charbonnière

All posts tagged charbonnière

Nouvelle saison en Islande.

Deux projets, l’un « comment utiliser les immenses champs de lupins d’Alaska » pour fabriquer des briquettes de charbon végétal. Une idée un peu folle que ce beau pays est capable d’accueillir.

IMG_20160615_184028682_HDR

Et l’autre est la suite de la recherche des bois de mer, qui m’ont servi il y a trois ans pour réaliser une cuisson de charbonnière (cf Fresh Winds charbonnière Islande). Curieux bois qui proviennent essentiellement de Sibérie et qui se retrouvent plantés à l’envers. En voici un qui est échoué sur une plage de l’océan arctique.

_MAR0620

12039617_473223816213736_6462458700753161519_nIl existe tout un tas de techniques pour fabriquer des « briquettes » ou « galets » de charbon de bois à partir de poudre de charbon.

Il faut avoir un stock de charbon végétal assez conséquent pour produire, à l’échelle artisanale, une quantité suffisante qui soit rentable.

La matière première, celle qu’il faut carboniser, est importante en Afrique tropicale. J’ai vu dans une vidéo internet, l’histoire poignante d’enfants qui ramassent la poussière de charbon tombée des sacs dans les marchés. Ils vendent ces poussières aux fabricants de galettes. Hormis le fait que cette histoire est pathétique pour les enfants, elle montre que la perte de charbon est assez importante pour en permettre un usage. Cela rappelle que la déforestation se retrouve dans toute la chaine d’exploitation, même dans les infimes poussières perdues, car si dans ce cas elle est ramassée ce n’est pas le cas de partout (et les enfants doivent avoir une autre vie que celle là). Donc plus la perte est importante et plus il faut produire en amont pour compenser.

Un autre élément est la qualité qui peut être très moyenne des charbons de bois produit à partir d’arbres. Si la cuisson n’est pas assez complète, le taux de carbone va se limiter de 70 à 75 %. Le bois carbonisé ressemble à du charbon de bois mais il reste au pire 30% de bois. Ce pseudo charbon s’enflamme facilement ce qui facilite la vie des cuisinières. Malheureusement les résidus d’hydrocarbures trop importants vont contaminés la nourriture et produire beaucoup de fumées. La puissance calorifique est moindre et la tenue dans le temps bien plus courte. Pour les forgerons c’est aussi un handicap.

Si des charbonniers fabriquent du charbon avec ces temps de cuissons courts, au delà d’un manque d’expérience, c’est pour produire plus rapidement des grandes quantités. Aussi ils sont un facteur de destructions des forêts car ils ont besoin de plus de bois qu’il ne faudrait pour obtenir la même puissance calorifique qu’avec un charbon, à 85% ou +, de carbone, plus performant.

Le charbon végétal est une réponse à cette perte car il se « nourrit » de restes perdus et si il est fabriqué dans les normes, avec récupération des gaz donc avec un excellent taux carbone, il peut compenser les coupes de bois inutiles. De plus les galettes produisent moins de poussières du fait de leurs agglomérats.

ONG:COOPEDA

Les galettes finies

image-0.02.01.0f9c0e668d3c21fd5ea7b13ab1d09ac19921f76ea3cf73c833d1ae8a5f1f683d-V-2

Des outils simples, le « Galetteur »

IMG_20160703_150337280-2

12039617_473223816213736_6462458700753161519_nSuite à sa mission avec la Croix Rouge à Macenta, en Guinée Conakry, pour la terrible épidémie d’Ebola, mon fils Antonin a gardé des contacts positifs avec des acteurs de terrain guinéens. Regroupés dans l’association (ou ONG) COOPEDA, ils développent des programmes d’autonomie énergétique, dans le solaire principalement.

Le charbon de bois étant l’une des ressources d’énergie domestique majeure en Afrique, COOPEDA,  structure luttant par définition pour un mieux vivre, s’y intéresse. Comment implanter un mode d’action simple, efficace et valable pour la production de charbon en complément de ce qui se fait déjà? L’objectif est d’améliorer le quotidien de chacun avec des moyens locaux tout en créant des solutions favorables à une gestion équilibrée de la nature environnante. La rentabilité est aussi un facteur primordial pour permettre de créer des emplois et des revenus indispensables aux fonctionnement.

L’idée est d’utiliser ce qui n’a aucune valeur car considéré comme déchets ou ordures dans le cadre des végétaux.

Il n’existe pas pour l’instant de collecte réelle des déchets. Ceux liés aux restes végétaux comme les feuilles de maïs, les peaux de fruits ou les laissés de coupes de bois sont importants. Ils existent dans d’autres pays des expériences de ce genre qui démontrent la faisabilité de transformer les ordures végétales sèches en charbon.

Le « biochar » est l’une des applications de ce matériau, principalement tourné vers l’agriculture. L’introduction dans les sols permet une meilleure production des légumes cultivés. Mais il semble que dans des terrains riches, la performance est moindre.

_MAR0326

Le terme de « charbon végétal » est tout à fait approprié à ce genre de produit. Issu de « sous morceaux » de végétaux, il désigne tout ce qui dans les plantes n’est pas utilisable comme bois. L’origine des ces sous morceaux est infini tant en urbain qu’en rural. Coupes, tailles, épluchures sont de partout.

Ce programme CV, Charbon Végétal, va de la collecte à la production de galettes de charbon de bois. Les différentes étapes passent par les fours et les moules à galettes. Je vais au fur et à mesure de la progression du projet mettre des articles dans mon blog.

ONG: COOPEDA

Le four à récupération des gaz qui a déjà bien servi pour Lo Garou

_MAR0350

 

 

Pas très loin de la belle vallée de l’Ardèche, vers la ville de Bourg-Saint-Andéol, Jean a une « campagne » idéale. Mazet, capitelle, cabane de pêcheur en roseaux , vaste abri couvert, avec de part et d’autre de la garrigue et un verger mélangé. Mais surtout un superbe emplacement de charbonnière. Depuis 11 ans, Jean, avec une équipe fluctuante et surtout sa compagne Anne Marie, organise une rencontre du patrimoine dans sa propriété. Frère d’anciens charbonniers qui ont œuvré jusqu’en 1989, il a participé à cette activité avec comme point final une meule de 150 tonnes. Du costaud. Occitaniste convaincu et largement ouvert aux échanges, ses rendez vous sont l’occasion de rencontrer des érudits, des passionnés, des personnages parlant l’occitan, le provençal ou le patois.

a_MAR0212-2

Cette année, un groupe très sympathique de jeunes et venu s’initier à la carbonisation. Faut dire que eux même sont en liaison directe avec l’utilisation du charbon de bois car ils et elle sont forgerons(es).

Je suis arrivé au final du montage de la meule. Belle et majestueuse, elle s’enroulait autour d’un grand « pal ». La taille était quasi celle de nos charbonnières des garrigues, env. 8 stères. Après le déjeuné nous avons « buissé » la meule. Les buis avait été écrasé pendant plusieurs jours sous de grosses pierres. Parfaitement plat, il recouvre en tuilage le bois. La terre, elle est noir charbon, riche des poussières carbonées des années précédentes. La meule fut rapidement recouverte et passa sa première nuit, fière et droite. Bien sur le poteau central avait été enlevé. Un arrachement énergique pour faire glisser le poteau vers le haut. Deux jeunes hommes forts, Fabien et Evan, ont accompli cet acte important en s’aidant d’une tige de fer passée au travers du pal. Ho Hisse!_MAR0018

Au petit matin (hum hum vers 8h) Jean a allumé le feu dans la meule. Moment fort qui marque le début de l’art du charbonnier devenant le « maitre du feu ». Moment fort…piquant car la fumée s’épaississant de plus en plus, les yeux demandent grâce, ce qui est impossible à leur accorder._MAR0163

Laure, Evan et Fabien se sont relayés, pour alimenter le feu. Des « mouches », imbrulés des cuissons précédentes, ont été précipité dans la cheminée centrale. Au bout de 2h30 la combustion s’est révélée suffisante pour boucher le trou central et passer en carbonisation totale. La conduite du feu allait occuper le reste du temps. Violaine et Barbara se sont rajoutées pour la garde de nuit._MAR0291

Pendant la journée les forgerons et la forgeronne, ont animé des séances ateliers de forge. Fabien a forgé un « rusqué », cet outil qui servait a récupérer la rusque (écorce) de chêne vert pour l’utiliser en tannerie. Laure a été mon maitre d’apprentissage et sous sa direction j’ai forgé deux « magnifiques » tiges à cheveux. Heureux.

_MAR0260

Sous l’amicale direction de Jean, tous et toutes, ont continué leur initiation de charbonnier. Percé les « fuméts » (trous) avec le fumeton, veiller aux affaissements dans la paroi et parfois asperger pour compacter la terre.

Au moment de mon départ, la cuisson se passait à merveille, avec une accélération due au vent violent. La conduite d’une meule de grande capacité est beaucoup plus agréable que les petites. Plus d’inertie qui favorise un meilleure homogénéité.

Merci à Jean, Anne Marie, Laure, Violaine, Barbara, Fabien et Evan musclor pour leurs qualités amicales.

_MAR0306

Le site de Fabien le forgeron: La Pierre Blanche

Toutes les photos en ligne: la charbonnière de Jean

Jean Chaudière

a_MAR0185-2

 

 

Balade en ce début d’année dans une forêt qui a vu bien des mouvements. La forêt de Sivens est liée à ce projet controversé et finalement modifié d’un barrage sur dimensionné qui mettait en péril une vaste zone humide. Au delà c’est aussi le mode de production agricole qui pose problème.

Nous avons « suivi » un circuit balisé, qui demande une remise à niveau, d’une huitaine de km, dans cette forêt aux essences d’arbres variées. Et au détour du chemin une belle surprise nous attendait (pas que pour nous en fait). Un espace d’exposition sur les charbonniers et charbonnières de la région. Très bien présenté, des panneaux présentent la vie et les techniques des charbonniers.

_MAR8993

Une meule complète est protégée sous un auvent. Les commentaires indiquent que les derniers charbonniers étaient plutôt de Toscane. Voilà une autre tranche de population italienne après les Piémontais de Provence et les Bergamasques de nos garrigues.

_MAR8998

Quelques témoignages montrent la difficulté de vie et de travail dans ces forêts de Sivens et de Grésigne. L’un d’eux très émouvant, vient de Joseph Querci; Il dit qu’ il voulait être enterré avec un morceau de charbon de bois, la passion, mais qui finalement ne veut plus. Il a trop peur que Là-Haut on lui demande de continuer à faire du charbon, trop dur.

Point de pierres pour construire des cabanes, alors tout est en bois, en branches recouvertes de bâches, de bric et de broc.

_MAR8976

Cabane « tipi » certainement construite dans les activités pédagogiques de la maison de la forêt. Mais elle donne l’ambiance de ce milieu. Je me permet de joindre une reproduction d’une vieille photo présentée sur un des panneaux. On y voit des rondins de bois sur la façade avant. Derrière la meule est en cuisson. Il semble que ces meules n’étaient pas de grandes dimensions. A vérifier car le bois ne manque pas dans ces forêts.

_MAR9001

Encore un reproduction de photo qui montre l’utilisation d’un respe. Cette forme ovale d’un genre de panier qui servait à la fois de tamis à poussière et de versoir pour ensacher le charbon de bois.

_MAR8997

Cette exposition a été créé par le Conseil Général du Tarn et de l’association C.O.R.D.E.A/la Talvera. La talvera

La forêt de Sivens: maison-foret-departementale-de-sivens dont le nom sur la carte est : « La Jasse ».

Capture d’écran 2016-01-12 à 22.43.31

 

Le 14 février j’animerai avec le groupe « Cartogarrigue » du Collectif des Garrigues et le Collectif du bois des Lens, une sortie en garrigue pour inventorier le petit patrimoine, orienté charbonnières, à Combas (Gard).  Cette sortie s’inclue dans le programme des activités du groupe (Voir: http://www.wikigarrigue.info/wakka.php?wiki=CartoGarrigue). Elle me permet d’élargir le périmètre d’inventaire des charbonnières des garrigues qui est un projet à long terme. Le but étant d’avoir une vision aussi large que possible de la répartition de cette activité et de pouvoir exploiter ce fond de carte comme support à la sociologie et l’économie de cette ressource qui a disparu. Dans cette journée les personnes intéressées seront formés à la reconnaissance des sites petits patrimoines, charbonnières, fours à chaux et autres, et aux relevés cartographiques. L’outil utilisé est le fond Open Street Map (cartographie participative).

2015-02-14 - Cartopartie charbonnières

Rendez vous au foyer de Combas. Co-voiturage depuis Ste Croix de Quintillargues 8h30.

Pour Noël c’est un peu tard mais je vous recommande ce beau livre  » Charbonniers de Brocéliande, l’art de la Fouée ». De très belle photos en noir et blanc de Pascal Glais retracent une des dernières cuissons réalisée dans cette forêt mythique. Deux « anciens », dont une dame, témoignent de leurs vies rustres dans ces bois. Il y a évidemment beaucoup de points communs avec ceux d’ici hormis le fait qu’ils ne sont pas issus de la migration mais autochtones. Les meules sont similaires sauf la cheminée centrale dont on retrouve une technique, en triangle, du centre de la France.

« Charbonniers de Brocéliande : l’art de la fouée » est un projet porté par l’Association des Amis de la Bibliothèque de Paimpont, réalisé par Laurent Goolaerts agent du patrimoine à Paimpont, et Frédéric Chenu animateur Multimédia à la Médiathèque de Plélan le Grand.

Disponible  dans les librairies de Paimpont, Plélan, Guer et Ploërrmel, ainsi qu’à la mairie de Paimpont.

Le témoignage « cru » de ces deux personnages et l’ensemble des photos donnent un bel ouvrage que je vous recommande.

Association Les Amis de la Bibilothèque de Paimpont, 1 esplanade de Brocéliande, 35380 Paimpont (tél pour avoir le prix actuel 02.99.07.84.56). Bon de commande: http://foret-broceliande.fr/IMG/pdf/bdc-charbonniers.pdf.

Charbonniers.-Pascal-Glais002

Photo Pascal Glais in Charbonniers de Brocéliande

Berta Tarragò , réalisatrice de spectacles vivants, m’a demandé de participer à son prochain événement qui va se dérouler au Pic-St-Loup en octobre 2014.

Cette collaboration provient de notre rencontre lors de la visite du Pic que j’ai guidé et où nous avons échangé sur l’histoire locale et les traditions dans les garrigues.

Evidemment j’ai mis en avant le passé, si présent, des charbonniers. Après la visite de l’écosite de Ste Croix de Quintillargues, Berta a totalement adopté l’idée que cette transformation de la matière, bois/charbon, qui s’appuie sur un élément important du patrimoine vernaculaire est à intégrer au spectacle.

_MAC4888Berta et Thierry dans l’écosite des charbonnières

Thierry, le plasticien, a proposé de mettre en valeur cette référence par des têtes grosses, portées sur le dos, qui seront carbonisées. Le projet a pris corps, …avec une grosse tête, et s’articule sur une sorte de procession à la montée du Pic. 120 porteurs(euses)

ou pèlerins(ines) vont présenter un long cortège avec chacun sa grosse tête noire sur le dos.dessin3 dessin1-1

120 têtes de 1 m2 à carboniser

J’ai proposé alors de faire un essai avec une tête en osier. Martine et Danielle, les vannières, ont produit d’abord de petits masques que j’ai carbonisé. Puis  Martine est passé au format supérieur. Prochain post, la montée au Pic avec cette grosse tête en osier.

_MAC5090

tete24 février. J’arrête le compteur de la partie blog Islande: 886 visites