Un texte du début 19ème siècle sous forme de fable. Charbonnier contre meunier, le noir et le blanc…le Ying et Yang et ça cogne.

Cette fable m’a été révélé par Agnès de Normandie, une aficionados (ou -da?) du charbon de bois. Merci.

Fable de Antoine Arnault 1812

Les charbonniers, les meuniers, et le marguillier.
Fable XIII, Livre V.

Entre nos frères les meuniers
Et nos frères les charbonniers
J’ai vu régner longtemps une haine assez forte.
À quel propos ? C’était… que le diable m’emporte,
Si plus qu’eux-mêmes je l’ai su !
Eh ! n’est-ce pas souvent pour un malentendu
Qu’un premier combat se donne ?
Le tort en est à tous, comme il n’est à personne,
Au second, où l’on rend ce que l’on a reçu,
Où l’on se bat du moins parce qu’on s’est battu.
Mais revenons au fait : ainsi qu’on peut le croire,
Chaque héros dans sa valeur,
Se signalant pour sa couleur,
Criait haro sur l’autre, et tombait, dit l’histoire,
Charbonnier sur la blanche et meunier sur la noire.
Par la seule nature armés,
Les voyez-vous en cent manières
Les bras tendus, les poings fermés,
Venger l’honneur de leurs bannières ?
Que de coups donnés et rendus !
Que de flots de sang répandus
Par tous ces nez cassés des mains de la victoire !
Chantre de Jeanne et de Bourbon,
C’est ta voix qui devrait transmettre la mémoire
De tous ces preux couverts de gloire et de charbon,
Couverts de farine et de gloire !
Certain jour cependant que ces poudreux guerriers
Se reposaient sur leurs lauriers,
Un philosophe, un philanthrope,
Un marguillier, mortel ennemi des combats,
Tenta de mettre un terme à ces trop longs débats.
D’un manteau neutre il s’enveloppe ;
Et le voilà, du matin jusqu’au soir,
De l’un à l’autre camp sans cesse en promenade ;
Qui va, vient et revient, en courtier d’ambassade,
Du noir au blanc, du blanc au noir.
Or, à son drap qui n’est noir, ni blanc, mais pistache,
Tantôt le blanc, tantôt le noir laisse une tache.
Comme on en murmurait d’un et d’autre côté :
« Charbonniers et meuniers, dit-il, parlons sans feinte :
Voit-on les deux partis, sans prendre un peu la teinte
Des gens à qui l’on s’est frotté ? »

Jamais meunier et charbonnier ne s’accordent en leur métier

Estampe de David H. 17e siècle

Le marguillier, soit en latin médiéval le matricularius, est d’abord celui « qui tient un registre ou un rôle (matricula) ». La première fonction connue du matriculaire, officier de la religion chrétienne – religion attentive à la pauvreté christique – était d’immatriculer les pauvres de l’église, c’est-à-dire de les inscrire sur le registre d’aumône. La seconde est l’administration des registres de ces pauvres personnages. Il existait donc, dans chaque paroisse, un marguillier qui avait la charge du registre des personnes qui recevaient les aumônes de l’Église. Il servait d’aide au sacristain. Ce n’est pas une profession mais une charge.

 

Le bois est cuit, du bon charbon de bois, comme seule les cuissons en meule peuvent en donner avec l’art du charbonnier. Mon ami Jean chaudière a bien réussi sa carbonisation et sa fête des charbonniers.

Nous avons été nombreux a participer à ce rassemblement. Les forgerons et métallurgistes ont utilisé pas loin de 100 kg de charbon de bois.  Puis un fondeur de bronze et une archéologue faiseuse de perles en verre, ont aussi utilisé le charbon de Jean. Les charbonniers démontrent encore une fois leur importance dans le processus des transformations par le feu.

J’ai pu faire plusieurs démonstrations de fabrication d’écochar, briquettes reconstituées de charbon végétal. Et avec la rencontre de l’association Bourg-St-Andéol/Siguri, qui œuvre en solidarité avec des Guinéens, nous avons pu échanger sur nos actions respectives dans ce pays. Une relation a développer dans le cadre du programme de l’ONG COOPDEA.

Cette fête des charbonniers s’est réalisée avec toute une équipe très conviviale et efficace, et avec bien sur l’autre moitié de Jean, Anne Marie, que je remercie chaleureusement. Merci à toutes et tous pour ces moments de bonheur.

La visite en photo: fête des charbonniers

Photo Martine C.

 

Belle activité que cette réunion entre charbonniers et forgerons. Et c’est même plus que ça car il y a, aussi, de la métallurgie, de la vannerie et de la corderie.

Nous nous sommes tous retrouvés dans le petit domaine paradisiaque, quand on aime la garrigue, de Jean. Au fond il y a la meule charbonnière, de belle taille, et à l’entrée une capitelle, une borie pour les locaux, et entre les deux les ateliers et guinguette.

En attendant de développer sur cette belle manifestation, car elle n’est pas finie, une photo de Miss Charbonnière:

Pour la construction d’un moteur Sterling, moteur à air chaud ou à énergie extérieure, nous avons besoin de pièces à réaliser avec une fonderie maison. Le métal utilisé est de l’aluminium, qui a un point de fusion assez bas à partir de 700°.

Nous avons tout simplement fabriqué un foyer en plâtre dans lequel le charbon de bois est allumé. Une soufflerie externe entretien la cuisson. Un creuset en fer est placé au centre et dans lequel des morceaux d’alu sont déposés. La haute température provoque rapidement la fusion du métal. « Reste », opération un peu délicate, a verser le métal fondu dans le moule.

le charbon de bois convient très bien. Issu d’une de mes charbonnières, son haut taux de carbone donne la température voulue ainsi qu’une bonne tenue dans le temps.

Le four étant prêt, c’est à dire que l’argile de construction est presque sèche, nous avons procédé au remplissage en bois et la mise en feu.

Chargement par le dessus. Mélange de bois sec, un peu de palette, et de bois fraichement coupé. C’est essentiellement du peuplier, un bois pas très recommandé pour le charbon. Mais le terrain est une gravière où poussent presque exclusivement ce type d’arbre.

La plaque de fer est posée sur le dessus et un joint hermétique, tout au moins avant la chauffe, est réalisé avec de l’argile. Nous avons recouvert ce couvercle de terre puis de paille pour avoir une isolation. La paille, reste de coupe d’herbe, est aussi plaquée sur trois cotés, dans le but d’isoler là aussi.

L’allumage est très facile. Avec le conduit un peu en baïonnette, il se crée un appel turbo dans le conduit qui active le feu. Nous avons introduit des baguettes de bois. Première surprise, la montée en température est très longue. Il nous a fallut au moins deux heures pour dépasser les 50°. C’est certainement du au fait que l’argile n’était pas assez sèche et a donné beaucoup de vapeur d’eau.

Nous avons réussi a atteindre les 100° (au niveau de la sonde, dans la partie haute) et à partir de cette température, la chaleur a vite augmenté. Les deux petits tuyaux ont finalement donné du gaz de carbonisation et pendant un temps trop court, nous avons pu voir la flamme issu de l’enflamment de ce gaz.

Fumées bleues! Indicateur de carbonisation, elles sortaient par le joint fissuré que la tôle provoquait par gondolement. Mais le cycle d’auto-alimentation en gaz de carbonisation, système gazogène, ne c’est pas engagé. Aussi nous avons tout bouché, cheminée, foyer et joints, pour étouffer le feu.

Pendant le nuit la chaleur a ouvert des fissures et a brulé une partie de la paille d’isolant. Au petit matin, le four fumait comme une meule. Après démontage du couvercle, il a fallut vite arroser à grande eau l’intérieur du four pour éviter l’enflammement du bois/charbon.

Résultat: consommation du bois, petites tiges, dans le foyer de l’ordre d’un quart de m3. Cuisson incomplète, 50/50%.

Bilan: cette première expérience n’a pas été optimum. Faut revoir le volume interne du four qui est trop vaste pour la capacité calorifique de la cheminée. Trop d’eau à l’intérieur, a confirmer la prochaine fois. La terre argileuse a une forte tendance a craqueler, d’où la fragilisation du four et son manque d’étanchéité.

Conclusion: ce type de four, construit en dur et dans des proportions moindres, peut être une base d’une production fixe avec plusieurs fours dans un même endroit. Dans un autre registre, il peut être très intéressant pour la fabrique de poteries noires.

Merci à Gis pour son accueil.

 

Dans le cadre du développement des charbons en Afrique, je suis à la recherche de différentes techniques de carbonisation. Le but est de trouver le meilleur four qui allie simplicité, cout de revient a minima et efficacité. J’ai trouvé chez un charbonnier anglais une méthode qui s’appuie sur la comception des fours « rocket ». Habituellement utilisés pour la cuisine, ce sont plutôt des réchauds. Construit dans des boites de conserve ou des bidons, on retrouve leurs usages chez les personnes nomades. Le principe est simple et s’articule au travers d’un tuyau coudé qui est lui même très isolé. Là, l’originalité vient du fait d’utiliser la chaleur rayonnante de la cheminée et de carboniser le bois ou la matière végétale qui est mise à la place de l’isolant.

Nous avons entrepris la mise en route d’un four en briques, statique et de bonne capacité. Construit dans une région de terre cuite, il est facile de trouver de l’argile et des briques bon marché, tout autour de la ville rose, Toulouse.

Accueilli dans le parc de Gis, nous avons toute la place qu’il faut. De plus il y a beaucoup de bois, c’est parfait. L’argile est extraite de la cave de Martine. Les 129 briques sont achetées à la briqueterie de Nagen dont le patron nous a accordé un bon prix.

Le four est achevé, il faut attendre son séchage avant la mise en feu. Tous les détails bientôt.

Le président de l’association COOPDEA, Raymond Kamano, a donné une interview au média guinéen GUINEEMAIl, sur le projet ECOCHAR. La transformation des déchets végétaux issus de la collecte des ordures est l’une des priorités de ce projet. Bravo à tous celles et ceux qui s’activent pour porter le projet de COOPDEA.

L’article en entier ici: Guinéemail

 

La forêt en Bretagne est souvent synonyme de contes et d’enchanteurs. Celle de Brocielande, abrite le tombeau de Merlin et la source de jouvence. Pas très loin au village de Paimpont, on peut visiter l’écomusée des anciennes forges. Et qui dit métallurgie, pense charbon de bois. La mémoire des charbonniers y est très présente.

Non loin du golfe du Morbihan, il y a dans une autre forêt près d’un gros village, au nom amusant pour les sudistes que nous sommes, Inzinzac-Lochrist, un parcours sensoriel. C’est à dire un sentier aménagé pour les handicapés. La forêt de Trémelin abrite ce parcours qui est combiné avec un sentier pédestre plus long. Et ho magie (blanche ou noire), le nom de ce sentier est: parcours sensoriel de la charbonnière.

 

 

Nous sommes partis à sa découverte. Le chemin est aménagé pour les fauteuils roulants avec des placettes, de temps en temps, pour s’arrêter. Quelques interprétations sont proposées. Puis à moitié de la longueur du chemin, nous avons rencontré la charbonnière. Une meule en coupe, avec le bois sur deux étages et le tout recouvert de terre. De la même dimension que nos meules de garrigue ce qui est un peu étonnant car la forêt est plus dense. Un différence, l’axe central est monté en triangle au lieu du carré. Cette meule demanderai d’être remise en état, elle est un peu abandonnée à son sort.

Faute de temps nous n’avons pas pu faire le sentier pédestre qui part du même endroit. Le panneau est prometteur avec l’indication de plates-formes charbonnières. Une prochaine fois!

Merci au aménageurs de ce parcours, de rendre possible l’accès pour tous, aux charbonnières. Une initiative a développer chez nous.

Informations: balades/parcours-sensoriel-de-la-charbonniere-inzinzac-lochrist

L’autre balade, a faire:

 

Charb, dessinateur et rédacteur en chef de Charlie Hebdo, assassiné en 2015, s’appelait Stéphane Charbonnier. L’auteur des irrévérencieux  Maurice et Patapon avait donc un nom qui est assez répandu en France.

 

D’après le site « nom-famille.com » , il existe 12 194 personnes qui ont ce nom de famille. Ce qui le place à la 391ème place dans l’ensemble des noms français.

Le département où il y en a le plus est le 42, la Loire.

Si l’on rajoute le nom de Carbonnier, cela donne 1779 de plus.

Personnellement je ne m’appelle pas Charbonnier, mais Acquarone. Mon ascendance pré-italiennne aurait pu me donner un Carbonari…

Charbonnier,un nom directement lié à l’activité charbonnière, un bel encrage dans notre territoire.

Répartition des personnes au nom de Charbonnier (in www.nom-famille.com)

Les guerres liées au pétrole et en règle générale à l’énergie et à son accès (ou son profit) sont omniprésentes. Le charbon de bois, l’une des plus anciennes énergies que l’humanité exploite, a génèré aussi des tensions.

Dans les pays où l’utilisation du charbon de bois est très présente, rappel 60% de la population mondiale cuisine au charbon, la maitrise du commerce de ce charbon est parfois source de problèmes. En Afrique, un article du « Monde », fait état d’un trafic illégal sur la production et la vente du charbon dans la République Démocratique du Congo. Article du Monde payant: charbon rdc.

Charbonniers Afrique  (Éthiopie)

Plus près de nous mais dans des temps plus anciens, nos charbonniers, en toute légalité, se sont retrouvés dans un conflit très dur avec les paysans. J’ai souvent entendu dire que bergers et charbonniers sont les pires ennemis. L’explication la plus simple est que les moutons mangent la repousse des taillis d’arbres et empêchent son développement. Pas d’arbres, pas de bois, pas de charbon. Et si il y a interdiction de paissance, les bêtes n’ont pas assez d’espaces où trouver à manger. Sylva vs patus. L’histoire nous donne un version un peu plus élaborée.

Les trois zones, ager, patus et sylva, c’est à dire la répartition des champs, du parcours et de la forêt sur un même territoire, ont varié dans l’histoire au gré des activités agricoles, de la surpopulation ou désertification rurale et bien sur du contexte de sécurité ou pas.

A la Révolution, les droits seigneuriaux, qui donnaient la main mise aux puissants sur le bois, sont abolis.  Le ramassage du bois mort, la glandée et bien d’autres ressources forestières à usages domestiques, comme les champignons ou les châtaignes, étaient très importants dans le monde rural. Les coupes de bois et la fabrication du charbon se libéralise sans guère de contrôles. Les autorités essayaient tant bien que mal de cadrer ces activités. Pour limiter l’inflation des prix du charbon de bois et préserver les ressources, il était organisé dans notre région languedocienne, une attribution par ville des secteurs de production. Les nouveaux riches se sont accaparés les terrains de la noblesse, passés en biens nationaux et revendus. Sous le premier empire, Napoléon a mis les forêts sous tutelle des ministères d’État et non plus sous gouvernance locale. Les relations administratives entre les citoyens et les élus du terrain sur les questions forestières sont rompues.

La déforestation est massive, les collines et les montagnes perdent une grande partie de leur couvert forestier. Cette déforestation va être en partie due par le développement des forges à martinet, grandes consommatrices de charbon. Dans les années 1820, l’industrie métallurgiques a un fort besoin de charbon, que les mines ne peuvent pas alimenter faute de moyens de transport. Aussi les industriels vont mettre en place dans les forêts de lourdes équipes de charbonniers. Ceux ci coupent et carbonisent, c’est leur métier.

Parallèlement l’État, sous Charles X, crée le code forestier. Ce code va fortement limité la liberté et les usages liés à la forêt. Les animaux sont interdits de paitre et les contrevenants, berger ou éleveurs, lourdement sanctionnés. Les gardes forestiers se retrouvent face à des paysans mécontents. Malgré ou à cause de la présence des gendarmes et de la troupe, cela va s’envenimer avec des arrestations, emprisonnements et parfois des morts. Cette « révolte » est particulièrement vrai en Ariège, où sont les grandes forges. Ce mouvement de révolte occitane est (peu) connu comme « La Guerre des Demoiselles ».

Ce curieux nom provient du fait que les paysans se déguisaient avec des châles et habits de femmes tout en se noircissant la figure pour ne pas être reconnus.

Dans cette période difficile et dans l’été 1829, les charbonniers ont subit les foudres paysannes. Considérés comme collaborateurs, ils ont été chassé, leurs cabanes brulées et ont même été menacé par des tirs au fusils. En 1830, une trentaine de charbonniers dans la forêt domaniale de Saint-lary, près de St-Girons, sont expulsés et certains blessés.

Le conflit va s’arrêter de lui-même faute de combattants. La campagne se désertifie tout simplement. Les charbonniers vont revenir dans nos forêts pour un siècle de plus. Un peu plus tard les forges, qui se modernisent, et la métallurgie vont s’alimenter en charbon de terre plus facilement quand le réseau du transport par train se met en place.

La Guerre des Demoiselles: ici

L’ONG Guinéenne AJPE porte un projet dans la capitale de la Guinée, à Conakry. Elle agit en collaboration avec l’ONG COOPDEA, pour la valorisation des déchets. En effet le ramassage des ordures et leur traitement demandent a être optimisé. Il faut pour cela, en amont, éduquer la population citadine au recyclage. Une belle prise de conscience d’écologie appliquée comme il y en a de plus en plus en Afrique.

Pour étayer leur projet, les membres de cette ONG, veulent démontrer aux habitants et aux autorités, la pertinence du recyclage, dans un but premier d’amélioration sanitaire en carbonisant les déchets végétaux. Les ordures sont triées aux poubelles puis sélectionnées pour garder celles utilisables. Elles sont ensuite séchées puis carbonisées au four.  Là aussi la poussière de charbon est agglomérée sous formes de petits cylindres pour être revendue.

Un jolie projet urbain en direction de la forêt et qui va en même temps aider à lutter contre la déforestation. Comme tous les projets COOPDEA, à soutenir.

Ah le Musée des arts et métiers de Paris est un des lieux à ne surtout pas rater dans la capitale. Ça fait pas très branché et c’est pourtant formidable. Qui n’a pas vu « Eole », l’avion chauve souris de Clément Ader, se doit d’aller admirer cette machine extravagante.

Ce musée recèle tout un ensemble d’inventions, qui laissent pantois devant l’ingéniosité humaine.  Dans tout ce monde de l’intelligence, des grandes et utiles machines, du pendule de Foucault, du mètre étalon, il y a bien sur un objet qui a attiré mon attention, un minot.

Un minot, c’est une ancienne mesure de capacité de matières sèches. C’est à dire un étalon pour déterminer un volume fixe. Concrètement un petit fut, qui à Paris était d’un pied cube, soit 34,3 dm³. Le minot de Paris, exposé au musée, est dit de charbon de bois.

Un minot est la moitié d’une « mine ». Ce qui donne en mesures anciennes à Paris: le muid de charbon de bois valait 4,1 m3, avec 20 mines par muid, 2 minots par mine, 8 boisseaux par minot. Soit 40 minots par muid.

A Toulouse, le muid était aussi de 4,16 hectolitre, mais le minot seulement de 2 boisseaux. Le boisseau étant la mesure de base, utilisé aussi pour le sel, le blé et autres denrées sèches.

Donc le charbon de bois n’était pas vendu au poids mais au volume. Formule que l’on retrouve dans l’économie du bois où tout se négocie en volume comme le stère par exemple.

Minot pour le charbon, 1671

 

Musée des arts et métiers

Le Père Noël a apporté un petit objet assez particulier. Venu du Japon, ce pays où la tradition est fondamentale, où le travail du charbon de bois est toujours important et où la carbonisation est poussée aux extrêmes.

Les charbonniers de la région de Kishu, zone montagneuse pas très loin de Kyoto, poussent leurs cuissons à plus de 1000°. Le processus est en plusieurs étapes. Au final le charbon est libéré de ses poussières et devient actif. Beaucoup d’autres qualités se dégagent de ce fabuleux charbon qui a entre autre la particularité d’être « blanc » en surface. Sa dureté exceptionnelle permet aussi d’en tirer des bijoux ou des objets variés. Ce n’est pas du diamant, quoique en diamant noir, il préfigure ce cristal, son nom Binchotan.

Dans tous ces objets, l’un m’a conquis, la brosse à dent au Binchotan. Les poils sont enduits de ce charbon actif.

Des dents blanches avec une brosse noire.

Une adresse pour en acheter, il en existe d’autres, à chacun son choix. http://horace.co/fr/dents/horace-binchotan-toothbrush

Les galettes de charbon végétal reconstituées ont un nom de code: écochar. Ce procédé qui consiste a agglomérer de la poudre de restes de végétaux carbonisé (feuilles, brindilles et autres laissés de coupes) donne des galettes ou briquettes de charbon.

 

Avec l’ONG COOPDEA, je travaille comme conseiller technique pour la réalisation de ces galettes. J’ai déjà mis en ligne un article sur ce sujet (http://www.altimara.eu/blog/?p=1913).

C’est en Guinée Conakry, dans la région Est, et principalement vers la ville de Macenta, qu’un groupe de personnes motivées s’emploie à mettre au point cette technique.

Une autre ONG de Conakry participe également à ce projet. La demande est basée sur le recyclage des ordures. Dans cette grande ville se seront principalement des déchets végétaux soit domestiques soit issus des marchés qui seront transformés en écochar.

La Guinée est notre principal lieu d’intérêt mais aujourd’hui nous avons aussi un début de développement au Togo.

Plus anecdotique mais très excitant, est le projet écochar en Islande avec les lupins.

A suivre dans un prochain article : le pourquoi de cette action … En attendant nous avons de bons et beaux résultats. Félicitations à l’équipe locale.

titre-noirAnimation avec le groupe de la section patrimoine du foyer rural Les Quintillades.

Dans la continuité de notre expérience de vouloir faire une cuisson de calcaire dans un four à chaux ramier, nous avons organisé une journée de rencontre avec d’autres passionnés, des membres du Collectif des Garrigues.

Après la visite de l’écosite des charbonnières de Sainte-Croix-de-Quintillargues, dans lequel il y a plusieurs fours, nous avons construit en grande partie le four expérimental.

Nos amis des associations de pierres sèches de Nages et du Menhir, associés à d’autres personnes et nous même, ont rapidement monté la voute en encorbellement. Cette voute servira de foyer à feu pour la calcination. Des pierres « roulantes », c’est à dire issu de pierrier, ont été déposé dessus et tout autour, pour faire la charge à transformer en chaux vive. img_20161210_152418970_hdr

Prochaine étape, remonter un peu plus le mur de confinement et finir de monter la charge de pierres.

Un projet collaboratif à partager au maximum.

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Étonnant architecte que celui des derniers rois de l’ancien régime, Claude-Nicolas Ledoux, innovateur et utopiste dans ces projets de construction. La Saline Royale de Chaux (Saline royale d’Arc-et-Senans, 1774-1779), est un formidable complexe de traitement de l’eau salée naturelle pour en recueillir le sel si précieux dans les temps anciens. C’est bien sur dans la forêt de Chaux (cf. article précédent) que ce trouve cette saline. Le bois de cette grande forêt a servi à alimenter les foyers pour cuire les immenses chaudrons dans lesquels la saumure s’évaporait. Cet homme, qui a imaginé et construit d’innombrables bâtiments, n’a finalement laissé que peu de traces car beaucoup de ces réalisations ont été démontées ou détruites.

Par contre, après la chute de l’ancien régime, il a rédigé un formidable ouvrage avec plein de plans de bâtiments. Et parmi ceux ci deux ont attiré particulièrement mon attention…

Tout d’abord « l’atelier des charbonniers », une sorte de pyramide ou de cheminée immense. La forme du bâtiment rappelle celle de la meule de bois a carboniser. Une belle allégorie.

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Un bâtiment tout à fait extraordinaire, la cabane des charbonniers, qui s’est transformée avec un grand luxe. D’ailleurs il l’appelle  « logement des charbonniers ». J’en rêve!!! passer les colonnes comme un tribun romain…tout noir de charbon.

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Claude-Nicolas LEDOUX, l’architecte

Photos des maquettes présentées au musée de la Saline d’Arc-et-Senans, à voir c’est étonnant.

 

 

Pourquoi les titres de ces articles sont : « Les bons cousins »? La grande forêt de Chaux, dans la partie sud ouest plate du Jura, résonne de cette idée que le bois abrite des personnes cachées. La forêt a toujours inquiété la bonne société. Elle est le lieu où l’on se perd, elle est le refuge des sorcières, l’abri des brigands. Cette sylve redoutée abritait un personnage très intrigant, le charbonnier. Homme tout noir de saleté, parlant un patois incompréhensible et un peu magicien en transformant le bois en charbon. Méfiance, le charbonnier est fier et rustre. Il est maitre chez lui. Il se raconte qu’un roi, assis dans le siège du maître Charbonnier, en avait été obligé de rendre sa place.  Comme toute corporation, les charbonniers ont leurs codes. Ils sont tellement secrets que l’on dit que les Francs maçons vont s’en inspirer. Ces boscatiers sont libertaires, loin des contraintes et si la foi est très forte dans certaines périodes, le clergé d’église n’a pas toujours été bien vu.

Trace de Bons Cousins

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Les hommes des bois vont créer leur propre groupe, se réunissant dans une clairière isolée, avec une règle bien déterminée. C’est dans la forêt de Chaux que « la Confrérie Des Bons Cousins Charbonniers » a été crées. Née d’une idée d’entraide entre charbonniers, ces réunions vont être le siège d’une société un peu plus secrète. Ils se réunissent en cœur de forêt pour essayer d’améliorer le monde. Repris par des hommes de conviction, plus politiques, les Carbonari, en Italie, ont supporté Garibaldi lors de son accession au pouvoir. La répression s’abattra sur ces hommes et certains seront emprisonnés.

La forêt de Chaux a gardé cette présence au travers d’un groupe de « charbonniers » qui ont renouvelé cette Confrérie Des Bons Cousins Charbonniers.

L’association Carbone 14, liée au lieu « Les Cabanes 14 » dans cette forêt, organise des manifestations tous les ans, en été, avec des cuissons de charbonnières.

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Un superbe lieu, avec des cabanes dignes des contes forestiers, et avec du matériel comme les fours en exposition, un endroit a visiter. Foret de chaux

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A visiter à proximité « La Saline royale de Chaux » ou Saline royale d’Arcs-et-Senan, Saline

Visite en Corrèze, sur les hauteurs de la rivière Dordogne. Beaucoup de bois et de grands arbres, avec de remarquables noyers américains (Juglans nigra) aux noix énormes, véritables boules de noël. Mais aussi de nombreux châtaigniers, et comme c’est la saison, nous avons ramassé les châtaignes. Puis patiemment, épluchage des coques pour concocter de la bonne crème de marrons. Très vite un gros tas d’épluchures c’est entassé sur la table. A cela était mélangé des peaux d’ails, car Martine a fait des conserves de légumes fermentés, en même temps. Nos amis utilisent une cuisinière à bois pour se chauffer et cuisiner. Devant ce gros tas de restes végétaux, j’ai mis le tout dans une boite métallique et hop dans le fourneau pendant 30 mn. Résultat un très beau charbon végétal. Que j’ai aggloméré dans un moule.

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Le fer à braise est tout en cuivre

Un type d’écochar (briquette de charbon), châtaigne/ail,  100% développement durable car je me suis servi du chauffage de la maison sans utiliser d’autres énergies.

Je n’ai pas vu de loge charbonnière dans ces bois. D’après certains anciens, il y aurai des restes de four en fer. Dans les temps passés, les gabares (bateaux à fonds plats) étaient chargées de charbon de bois et partaient d’Argentat en direction de la Garonne et Bordeaux.

Balade en forêt de Chaux dans le Jura.

Près de la ville de Dôle, un peu au Sud, s’étend à perte de vue une immense forêt, très dense avec de grands arbres, des chênes filiformes. C’est de toute beauté, et dans cet écrin de verdure, un ou plutôt des lieux de charbonniers et de « charbonneries ».

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À partir du village La-Vieille-Loye, on entre dans ce couvert végétal, aux superbes couleurs d’automne à cette époque. Là il y a un ensemble de vieilles maisons, au nom très imagé de « Baraques 14 ». 4 maisons sont alignées avec deux cabanes de fours à pain et un rucher. Parmi ces maisons l’une m’a spécialement attiré, celle du charbonnier. Une vraie maison dite baraque du charbonnier. De couleur jaune paille, elle inspire un certain romantisme. Comparée à nos cabanes en pierres sèches, elle semble plus luxueuse, douce illusion car le travail était aussi pénible. Un panneau indique qu’elle date du XVII ème et que son toit est fait de planches de chênes, des bardeaux. La construction des murs est en bois et en terre dite en mottes et à enroulement. Une technique reprise aujourd’hui en éco-construction.

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Un jardin potager ou de « simples » est juste à coté. Tout ceci semble idyllique, reste à voir sur la réalité des vécus locaux. En tout cas un bel endroit, où sont des installations artistiques intégrées à la forêt, un lieu a visiter et nous verrons par la suite que la richesse charbonnière est incroyable dans ce coin du Jura. A suivre…

Le four à pain

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sigle noirLa section patrimoine du foyer rural Les Quintillades a repris ses activités. Cette année nous continuons notre recherche et valorisation des fours à chaux des garrigues. Ces fours à chaux sont tout au long du parcours du Sentier des Charbonnières de l’écosite de Sainte-Croix-De-Qintillargues. Il y a deux fours anciens qui sont présentés, un four un peu à l’extérieur du chemin et un four que nous construisons. L’objet de cette construction est de pratiquer une cuisson expérimentale pour retrouver les gestes des anciens. Ce sont des fours ramiers, c’est à dire que l’on utilisait de la ramille (fagot de branches) pour avoir les 900° degrés nécessaires. La calcination du calcaire ne se produit qu’à partir de cette température qu’il faut garder jour et nuit, sans arrêt. Un dur labeur avec une approche difficile de la gueule du foyer, à cause de la t°, et la quantité astronomique de fagots qu’il faut pour aller jusqu’au bout. Ce type de four n’a plus été utilisé depuis la moitié du 19ème siècle car ils ont été remplacé par des four bâtis beaucoup plus productifs. Nos anciens avaient des gestes qui se sont perdus malgré les nombreuses publications qui parlent technique de la pierre mais pas des hommes, les chaufourniers.

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Nous avons donc œuvré à la remise en état du chemin des charbonniers. Celui ci parcourt la colline où se situ l’écosite et en fait quasiment le tour avec de multiples branches. Souvent appareillé avec de beaux murs de soutènements, ils sont les vestiges les moins perçus comme tel car on les suit sans se rendre compte du travail accompli à l’époque.

Aujourd’hui certains de ces chemins servent de parcours pour la randonnée du sentier des charbonnière. Depuis que nous les avons re-ouvert, l’érosion a fait son travail de sape, souvent bien aidé par les sangliers.

Ces chemins ont vu passé des mulets, des charrettes et des gros 4×4 genre Dodge recyclés de l’armée, pour le transport des sacs de charbon. Les Dodges eux ont servi à la fin de l’activité pour descendre le bois coupé par les bouscatiers, au village où les charbonnières étaient cuites.

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Photos extraites de l’excellent livre de Danielle Musset: « De mémoire de charbonniers« , Alpes de Lumière.

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Dans le post (article) « http://www.altimara.eu/blog/?p=1209 », j’ai présenté le village Charbonnières dont les heureux habitants se nomment Charbonnier (ière).

Il y a en France plusieurs villages portant ce nom:

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Charbonnières, est un petit village français, situé dans le département d’Eure-et-Loir et la région du Centre-Val de Loire. Ses habitants sont appelés les Charbonniers et les Charbonnières.

Charbonnières, est une commune française située dans le département de Saône-et-Loire, en région Bourgogne-Franche-Comté. Ses habitants sont appelés les Leunais et les Leunaises ++

Charbonnières-les-Varennes est une commune française, située dans le département du Puy-de-Dôme en région d’Auvergne-Rhône-Alpes. Elle fait partie de l’aire urbaine de Clermont-Ferrand et du parc naturel régional des volcans d’Auvergne. Ses habitants sont appelés les Coupaux. ++

Charbonnières-les-Vieilles est une commune française, située dans le canton de Manzat, dans le département du Puy-de-Dôme en région d’Auvergne-Rhône-Alpes. Elle fait partie de l’aire urbaine de Clermont-Ferrand. ++

Charbonnières-les-Bains est une commune française située dans la métropole de Lyon en région Auvergne-Rhône-Alpes. Ses habitants sont appelés les Charbonnois, Charbonnoise. ++

Charbonnières-les-Sapins est une commune française située dans le département du Doubs en région Bourgogne-Franche-Comté. ++

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Charbonnier-les-Mines est une commune française, située dans le département du Puy-de-Dôme en région Auvergne-Rhône-Alpes. On parle là de mines à charbon, donc de mineurs et pas de charbonniers. gentilé: Charbonniercapture-decran-2016-10-15-a-13-11-38

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Les plaques des villages sont extrait du site: http://www.communesdefrance.eu/index.html

Une manifestation fort sympathique dans les bois de la montagne noire. C’est dans une scierie, celle d’Arno, que la fête a eu lieu. Une pluie diluvienne avait détrempée la terre argileuse et heureusement tous les artisans avait un bon abris dans le hangar. Sauf moi, charbonnière oblige. faire du feu dans une scierie, c’est jouer …avec le feu. Du coup l’ambiance a été au top, dans la journée, animations avec les artisans du bois et assimilés (de belles réalisations) et le soir musique et spectacles sous chapiteau.

J’ai monté une toute petite meule avec du châtaignier très sec. Elle a fumé comme une grande, grandes volutes de fumée blanche qui a bien enfumé tout le monde. J’adore!

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Cette petite charbonnière, au doux nom de « Bosquette »,  a très bien fonctionné. Cuisson rapide because bois sec. C’est la deuxième fois que je conduit une meule de bois sec. La première était en Suisse avec du hêtre. Les buches sèches cuisent plus rapidement. Le charbon est très léger.

Puis nous avons réalisé des cuissons au four. J’ai ramassé des herbes vertes et sèches le long des chemins. Le four donne un charbon exceptionnel en carbone, un haut taux de pourcentage. La preuve est une buche mise à l’intérieure des herbes et qui est ressortie parfaitement carbonisée.

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Martine s’est employée a confectionner les briquettes de charbon reconstitué. Nous avons utilisé un nouveau tube-moule de diamètre 50 mm. Ce procédé donne des galettes d’un bon standard.

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Les contacts ont été nombreux. Tout le monde est admiratif du résultat qui semble improbable au départ. Nous projetons pour l’année prochaine un rendez vous avec une grande meule et beaucoup d’animations autour._mar1450

Merci à Benjamin, Arno, Marie Claire et Véronique, les piliers de l’association pour cette belle fête.

LA FÊTE DU BOIS

Les 16, 17 et 18 septembre, je serai à la fête de la foret organisée par l’association « La route du bois ». Ce sera un long week-end d’animations sur le thème du bois.

J’y serai, avec Martine, ma compagne vannière, pour une cuisson d’une petite meule. Il y aura aussi une cuisson de biochar au four et présentation du projet « charbon artic », le charbon végétal de lupins.

Rendez-vous à Ferrals-Les-Montagnes, dans les montagnes, entre Carcassonne et Narbonne, au nord. Lieu de la fête

PROGRAMME

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Le sel noir fait recette en Islande.

Le sel islandais est issu de l’océan Atlantique, par traitement géothermique, c’est à dire par évaporation forcée de l’eau de mer au contact de la chaleur de l’eau chaude naturelle.

Le sel noir est inspiré du fameux sel d’Hawaï. Un sel mélangé de charbon actif, d’où la couleur noire.

Si le sel vient de l’océan, je ne sais pas encore d’où vient le charbon.

« Lava salt », « Volcano salt », le caractère volcanique sert d’argument de promotion. Aucun des deux éléments n’a d’origine volcanique.

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