheminées-sorties » : 2 de part et d’autre et une à l’extrémité. L’allumage a été assez laborieux à cause du manque d’énergie que la faible quantité de bois ne permettait pas de fournir. Le « feu » s’est ensuite bien déplacé le long de la fosse.
La quantité de charbon a été assez faible, pas assez de matière à carboniser, un manque d’inertie thermique et une grosse pluie qui a limité sa diffusion.
Le système a bien fonctionné, le procédé est bon, je renouvellerai l’expérience en 2019 avec une fosse plus importante et donc plus de bois.
A lire: Charbonnage, charbonniers, charbonnières, Confluence de regards autour d’un artisanat méconnu. S. Paradis-Grenouillet, S. Burri, R. Rouaud. Presse Universitaire de Provence. 2018.
Toujours aussi sympathique cette manifestation dans la scierie de Campredon (Commune de Ferrals-les-Montagnes). Nous nous sommes retrouvés entre passionnés du bois et de son utilisation. Puis le public a défilé pendant ces deux jours.
J’ai réalisé une cuisson de meule charbonnière avec une première pour moi, la carbonisation de cyprès… Le bois était sec, en buches de diamètre de 10 cm. Avec un volume faible mais suffisant pour les deux jours de démonstration. Bien que anhydre ce bois génère une fumée très dense, au grand plaisir des autres exposants, avec une forte odeur. L’allumage a été rapide et j’ai pu mesurer la température, 540°, au bout de seulement une demi heure.
Pendant ces deux jours, j’ai eu le plaisir d’échanger avec des personnes fort intéressées. En autre un ancien berger qui, du coup, va essayer de carboniser un tas de branches de Douglas. Mais aussi une dame, grand mère, qui veut montrer à ces petits enfants comment cela se pratique. Elle a pris tous les renseignements et photos possibles. Va t’elle réussir sa meule? Je lui souhaite. Et ainsi de suite avec aussi un grand intérêt par l’écochar et les briquettes de charbon végétal.
Dimanche en fin d’après midi, je sentais que la cuisson avait bien fonctionné et j’ai décidé alors de démonter la meule pour le plus grand plaisir des participants. Une belle réussite, seule les parties basses des buches au contact de la terre n’ont pas totalement carbonisées comme d’habitude. Le reste est superbe, avec une teinte noire bleutée, très brillante du à l’arrosage pour éteindre les braises.
En duo, Martine la sorcière a animé un bel atelier de fabrication de balais en genêt.. à balais. Un savoir faire qui donne de beaux résultats que sont ces balais, super efficaces sur des surfaces difficiles.
Beaucoup de plaisir par l’ambiance de la manifestation, des organisateurs adorables, j’aimerai que ce soit toujours comme ça dans toutes les manifestations.
Merci aux organisateurs et bénévoles de la Festa Del Bosc. Merci à Benjamin et Arnaud.
Ouverture de la meule, décavage, il y avait encore des braises. Quelques « mouches » ou imbrulés, très peu, juste du coté nord. Par contre dans tout le reste le charbon est complet même au contact du sol. La difficulté avec une petite meule est le manque de puissance calorique. De plus avec des grosses bûches, la cuisson est moins bonne dans un petit volume. Malgré tout, avec la pluie et le vent, le résultat est satisfaisant.
Le charbonnier avant l’ouverture de la meule. Ai je réussi?
Défournage. Avec un râteau et une griffe.
L’or noir. Pour une Blanchette faut le faire…
Encore des braises, faut étouffer à plat. La mise en sacs se réalisera plus tard.
Fin de la saga Blanchette et ses charbonniers.
De la neige, en quantité, 40 cm, de la pluie mais pas de vrais froid. Une belle cabane étanche, des bâches style ZAD et une formidable équipe de fous de nature. Puis le dimanche, le soleil et un bon public en nombre suffisant. L’édition 2018 de la fête de la charbonnière m’a bien plu.
Le four étant prêt, c’est à dire que l’argile de construction est presque sèche, nous avons procédé au remplissage en bois et la mise en feu.
Chargement par le dessus. Mélange de bois sec, un peu de palette, et de bois fraichement coupé. C’est essentiellement du peuplier, un bois pas très recommandé pour le charbon. Mais le terrain est une gravière où poussent presque exclusivement ce type d’arbre.
La plaque de fer est posée sur le dessus et un joint hermétique, tout au moins avant la chauffe, est réalisé avec de l’argile. Nous avons recouvert ce couvercle de terre puis de paille pour avoir une isolation. La paille, reste de coupe d’herbe, est aussi plaquée sur trois cotés, dans le but d’isoler là aussi.
L’allumage est très facile. Avec le conduit un peu en baïonnette, il se crée un appel turbo dans le conduit qui active le feu. Nous avons introduit des baguettes de bois. Première surprise, la montée en température est très longue. Il nous a fallut au moins deux heures pour dépasser les 50°. C’est certainement du au fait que l’argile n’était pas assez sèche et a donné beaucoup de vapeur d’eau.
Nous avons réussi a atteindre les 100° (au niveau de la sonde, dans la partie haute) et à partir de cette température, la chaleur a vite augmenté. Les deux petits tuyaux ont finalement donné du gaz de carbonisation et pendant un temps trop court, nous avons pu voir la flamme issu de l’enflamment de ce gaz.
Fumées bleues! Indicateur de carbonisation, elles sortaient par le joint fissuré que la tôle provoquait par gondolement. Mais le cycle d’auto-alimentation en gaz de carbonisation, système gazogène, ne c’est pas engagé. Aussi nous avons tout bouché, cheminée, foyer et joints, pour étouffer le feu.
Pendant le nuit la chaleur a ouvert des fissures et a brulé une partie de la paille d’isolant. Au petit matin, le four fumait comme une meule. Après démontage du couvercle, il a fallut vite arroser à grande eau l’intérieur du four pour éviter l’enflammement du bois/charbon.
Résultat: consommation du bois, petites tiges, dans le foyer de l’ordre d’un quart de m3. Cuisson incomplète, 50/50%.
Bilan: cette première expérience n’a pas été optimum. Faut revoir le volume interne du four qui est trop vaste pour la capacité calorifique de la cheminée. Trop d’eau à l’intérieur, a confirmer la prochaine fois. La terre argileuse a une forte tendance a craqueler, d’où la fragilisation du four et son manque d’étanchéité.
Conclusion: ce type de four, construit en dur et dans des proportions moindres, peut être une base d’une production fixe avec plusieurs fours dans un même endroit. Dans un autre registre, il peut être très intéressant pour la fabrique de poteries noires.
Fin du séjour à Toronto, Canada. Retour en terre occitane, avec une belle occasion de cuisson d’une charbonnière. A partir de mercredi je vais monter une charbonnière proche du beau village de St Guilhem-le-Désert. L’association Les Terrasses Gellones organise une rétrospective des savoir faire anciens pratiqués dans cette partie de la vallée du fleuve Hérault.
Mercredi et jeudi, montage de la meule.
Jeudi ou vendredi, mise en feu. Visites des scolaires avec aux manettes René, le grand spécialiste du feu, et Bruno l’homme aux fusains.
Samedi cuisson et dimanche, carbonisation en cours, René sera toujours là, Martine animera la vannerie sauvage et Nathalie fera sa teinture végétale.
La manifestation est principalement dans le village mais nous, nous serons un peu en aval, au lieu dit: Brunan, juste après la grotte de Clamouse.
Je suis particulièrement heureux de réaliser cette charbonnière dans ce lieu qui est une référence dans les paysages du sud.
Une galerie de photos présentant toutes mes cuissons (il en manque 2 ou 3, faut que je retrouve les images). Cet article est en fixe dans « Catégories » à droite de l’écran.
J’ai eu l’occasion de participer à de très nombreuses manifestations ou rencontres, et aussi de présenter des conférences.
Ma chance est d’être souvent accompagner par des passionné(e)s qui sont aussi animateurs(trices). Charbonnière, exposition photo, techniques du feu, vannerie sauvage, four à chaux, teinture végétale, savoir faire anciens, nous sommes toute une équipe qui peut animer dans une manifestation.
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