Charbon de bois

Ah le Musée des arts et métiers de Paris est un des lieux à ne surtout pas rater dans la capitale. Ça fait pas très branché et c’est pourtant formidable. Qui n’a pas vu « Eole », l’avion chauve souris de Clément Ader, se doit d’aller admirer cette machine extravagante.

Ce musée recèle tout un ensemble d’inventions, qui laissent pantois devant l’ingéniosité humaine.  Dans tout ce monde de l’intelligence, des grandes et utiles machines, du pendule de Foucault, du mètre étalon, il y a bien sur un objet qui a attiré mon attention, un minot.

Un minot, c’est une ancienne mesure de capacité de matières sèches. C’est à dire un étalon pour déterminer un volume fixe. Concrètement un petit fut, qui à Paris était d’un pied cube, soit 34,3 dm³. Le minot de Paris, exposé au musée, est dit de charbon de bois.

Un minot est la moitié d’une « mine ». Ce qui donne en mesures anciennes à Paris: le muid de charbon de bois valait 4,1 m3, avec 20 mines par muid, 2 minots par mine, 8 boisseaux par minot. Soit 40 minots par muid.

A Toulouse, le muid était aussi de 4,16 hectolitre, mais le minot seulement de 2 boisseaux. Le boisseau étant la mesure de base, utilisé aussi pour le sel, le blé et autres denrées sèches.

Donc le charbon de bois n’était pas vendu au poids mais au volume. Formule que l’on retrouve dans l’économie du bois où tout se négocie en volume comme le stère par exemple.

Minot pour le charbon, 1671

 

Musée des arts et métiers

Le Père Noël a apporté un petit objet assez particulier. Venu du Japon, ce pays où la tradition est fondamentale, où le travail du charbon de bois est toujours important et où la carbonisation est poussée aux extrêmes.

Les charbonniers de la région de Kishu, zone montagneuse pas très loin de Kyoto, poussent leurs cuissons à plus de 1000°. Le processus est en plusieurs étapes. Au final le charbon est libéré de ses poussières et devient actif. Beaucoup d’autres qualités se dégagent de ce fabuleux charbon qui a entre autre la particularité d’être « blanc » en surface. Sa dureté exceptionnelle permet aussi d’en tirer des bijoux ou des objets variés. Ce n’est pas du diamant, quoique en diamant noir, il préfigure ce cristal, son nom Binchotan.

Dans tous ces objets, l’un m’a conquis, la brosse à dent au Binchotan. Les poils sont enduits de ce charbon actif.

Des dents blanches avec une brosse noire.

Une adresse pour en acheter, il en existe d’autres, à chacun son choix. http://horace.co/fr/dents/horace-binchotan-toothbrush

Pourquoi les titres de ces articles sont : « Les bons cousins »? La grande forêt de Chaux, dans la partie sud ouest plate du Jura, résonne de cette idée que le bois abrite des personnes cachées. La forêt a toujours inquiété la bonne société. Elle est le lieu où l’on se perd, elle est le refuge des sorcières, l’abri des brigands. Cette sylve redoutée abritait un personnage très intrigant, le charbonnier. Homme tout noir de saleté, parlant un patois incompréhensible et un peu magicien en transformant le bois en charbon. Méfiance, le charbonnier est fier et rustre. Il est maitre chez lui. Il se raconte qu’un roi, assis dans le siège du maître Charbonnier, en avait été obligé de rendre sa place.  Comme toute corporation, les charbonniers ont leurs codes. Ils sont tellement secrets que l’on dit que les Francs maçons vont s’en inspirer. Ces boscatiers sont libertaires, loin des contraintes et si la foi est très forte dans certaines périodes, le clergé d’église n’a pas toujours été bien vu.

Trace de Bons Cousins

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Les hommes des bois vont créer leur propre groupe, se réunissant dans une clairière isolée, avec une règle bien déterminée. C’est dans la forêt de Chaux que « la Confrérie Des Bons Cousins Charbonniers » a été crées. Née d’une idée d’entraide entre charbonniers, ces réunions vont être le siège d’une société un peu plus secrète. Ils se réunissent en cœur de forêt pour essayer d’améliorer le monde. Repris par des hommes de conviction, plus politiques, les Carbonari, en Italie, ont supporté Garibaldi lors de son accession au pouvoir. La répression s’abattra sur ces hommes et certains seront emprisonnés.

La forêt de Chaux a gardé cette présence au travers d’un groupe de « charbonniers » qui ont renouvelé cette Confrérie Des Bons Cousins Charbonniers.

L’association Carbone 14, liée au lieu « Les Cabanes 14 » dans cette forêt, organise des manifestations tous les ans, en été, avec des cuissons de charbonnières.

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Un superbe lieu, avec des cabanes dignes des contes forestiers, et avec du matériel comme les fours en exposition, un endroit a visiter. Foret de chaux

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A visiter à proximité « La Saline royale de Chaux » ou Saline royale d’Arcs-et-Senan, Saline

Balade en forêt de Chaux dans le Jura.

Près de la ville de Dôle, un peu au Sud, s’étend à perte de vue une immense forêt, très dense avec de grands arbres, des chênes filiformes. C’est de toute beauté, et dans cet écrin de verdure, un ou plutôt des lieux de charbonniers et de « charbonneries ».

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À partir du village La-Vieille-Loye, on entre dans ce couvert végétal, aux superbes couleurs d’automne à cette époque. Là il y a un ensemble de vieilles maisons, au nom très imagé de « Baraques 14 ». 4 maisons sont alignées avec deux cabanes de fours à pain et un rucher. Parmi ces maisons l’une m’a spécialement attiré, celle du charbonnier. Une vraie maison dite baraque du charbonnier. De couleur jaune paille, elle inspire un certain romantisme. Comparée à nos cabanes en pierres sèches, elle semble plus luxueuse, douce illusion car le travail était aussi pénible. Un panneau indique qu’elle date du XVII ème et que son toit est fait de planches de chênes, des bardeaux. La construction des murs est en bois et en terre dite en mottes et à enroulement. Une technique reprise aujourd’hui en éco-construction.

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Un jardin potager ou de « simples » est juste à coté. Tout ceci semble idyllique, reste à voir sur la réalité des vécus locaux. En tout cas un bel endroit, où sont des installations artistiques intégrées à la forêt, un lieu a visiter et nous verrons par la suite que la richesse charbonnière est incroyable dans ce coin du Jura. A suivre…

Le four à pain

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Une manifestation fort sympathique dans les bois de la montagne noire. C’est dans une scierie, celle d’Arno, que la fête a eu lieu. Une pluie diluvienne avait détrempée la terre argileuse et heureusement tous les artisans avait un bon abris dans le hangar. Sauf moi, charbonnière oblige. faire du feu dans une scierie, c’est jouer …avec le feu. Du coup l’ambiance a été au top, dans la journée, animations avec les artisans du bois et assimilés (de belles réalisations) et le soir musique et spectacles sous chapiteau.

J’ai monté une toute petite meule avec du châtaignier très sec. Elle a fumé comme une grande, grandes volutes de fumée blanche qui a bien enfumé tout le monde. J’adore!

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Cette petite charbonnière, au doux nom de « Bosquette »,  a très bien fonctionné. Cuisson rapide because bois sec. C’est la deuxième fois que je conduit une meule de bois sec. La première était en Suisse avec du hêtre. Les buches sèches cuisent plus rapidement. Le charbon est très léger.

Puis nous avons réalisé des cuissons au four. J’ai ramassé des herbes vertes et sèches le long des chemins. Le four donne un charbon exceptionnel en carbone, un haut taux de pourcentage. La preuve est une buche mise à l’intérieure des herbes et qui est ressortie parfaitement carbonisée.

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Martine s’est employée a confectionner les briquettes de charbon reconstitué. Nous avons utilisé un nouveau tube-moule de diamètre 50 mm. Ce procédé donne des galettes d’un bon standard.

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Les contacts ont été nombreux. Tout le monde est admiratif du résultat qui semble improbable au départ. Nous projetons pour l’année prochaine un rendez vous avec une grande meule et beaucoup d’animations autour._mar1450

Merci à Benjamin, Arno, Marie Claire et Véronique, les piliers de l’association pour cette belle fête.

LA FÊTE DU BOIS

Les 16, 17 et 18 septembre, je serai à la fête de la foret organisée par l’association « La route du bois ». Ce sera un long week-end d’animations sur le thème du bois.

J’y serai, avec Martine, ma compagne vannière, pour une cuisson d’une petite meule. Il y aura aussi une cuisson de biochar au four et présentation du projet « charbon artic », le charbon végétal de lupins.

Rendez-vous à Ferrals-Les-Montagnes, dans les montagnes, entre Carcassonne et Narbonne, au nord. Lieu de la fête

PROGRAMME

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Le sel noir fait recette en Islande.

Le sel islandais est issu de l’océan Atlantique, par traitement géothermique, c’est à dire par évaporation forcée de l’eau de mer au contact de la chaleur de l’eau chaude naturelle.

Le sel noir est inspiré du fameux sel d’Hawaï. Un sel mélangé de charbon actif, d’où la couleur noire.

Si le sel vient de l’océan, je ne sais pas encore d’où vient le charbon.

« Lava salt », « Volcano salt », le caractère volcanique sert d’argument de promotion. Aucun des deux éléments n’a d’origine volcanique.

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Les milliers voir millions d’hectares de lupins en Islande, peuvent devenir une grande source d’énergie.

Matériel de base de la grande entreprise IS-KOLAGERÐ. Faudra peut être investir….IMG_20160728_173134299_HDRLes premières briquettes de charbon végétal à partir de lupins sont réalisées.

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La recette est toujours la même, du charbon de lupins pilé mélangé à de la farine (hviti en islandais).

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De la haute technologie. C’est avec une boite de conserve de sauce aux champignons, sans la sauce évidemment, que j’ai moulé les briquettes. Elles sont peu compactes car le poinçon avec lequel j’écrase la mixture laisse passer trop charbon sur les cotés. Malgré tout elles sont assez denses pour remplir leur fonction de charbon de bois expérimental.

Ís 1 og Ís 2, les deux premières briquettes estampillées made in Iceland.

Du BIO, Organic Product

IMG_20160728_180036139_HDRAlors les lupins, vous allez pas envahir l’Islande aussi facilement !

I made charcoal with flowers Lupin in Iceland. There are so many Lupins in Iceland and they are a menace for endemic plants. To do charcoal with them could be a solution to stop the invasion and create a new icelandic energy. I will do it.

Nouvelle saison en Islande.

Deux projets, l’un « comment utiliser les immenses champs de lupins d’Alaska » pour fabriquer des briquettes de charbon végétal. Une idée un peu folle que ce beau pays est capable d’accueillir.

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Et l’autre est la suite de la recherche des bois de mer, qui m’ont servi il y a trois ans pour réaliser une cuisson de charbonnière (cf Fresh Winds charbonnière Islande). Curieux bois qui proviennent essentiellement de Sibérie et qui se retrouvent plantés à l’envers. En voici un qui est échoué sur une plage de l’océan arctique.

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12039617_473223816213736_6462458700753161519_nIl existe tout un tas de techniques pour fabriquer des « briquettes » ou « galets » de charbon de bois à partir de poudre de charbon.

Il faut avoir un stock de charbon végétal assez conséquent pour produire, à l’échelle artisanale, une quantité suffisante qui soit rentable.

La matière première, celle qu’il faut carboniser, est importante en Afrique tropicale. J’ai vu dans une vidéo internet, l’histoire poignante d’enfants qui ramassent la poussière de charbon tombée des sacs dans les marchés. Ils vendent ces poussières aux fabricants de galettes. Hormis le fait que cette histoire est pathétique pour les enfants, elle montre que la perte de charbon est assez importante pour en permettre un usage. Cela rappelle que la déforestation se retrouve dans toute la chaine d’exploitation, même dans les infimes poussières perdues, car si dans ce cas elle est ramassée ce n’est pas le cas de partout (et les enfants doivent avoir une autre vie que celle là). Donc plus la perte est importante et plus il faut produire en amont pour compenser.

Un autre élément est la qualité qui peut être très moyenne des charbons de bois produit à partir d’arbres. Si la cuisson n’est pas assez complète, le taux de carbone va se limiter de 70 à 75 %. Le bois carbonisé ressemble à du charbon de bois mais il reste au pire 30% de bois. Ce pseudo charbon s’enflamme facilement ce qui facilite la vie des cuisinières. Malheureusement les résidus d’hydrocarbures trop importants vont contaminés la nourriture et produire beaucoup de fumées. La puissance calorifique est moindre et la tenue dans le temps bien plus courte. Pour les forgerons c’est aussi un handicap.

Si des charbonniers fabriquent du charbon avec ces temps de cuissons courts, au delà d’un manque d’expérience, c’est pour produire plus rapidement des grandes quantités. Aussi ils sont un facteur de destructions des forêts car ils ont besoin de plus de bois qu’il ne faudrait pour obtenir la même puissance calorifique qu’avec un charbon, à 85% ou +, de carbone, plus performant.

Le charbon végétal est une réponse à cette perte car il se « nourrit » de restes perdus et si il est fabriqué dans les normes, avec récupération des gaz donc avec un excellent taux carbone, il peut compenser les coupes de bois inutiles. De plus les galettes produisent moins de poussières du fait de leurs agglomérats.

ONG:COOPEDA

Les galettes finies

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Des outils simples, le « Galetteur »

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12039617_473223816213736_6462458700753161519_nSuite à sa mission avec la Croix Rouge à Macenta, en Guinée Conakry, pour la terrible épidémie d’Ebola, mon fils Antonin a gardé des contacts positifs avec des acteurs de terrain guinéens. Regroupés dans l’association (ou ONG) COOPEDA, ils développent des programmes d’autonomie énergétique, dans le solaire principalement.

Le charbon de bois étant l’une des ressources d’énergie domestique majeure en Afrique, COOPEDA,  structure luttant par définition pour un mieux vivre, s’y intéresse. Comment implanter un mode d’action simple, efficace et valable pour la production de charbon en complément de ce qui se fait déjà? L’objectif est d’améliorer le quotidien de chacun avec des moyens locaux tout en créant des solutions favorables à une gestion équilibrée de la nature environnante. La rentabilité est aussi un facteur primordial pour permettre de créer des emplois et des revenus indispensables aux fonctionnement.

L’idée est d’utiliser ce qui n’a aucune valeur car considéré comme déchets ou ordures dans le cadre des végétaux.

Il n’existe pas pour l’instant de collecte réelle des déchets. Ceux liés aux restes végétaux comme les feuilles de maïs, les peaux de fruits ou les laissés de coupes de bois sont importants. Ils existent dans d’autres pays des expériences de ce genre qui démontrent la faisabilité de transformer les ordures végétales sèches en charbon.

Le « biochar » est l’une des applications de ce matériau, principalement tourné vers l’agriculture. L’introduction dans les sols permet une meilleure production des légumes cultivés. Mais il semble que dans des terrains riches, la performance est moindre.

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Le terme de « charbon végétal » est tout à fait approprié à ce genre de produit. Issu de « sous morceaux » de végétaux, il désigne tout ce qui dans les plantes n’est pas utilisable comme bois. L’origine des ces sous morceaux est infini tant en urbain qu’en rural. Coupes, tailles, épluchures sont de partout.

Ce programme CV, Charbon Végétal, va de la collecte à la production de galettes de charbon de bois. Les différentes étapes passent par les fours et les moules à galettes. Je vais au fur et à mesure de la progression du projet mettre des articles dans mon blog.

ONG: COOPEDA

Le four à récupération des gaz qui a déjà bien servi pour Lo Garou

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Pas très loin de la belle vallée de l’Ardèche, vers la ville de Bourg-Saint-Andéol, Jean a une « campagne » idéale. Mazet, capitelle, cabane de pêcheur en roseaux , vaste abri couvert, avec de part et d’autre de la garrigue et un verger mélangé. Mais surtout un superbe emplacement de charbonnière. Depuis 11 ans, Jean, avec une équipe fluctuante et surtout sa compagne Anne Marie, organise une rencontre du patrimoine dans sa propriété. Frère d’anciens charbonniers qui ont œuvré jusqu’en 1989, il a participé à cette activité avec comme point final une meule de 150 tonnes. Du costaud. Occitaniste convaincu et largement ouvert aux échanges, ses rendez vous sont l’occasion de rencontrer des érudits, des passionnés, des personnages parlant l’occitan, le provençal ou le patois.

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Cette année, un groupe très sympathique de jeunes et venu s’initier à la carbonisation. Faut dire que eux même sont en liaison directe avec l’utilisation du charbon de bois car ils et elle sont forgerons(es).

Je suis arrivé au final du montage de la meule. Belle et majestueuse, elle s’enroulait autour d’un grand « pal ». La taille était quasi celle de nos charbonnières des garrigues, env. 8 stères. Après le déjeuné nous avons « buissé » la meule. Les buis avait été écrasé pendant plusieurs jours sous de grosses pierres. Parfaitement plat, il recouvre en tuilage le bois. La terre, elle est noir charbon, riche des poussières carbonées des années précédentes. La meule fut rapidement recouverte et passa sa première nuit, fière et droite. Bien sur le poteau central avait été enlevé. Un arrachement énergique pour faire glisser le poteau vers le haut. Deux jeunes hommes forts, Fabien et Evan, ont accompli cet acte important en s’aidant d’une tige de fer passée au travers du pal. Ho Hisse!_MAR0018

Au petit matin (hum hum vers 8h) Jean a allumé le feu dans la meule. Moment fort qui marque le début de l’art du charbonnier devenant le « maitre du feu ». Moment fort…piquant car la fumée s’épaississant de plus en plus, les yeux demandent grâce, ce qui est impossible à leur accorder._MAR0163

Laure, Evan et Fabien se sont relayés, pour alimenter le feu. Des « mouches », imbrulés des cuissons précédentes, ont été précipité dans la cheminée centrale. Au bout de 2h30 la combustion s’est révélée suffisante pour boucher le trou central et passer en carbonisation totale. La conduite du feu allait occuper le reste du temps. Violaine et Barbara se sont rajoutées pour la garde de nuit._MAR0291

Pendant la journée les forgerons et la forgeronne, ont animé des séances ateliers de forge. Fabien a forgé un « rusqué », cet outil qui servait a récupérer la rusque (écorce) de chêne vert pour l’utiliser en tannerie. Laure a été mon maitre d’apprentissage et sous sa direction j’ai forgé deux « magnifiques » tiges à cheveux. Heureux.

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Sous l’amicale direction de Jean, tous et toutes, ont continué leur initiation de charbonnier. Percé les « fuméts » (trous) avec le fumeton, veiller aux affaissements dans la paroi et parfois asperger pour compacter la terre.

Au moment de mon départ, la cuisson se passait à merveille, avec une accélération due au vent violent. La conduite d’une meule de grande capacité est beaucoup plus agréable que les petites. Plus d’inertie qui favorise un meilleure homogénéité.

Merci à Jean, Anne Marie, Laure, Violaine, Barbara, Fabien et Evan musclor pour leurs qualités amicales.

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Le site de Fabien le forgeron: La Pierre Blanche

Toutes les photos en ligne: la charbonnière de Jean

Jean Chaudière

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Carbonisation en vallée de l’Hérault, au lieu dit de Brunan, juste avant le village médiéval de St-Guilhem-le-Désert. L’emplacement de carbonisation était sur une des trois « terrasses », où se cultivait des oliviers et de la vigne. Seule l’olivette est restée. En contre bas, les puissants bâtiments délabrés d’anciens moulins à eau, rappellent l’importance de cette activité meunière dans cette vallée.  Sur place une ancienne remise, transformée en salle des fêtes, était notre QG et refuge pendant l’opération. La terrasse basse sert de parking. Un bel endroit avec un fort passage, de voitures, et de randonneurs.

L’organisation avait prévu le bois, la terre et la paille pour monter la meule de bois. Ayant 6 jours pour tout mener à bien, j’ai commencé le mercredi. La terre très mélangée de galets, a du être tamisée. Pour la démonstration la meule est petite. Une autre sur le coté, en écorché, a servi de support pédagogique pour expliquer comment c’est à l’intérieur.

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Mise à feu le vendredi matin, la vallée se remplit de fumée blanche. Habamus carbona! Les Sauta Roc, nom des habitants du village, défilent au pied de la charbonnière. Tout le monde se rappelle, plus ou moins bien, de personnes ayant charbonné. l’Estanyol, un lieu dit au dessus d’un des barrages, semble être le dernier endroit a avoir été utilisé par les charbonniers locaux. Beaucoup se rappellent de la charbonnière événementielle du Causse-De-la-Selle, il y a plus de 20 ans. C’était Joseph Salvi, qui l’avait conduite. Cela a permis d’échanger sur ces temps révolus. Des fours en tôles, 6 ou 7, ont été aussi utilisé à l’emplacement actuel de la station d’épuration. Les garrigues environnantes sont pleines de sites de charbonnières. L’activité charbonnière a été importante dans ce village.

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Samedi, Martine, la vannière, et René, l’homme du feu, ouvrent leurs animations. René s’abrite du vent dans un joli mazet.

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Allumage avec une recharge de gaz, vide, et un charbon de Férule, grâce au solaire.

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Martine utilise des branches d’olivier et de la canne pour réaliser un panier à la sicilienne.

Nathalie nous rejoint avec son « garou », plante tinctoriale, pour la teinture végétale.

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La carbonisation va se dérouler normalement jusqu’au soir. Extinction par étouffement. Le lundi j’ouvre la meule carbonisée mais le feu couve encore trop et je décide, après aplatissement du charbon, de tout recouvrir de terre. Le démontage final se fera dans plusieurs jours par les membres de l’association Les terrasses de Gellone.

Une belle charbonnière dans un bel endroit. Elle est baptisée du doux nom de Guillemette.

Merci à l’association, par sa présidente, pour cette invitation dans ce beau lieu.

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Fin du séjour à Toronto, Canada. Retour en terre occitane, avec une belle occasion de cuisson d’une charbonnière. A partir de mercredi je vais monter une charbonnière proche du beau village de St Guilhem-le-Désert. L’association Les Terrasses Gellones organise une rétrospective des savoir faire anciens pratiqués dans cette partie de la vallée du fleuve Hérault.

Mercredi et jeudi, montage de la meule.

Jeudi ou vendredi, mise en feu. Visites des scolaires avec aux manettes René, le grand spécialiste du feu, et Bruno l’homme aux fusains.

Samedi cuisson et dimanche, carbonisation en cours, René sera toujours là, Martine animera la vannerie sauvage et Nathalie fera sa teinture végétale.

La manifestation est principalement dans le village mais nous, nous serons un peu en aval, au lieu dit: Brunan, juste après la grotte de Clamouse.

Je suis particulièrement heureux de réaliser cette charbonnière dans ce lieu qui est une référence dans les paysages du sud.

Yaka.

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Trouvé au hasard des balades, des indicateurs d’utilisation du « carbone di ligna ».

Un superbe fer à braise, pendu sur un mur avec plein d’objets usuels. La rouille, boostée par les embruns de la mer, transforme cet objet domestique en œuvre d’art.

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Dans l’extraordinaire musée des antiquités de Syracuse, au milieu de milliers de poteries dont des superbes cratères grecs, un petit vase à la forme spécifique est un bruleur en terre cuite « foculo de terracotta » 450-400 a J.C.. musée Syracuse

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Une photo des innombrables férules qui poussent un peu de partout dans les iles éoliennes et en Sicile. Mon ami René l’utilise pour ses démonstration des techniques d’allumage du feu. En effet cette plante peut servir, quand elle est sèche, d’allumeur au même titre que l’amadou. Le poète Hésiode explique dans sa théogonie que Prométhée déroba le feu aux dieux grâce à une tige de férule, allusion à ses priorités combustibles (in Wikipedia).

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Vu sur l’ile d’Alicudi (une petite merveille), une haie réalisée avec des bout de tiges de férule.

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Je reviendrai un peu plus tard sur le mouvement des Carbonari, société secrète, qui a eu quelques importance dans les temps passés.

Che figata Sicilia!

Palerme est une ville incroyable avec ses nombreux bâtiments historiques et toutes ses églises baroques. De grands travaux de rénovation sont en cours dans cette cité où les quatre quartiers anciens sont quasi ruinés. Les marchés qui occupent une grande partie des rues sont un mélange de bazars oriental et d’étalage de légumes siciliens si savoureux. Le charbon de bois est vendu sous le nom de « carbone di legna ».tmp_16050-IMG_20160324_101014841_HDR838382162Une épicerie avec du  » carbone » à 2 €.tmp_28163-IMG_20160324_221353838382162

 

IMG_20160315_154826913_HDRLe village de Leni.

En balade dans les îles Éoliennes, dont la plus connue est Stromboli, une sorte d’immense charbonnière de 900 m de haut ( un volcan). L’archipel compte 7 îles volcaniques. Nous sommes en escale dans la grande et belle île de Salina.

Première rencontre avec la femme d’un charbonnier, Mme Paolina. Son mari était carbonisateur à l’occasion pour les besoins domestiques de la maison. Avec parfois l’occasion d’en vendre.

M. Feliche creusait une fosse d’un demi mètre cube. Le bois, de toute sorte, était arrangé à la verticale. La cuisson durait deux jours. Il se couvrait d’une couverture pour la nuit. Cette activité familiale s’est arrêtée il y a 40 ans.

Anecdote: un homme originaire de l’île à eu la vie sauve quand son bateau a été coulé pendant la guerre, grâce à un sac de charbon de bois qui lui a servi de bouée.IMG_20160319_121112241_HDR

L’île de Vulcano avec Lipari au fond. De belles fumerolles que le charbonnier des mers conduit avec vaillance.

Surprise un bois de mer planté dans un jardin. Une habitude des îles ? Voir post Islande.

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titre-noirEn garrigues, nous trouvons aussi d’autres utilisations du bois pour chauffer. Les fours sont nombreux et différents en fonction des usages. Fours à poix, à cades, à tuiles et dans nos pays calcaires de nombreux fours à chaux. La roche calcaire est composée de carbonate de calcium et d’acide carbonique. Pour obtenir de la chaux, il faut calciner cette roche à 900°, pendant plusieurs jours et nuits. Il en résulte de la chaux vive qu’il faudra éteindre, c’est à dire mélanger avec de l’eau, pour l’utiliser en construction. Chaux aérienne, grasse ou maigre, chaux hydraulique, tout dépend de la pureté du calcaire de départ. Cette présence continu pour le feu et les lieux de calcination sont finalement pas très éloignés de l’activité du charbonnier. Le premier utilise plutôt la ramille, branches d’arbres, d’où le nom de four ramier, et maitre charbonnier plutôt le bois des chênes verts.

Avec l’équipe de la section patrimoine du foyer rural Les Quintillades, nous commençons un projet d’étude des ces fours. Dans un an, nous ferons une cuisson réelle, dans le site des charbonnière.

En attendant il nous faut apprendre et trouver des exemples. Nous avons commencé par étudier sur un four..presque intact: Four à chaux de Restinclou

Bonne lecture._MAR9185

Mise en ligne d’un film retraçant la cuisson d’une charbonnière à Puechabon, un village des garrigues. Ce film retrace la mise à feu d’une meule à carboniser par d’anciens charbonniers, Manuel et Vincent Andres, lors d’une manifestation du foyer rural du village.

1985, réalisation Michel Raulet.

Rendez vous à retenir, les 16 et 17 avril,  je réaliserai une cuisson charbonnière à St Guilhem le Désert. J’aurai l’occasion d’y revenir dessus.

Nous avons accueilli un groupe d’étudiant(e)s de Pôle Sup Montpellier sur l’écosite des charbonnières de Ste-Croix-De-Quintillargues. Dans leurs  formations de gestionnaires et d’animateurs de la nature, la connaissance des savoir faire liés aux garrigues est un plus. Nous avons parcouru une partie du site pour découvrir les charbonnières mais aussi les fours à chaux. Acquérir une méthode de reconnaissance des vestiges de ces témoignages du passé, en identifiant les repères visibles, comme les cabanes, les ouvertures des fours ou les surfaces de carbonisation, est important pour ne pas se tromper. La technique, l’histoire et la vie des chaufourniers et charbonniers, nous ont permis de donner un panorama assez large de ces activités disparues aux étudiants très à l’écoute.

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Ces jeunes étudiant(e)s, avec Marie, leur professeure, sont « volontaires » pour participer à un travail important, l’inventaire des charbonnières et fours à chaux des garrigues. Les zones à explorées seront autour du Pic-St-Loup, en partant de Montpellier jusqu’à Corconne au Nord.

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Travail qui se base sur des compétences de cartographie, avec OSM, l’inventaire sert de repérage spatial pour une étude plus large sur ces activités de garrigues du point de vue sociologique, économique, ethnologique, etc.

Bartasser* est indispensable dans cette recherche.

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* Cheminer comme un sanglier dans la broussaille!!

Prochain rendez vous dans les différentes communes à explorées.

De la part de Sandy, qui m’a parlé d’une belle soirée dans son village, avec une pastorale qui touche le cœur des carbonisateurs. Les grands parents de Sandy étaient charbonniers dans les Alpes provençales. Le foyer rural du village de St Martin de Brômes, organise chaque année pour Noël une pastorale avec des scènettes reprenant l’activité locale. Les charbonnier ont été à l’honneur en 2015. Bon la meule est en toile de jute et la fumée très clairsemée. Par contre le commentaire sonne très juste, on sent que la mémoire de ces hommes, et femmes, des bois est encore très présente.

Lien pour cette pastorale sympathique: pastorale.

La musique qui accompagne la pièce est le doux son de: « C’était un Charbonnier »(voir post Chanson)

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Un village que je met dans ma liste des lieux à visiter. Saint-Martin-de-Brômes

Balade en ce début d’année dans une forêt qui a vu bien des mouvements. La forêt de Sivens est liée à ce projet controversé et finalement modifié d’un barrage sur dimensionné qui mettait en péril une vaste zone humide. Au delà c’est aussi le mode de production agricole qui pose problème.

Nous avons « suivi » un circuit balisé, qui demande une remise à niveau, d’une huitaine de km, dans cette forêt aux essences d’arbres variées. Et au détour du chemin une belle surprise nous attendait (pas que pour nous en fait). Un espace d’exposition sur les charbonniers et charbonnières de la région. Très bien présenté, des panneaux présentent la vie et les techniques des charbonniers.

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Une meule complète est protégée sous un auvent. Les commentaires indiquent que les derniers charbonniers étaient plutôt de Toscane. Voilà une autre tranche de population italienne après les Piémontais de Provence et les Bergamasques de nos garrigues.

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Quelques témoignages montrent la difficulté de vie et de travail dans ces forêts de Sivens et de Grésigne. L’un d’eux très émouvant, vient de Joseph Querci; Il dit qu’ il voulait être enterré avec un morceau de charbon de bois, la passion, mais qui finalement ne veut plus. Il a trop peur que Là-Haut on lui demande de continuer à faire du charbon, trop dur.

Point de pierres pour construire des cabanes, alors tout est en bois, en branches recouvertes de bâches, de bric et de broc.

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Cabane « tipi » certainement construite dans les activités pédagogiques de la maison de la forêt. Mais elle donne l’ambiance de ce milieu. Je me permet de joindre une reproduction d’une vieille photo présentée sur un des panneaux. On y voit des rondins de bois sur la façade avant. Derrière la meule est en cuisson. Il semble que ces meules n’étaient pas de grandes dimensions. A vérifier car le bois ne manque pas dans ces forêts.

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Encore un reproduction de photo qui montre l’utilisation d’un respe. Cette forme ovale d’un genre de panier qui servait à la fois de tamis à poussière et de versoir pour ensacher le charbon de bois.

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Cette exposition a été créé par le Conseil Général du Tarn et de l’association C.O.R.D.E.A/la Talvera. La talvera

La forêt de Sivens: maison-foret-departementale-de-sivens dont le nom sur la carte est : « La Jasse ».

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A la veille de passer dans l’autre année, nous sommes allés découvrir le site des « marmites » du village de Les Cammazes (Tarn). Dans ces Montagnes Noires la forêt est assez dense. Elle est bien sur fortement exploitée et a beaucoup été utilisé pendant la dernière guerre.

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Nous retrouvons là les chantiers de carbonisation au four en fer développés par le gouvernement de Vichy. Il fallait suppléer au manque d’essence par la production de charbon de bois utile pour faire fonctionner les gazogènes.

La technique utilisant les fours en fer est assez basique et permettait d’employer des ouvriers non qualifiés. L’art du charbonnier « s’automatisait » dans cette boite en fer. le rendement était supérieur à la meule sauf que la qualité était bien moindre, ce qui ne posait pas plus de problème que l’encrassage des filtres des gazogènes.

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Les fours de cette forêt ont été utilisé jusqu’en 1958. Trois marmites, nom local des fours, ont été restaurées et mises en place dans le même secteur. Elles sont entières bien que très rouillées. Les tuyaux d’échappement des fumées sont plus au moins en vrac à l’intérieur des fours. C’est une belle vision que ces trois engins posés à flanc de colline.

Elles sont les reste d’un vaste programme de construction par la société aéronautique Dewoitine. Cette entreprise, du nom de son inventeur, a été célèbre pour ses avions avant guerre. Son fameux chasseur D520 a été considéré comme le meilleur avion de chasse du début de la guerre qui malheureusement a été trop peu en nombre d’exemplaire pour lutter contre la Luftwaffe. L’entreprise a construit 10 000 fours à charbon pour répondre à la demande du gouvernement.

Des excellents articles sur l’activité charbonnière dans la Montagne Noire: Les charbonniers de la Montagne Noire de Jean Paul Calvet.

La randonnée dans la forêt de l’Aiguille: randonnée marmites Les Cammazes

Le village de Les Cammases est très connu par sa « Voute de Vauban ». Un percement qui permet de canaliser l’eau au travers de la montagne pour alimenter le Canal du Midi.

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Situation approximative des marmites:

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Une rencontre passionnante avec un charbonnier des garrigues ardéchoises. Jean, qui porte le nom prédestiné de Chaudière, a un petit coin de paradis non loin des gorges de l’Ardèche et du Rhône. Une capitelle à laquelle est collée un mazet, marque l’histoire de cet endroit où une cabane camarguaise et un préau permettent d’accueillir amis et visiteurs. Puis tout au fond une petite clairière révèle l’emplacement de ses charbonnières. Faulde plate, tas de terre noire, l’ambiance au parfum de fumées lourdes démontre que l’activité de carbonisation est bien réelle.

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Jean est issu d’une famille dont la production de charbon de bois a été l’occupation pour les frères. Après un parcours professionnel qui l’a un peu éloigné des volutes de fumées, Jean est revenu à la carbonisation en meules pour démonstration. Il accueille chaque année, vers le mois de Mai, les visiteurs qui viennent voir sa « danseuse », une belle charbonnière.

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Jean est une personne fort sympathique, qui aime les bonnes choses et qui sait en faire profiter les autres. Sa prochaine cuisson aura lieu la semaine du 13 au 22 mai 2016 (cf préprogram ci dessous).

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chez Jean Chaudière Quartier Bois Redon route de Bidon 07700 Bourg Saint Andéol

Vendredi 13 mai 2016 de 8h à 12h

Commentaires sur l’activité

Projection d’un film (17 minutes)

Montage photos

Participation des élèves de BSA au montage d’une meule de bois.

Recommandations :port de vêtements de coton et de chaussures fermées.

Vendredi 20 mai 2016 de 8h à 14h.

Cavage :extraction partielle du charbon de bois. Entretien et observation avec les forgerons/couteliers sur leurs activités de métallurgie du fer.

Mise en pratique autour de la forge pour réaliser de petits objets métalliques :clous,piques à cheveux…

Les activités forge seront encadrées par les associations :  « Au pied de L’Enclume »et« La Tête en friche ».

Le référent sera Jean Chaudière animateur patrimoine du « Regrelh Occitan »

Recommandations :équipement de sécurité(vêtements de coton,chaussures fermées toile ou cuir si possible. Nous fournirons des tabliers de protection en cuir des lunettes de protection. Et surtout être discipliné et respectueux des consignes qui seront données.

Dimanche 22 Mai « Fête de la charbonnière »

avec la participation des forgerons , repas festif le midi.

Les gorges de l’Ardèche sont farouches, tortueuses et profondes. La rivière a creusé un magnifique canyon dans les masses calcaires.

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L’eau a dissout dans des parties plus intimes de nombreuses grottes.  Si ces gorges sont très connues et sur fréquentées avec comme point d’orgue l’arche du Pont d’Arc, un élément fait parler de lui, un peu indirectement, c’est le charbon de bois.

Comment ça ?

L’une des plus merveilleuses grottes ornées du monde, avec les témoignages dessinés par des hommes (et/ou femmes et enfants) il y a 36 000 ans, recèle un art pariétal unique dont une bonne partie est dessiné au charbon de bois. La grotte Chauvet, écrin de chefs d’œuvres de l’art pariétal, où pour la première fois dans la chronologie de l’histoire de l’Homme, celui ci s’exprime au travers de symboles qui ont formes animales. La course des chevaux, les lions qui attaquent les bisons et les rhinocéros laineux à bande noire sont autant de merveilles révélés par la capacité d’artistes primitifs, maitre du fusain, a reproduire leur commun de chasseurs. Jouer avec les aspérités, durcir le trait, estomper celui ci s’il faut ou dessiner un œil autour d’un détail de calcite ovale montre que ces hommes ont du bien des fois dessiner pour s’exercer auprès de leurs feux avec les restes carbonisés des bois. Ils avaient compris que le HB, mine tendre, est meilleurs pour dessiner. Cela accroche mieux sur la parois dégagée de sa couche de glaise. Ils ont carbonisé du Pin Sylvestre, tendre et marqueur.

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Dans une encoignure de draperie calcaire, j’ai « vu » cet homme de l’Aurignacien, affuter son fusain. Il en reste des traces qui me sont aussi émouvantes que les splendides animaux dessinés. Ces artistes ont créés en exploitant des retraits de parois ou des bosses. Du grand art. Si les matériaux utilisés se partagent entre des pigments naturels et le charbon de bois, il y a, avec ce dernier, des morceaux à terre qui sont restés tel quel. Vestiges d’activités, ligne droite entre les paléolithiques et les graffeurs modernes.

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Panneau de la galerie de l’Aurignacien. Je pense que la phrase: « les Aurignaciens maitrisaient parfaitement la combustion du bois » n’est pas exacte. Ou c’est la maitrise du feu ou la carbonisation du bois…

Le charbon de bois prend ici toute sa mesure dans l’évolution de l’Homme. Issu de cette maitrise qui a bouleversé notre vie d’être humain, celle du feu, il est avec la taille des silex un des premiers « objets » novateurs. Il se place au tout début de notre capacité de transmettre, matériellement à contrario du langage, des sensations et des formes d’autres êtres vivants. En l’associant au pigment naturel, l’Homme invente une forme de communication et pour la première fois crée ce qu’on appelle aujourd’hui de l’Art.

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Pour qui, pour quoi, il est un peu trop facile d’y voir de la spiritualité, des dieux dans le représentation des lions. La seule chose que partage l’art et la spiritualité c’est l’imagination, infinie pour la première et recroquevillée pour la deuxième. Le tracé d’une courbe du dos d’un bison, les babines retroussées d’un félin ou les formes clownesques d’un Mammouth sont l’affirmation du début de l’Ère humaine, l’Anthropocène. Au début était le charbon de bois.

http://www.cavernedupontdarc.fr/