Régulièrement l’équipe de la section patrimoine se retrouve dans le site des charbonnières pour diverses activités. Ce jour là nous étions en plein débroussaillement quand un grand groupe associatif en balade est arrivé. L’occasion d’échanger, de présenter les site et le « monde » des charbonniers. Ce genre de rencontre est toujours très plaisant et nous serions ravis d’être sollicités pour accueillir encore plus de visiteurs.

Entretien du site

Rencontre avec une association de Lunel

Photo Stanislas

Fin de partie…le réconfort

Photo René

La cuisson en meule semble apparaitre dans nos contrées au Moyen-Âge. Cette technique se serait développée dans les territoires du nord d’où son nom : la meule suédoise. Depuis l’antiquité et peut être même avant, la production du charbon en zone sud se réalisait en fosse, c’est à dire en creusant un trou dans le sol; trou carré ou plutôt rectangulaire, voire un simple creux concave de faible profondeur. De récentes fouilles de sites antiques donnent un peu plus de précisions de ces activités dans ces temps là. Jusqu’à récemment les archéologues n’avaient eu que peu d’intérêt pour ces charbonnières. Un colloque en 2013 a réuni un grand nombre de scientifiques spécialistes du charbonnage du bois. L’intérêt pour cet artisanat, du point de vue historique, est maintenant bien réel.

Confronter le savoir et le savoir faire est primordial pour avoir une réelle connaissance de cette pratique. Aussi j’ai réalisé une cuisson à la fosse lors de mon séjour à la fête de la charbonnière chez mon ami Jean en Ardèche.

De petites dimensions, 2 m de long et 0,50 m de profondeur, le creux a été facile à remplir de bois.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Puis j’ai recouvert l’ensemble de ramille de buis et de terre

La cuisson a duré 2 jours, malheureusement fortement perturbée par une grosse pluie

J’avais creusé trois « cheminées-sorties » : 2 de part et d’autre et une à l’extrémité. L’allumage a été assez laborieux à cause du manque d’énergie que la faible quantité de bois ne permettait pas de fournir. Le « feu » s’est ensuite bien déplacé le long de la fosse.

La quantité de charbon a été assez faible, pas assez de matière à carboniser, un manque d’inertie thermique et une grosse pluie qui a limité sa diffusion.

Le système a bien fonctionné, le procédé est bon, je renouvellerai l’expérience en 2019 avec une fosse plus importante et donc plus de bois.

A lire: Charbonnage, charbonniers, charbonnières, Confluence de regards autour d’un artisanat méconnu. S. Paradis-Grenouillet, S. Burri, R. Rouaud. Presse Universitaire de Provence. 2018.

Mon ami et complice des animations, René, l’homme du feu, a chez lui une belle assiette décorée. En effet le dessin représente le montage d’une meule charbonnière. Que ce doit être plaisant de manger dans une telle assiette…

René a des origines du Morvan. Là-bas la forêt est plus importante que dans nos garrigues. Le dessin montre des arbres de futaie et non des mattes comme il y en a ici.

Toujours aussi sympathique cette manifestation dans la scierie de Campredon (Commune de Ferrals-les-Montagnes). Nous nous sommes retrouvés entre passionnés du bois et de son utilisation. Puis le public a défilé pendant ces deux jours.

J’ai réalisé une cuisson de meule charbonnière avec une première pour moi, la carbonisation de cyprès… Le bois était sec, en buches de diamètre de 10 cm. Avec un volume faible mais suffisant pour les deux jours de démonstration. Bien que anhydre ce bois génère une fumée très dense, au grand plaisir des autres exposants, avec une forte odeur. L’allumage a été rapide et j’ai pu mesurer la température, 540°, au bout de seulement une demi heure.

Pendant ces deux jours, j’ai eu le plaisir d’échanger avec des personnes fort intéressées. En autre un ancien berger qui, du coup, va essayer de carboniser un tas de branches de Douglas. Mais aussi une dame, grand mère, qui veut montrer à ces petits enfants comment cela se pratique. Elle a pris tous les renseignements et photos possibles. Va t’elle réussir sa meule? Je lui souhaite. Et ainsi de suite avec aussi un grand intérêt par l’écochar et les briquettes de charbon végétal.

Dimanche en fin d’après midi, je sentais que la cuisson avait bien fonctionné et j’ai décidé alors de démonter la meule pour le plus grand plaisir des participants. Une belle réussite, seule les parties basses des buches au contact de la terre n’ont pas totalement carbonisées comme d’habitude. Le reste est superbe, avec une teinte noire bleutée, très brillante du à l’arrosage pour éteindre les braises.

En duo, Martine la sorcière a animé un bel atelier de fabrication de balais en genêt.. à balais. Un savoir faire qui donne de beaux résultats que sont ces balais, super efficaces sur des surfaces difficiles.

Beaucoup de plaisir par l’ambiance de la manifestation, des organisateurs adorables, j’aimerai que ce soit toujours comme ça dans toutes les manifestations.

Merci aux organisateurs et bénévoles de la Festa Del Bosc. Merci à Benjamin et Arnaud.

Les 14, 15 et 16 septembre, il y aura la fête du bois à Ferral-Les-Montagnes.

J’y réaliserai la cuisson d’une petite meule pour démonstration. Ce sera aussi l’occasion de faire fonctionner le four à charbon végétal.

Martine animera un atelier de fabrication de balais avec du genêt.

Cette festa est très animée et pleine de ressources. L’ambiance est conviviale, j’avais adoré la précédente édition (2016).

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Fin de séjour en terre boréale avec un bain dans une piscine d’eau chaude naturelle dans le Strandir.

Les bois flottés s’échouent par dizaines sur la plage qui sépare la piscine de l’océan arctique, ici groenlandaise. C’est l’occasion aussi de voir des icebergs qui dérivent comme les bois tout en se relaxant dans l’eau chaude…

Bientôt la Festa Del Bosc dans la montagne noire au nord de Carcassonne, on s’y retrouve pour une nouvelle charbonnière et des balais en genêt. A suivre !

En mission humanitaire au Kurdistan Irakien mon fils Antonin a développé avec des Kurdes, un four de carbonisation végétale. Le charbon de bois est peu utilisé dans cette région mais il peut être une ressource pour les réfugiés très nombreux. Les essais de carbonisation ont donné de bons résultats avec des coques d’amandes. Encore un matériau de plus, elles sont quasiment infinies les possibilités de charbon vert.

Le site de l’ONG: http://coopdea.org/

Retour sur l’Islande et ses bois plantés. Ces restes de troncs qui ont voyagé pendant plusieurs années à l’horizontale sur l’océan et qui finissent la tête en bas (et donc les racines en l’air) dans les terrains des fermes.

Là nous sommes coté sud et ces arbres proviennent d’Amérique Centrale ou Sud via le Gulf Stream. La coté sud est bien moins fournie que le nord qui « profite » du fort courant sibérien qui charrie un grand nombre d’arbres de la Taïga.

Je vais reprendre mes cuissons de lupins bientôt.

la récolte du charbon issu de la cuisson de « Blanchette », la charbonnière du mois de mars, a donné une quantité satisfaisante. Après étouffement des braises, j’ai pu remplir de grosses poubelles et des sacs. Au total environ 15% du volume initial. J’ai laissé de nombreux restes pour créer un fraisil, mélange de terre et de charbon, pour une éventuelle future charbonnière.

La peau de bananes ne sert pas qu’à glisser….depuis un an j’ai fait sécher toutes les peaux des bananes que nous avons manger. Un plein tonneau. J’avais visualisé un petit documentaire sur des femmes africaines qui fabriquent des galettes de charbon avec cet ingrédient.

Zou ! Les peaux dans le four gazogène, et après une cuisson à forte récupération des gaz, j’ai récupéré un magnifique biochar teinté du plus beau bleu.

Bien pilées, les peaux carbonisées ont été compactées et donnent un écochar de qualité. Le bleu a disparu très rapidement au contact de l’air (j’aimerai bien savoir pourquoi??).

Peaux de bananes, d’oranges et de divers agrumes, ainsi que les coques de noix, d’amandes et de noisettes, les noyaux d’olives et bien d’autres restes de fruits ou légumes sont parfaitement utilisables en charbon végétal.

Pour valoriser cette production j’utilise un moule en forme de cœur, c’est-y pas mignon.

 

4 jours de bonheur, bien arrosés…par la pluie, dans l’Eden de Jean. Nous nous sommes retrouvés avec les ami(e)s de Jean, les forgerons et métallurgistes pour « Charbonnière en fête ». Cette manifestation a lieu pendant plus d’une semaine. 

La grosse meule a été montée par de nombreux volontaires. La terre est d’autant plus noire car elle est gorgée d’eau de pluie, ce qui donne une somptueuse robe à cette charbonnière. Maitre « Krèm », padawan de Jean, a allumé avec d’autres aides, et le Maitre du feu, la meule. Une forte fumée très blanche, vapeur d’eau, a couronné onctueusement la butte noire. C’est parti pour une semaine de conduite du feu, jours et nuits.

En même temps les divers ateliers forges et métallurgie se sont ouverts. Plus ou moins à l’abri sous des bâches volantes. Une belle cuisson de pains a aussi été réalisée.

J’ai lancé ma cuisson de charbonnière en fosse. Un grande première pour moi. Que va-t-il en sortir??? J’écrirai un article plus tard.

J’ai pu aussi mettre en fonctionnement le nouveau four à écochar. Marche nickel. 625° à la sortie de la cheminée.

Le lundi nous avons accueilli des scolaires. C’est toujours un grand plaisir de faire découvrir à ces têtes « blondes » (pas vrai Jean !) ces savoir faire.

Merci à cette belle équipe pour cette ambiance toujours aussi sympa. Ce samedi 5 mai, c’est la grande teuf, faut s’inscrire, faut y aller (cf. article ci-dessous)

Mes photos: Charbonnière en fête 2018

CHARBONNIÈRE EN FÊTE.

28 avril au 8 mai

Nous nous retrouverons au beau maset de Jean, dans les garrigues rhodaniennes, pour une nouvelle rencontre autour du charbon de bois.

Je vais tenter une cuisson en fosse, c’est à dire dans un trou creusé sous forme rectangulaire à la méthode romaine.

J’aurai aussi mon nouveau four à charbon végétal et la production de charbon parfumé…aux herbes de Provence.

Puis les copains vont démontrer leur savoir faire, forge, réduction de métaux et la belle meule a carboniser.

Marseille et son extraordinaire musée du MUCEM. Une œuvre qui abrite des œuvres diverses au gré des expositions qui y passent.

L’exposition « Voyages imaginaires : Picasso et les ballets russes » est visible dans le fort St Jean attenant au MUCEM. Cette épopée théâtrale de Picasso est associée à d’autres artistes de renom. L’un d’eux est un marionnettiste futuriste Fortunato Depero. Il donne sa touche aux costumes de « Parade ».

Il dessine avec des fusains. Crayon de charbon de bois.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le MUCEM

http://www.mucem.org/programme/exposition-et-temps-forts/voyages-imaginaires-picasso-et-les-ballets-russes

 

 

 

Surprise au détour de la lecture d’un livre qui contient le récit d’un poilu de la Grande Guerre, je tombe sur une illustration dont le fond est une meule charbonnière. Les soldats en permissions ou repos en deuxième ligne, sont alignés devant le tas de bois. La charbonnière est en cours de construction, il y manque la couverture végétale et la terre qui la recouvrira au final. Puis ce sera la carbonisation…

Le livre décrit la vie militaire à travers le journal d’un certain Mathieu, charpentier dans le civil. Il vient d’une localité au pied de la Montagne Noire, Labrugière, non loin de Castres. Ce livre a été écrit par Jean Escande, un érudit historien de la région.

C’est Angélique, la fille de Jean et Franck, son mari qui ont fondé une maison d’édition qui diffusent, entre autres parutions ce journal.

« Château d’Escoussens Editions »  a un catalogue assez fourni de livres qui concernent majoritairement l’histoire locale. Allez visiter leur site: https://www.chateaudescoussens.fr/

Le soldat Mathieu, sapeur du 2ème Génie, a passé quelques temps dans les forêts de Clermont-en-Argonne, qui se situe à une trentaine de km de Verdun. Ce bourg a été fortement détruit pendant la guerre. La photo montre des hommes plein de vie et décontractés. Est ce un peu avant l’enfer de Verdun?  Ils sont tous en uniformes même ceux qui sont cités comme forestiers. Sont-ce des charbonniers militaires? Pour les besoins des combats? La poudre noire pour les armes à feu étant composée dans son tiers de poudre de charbon de bois. Je me plais plutôt à imaginer que c’était pour alimenter les fourneaux des cuistots qui préparaient les repas de la troupe.

Je dédie cet article à mon grand père Armand, qui a vécu cet enfer. Le centenaire de la fin de cette odieuse boucherie devrait nous remettre dans la tête la déclaration « plus jamais ça ! »

L’association ALTIMARA, charbonnières & co, aide l’ONG COOPDEA, énergies coopératives en Afrique, avec un support technique de la carbonisation et notamment le charbon végétal « écochar » (lutte contre la déforestation, accès aux énergies domestiques pour tous, développement durable, cf. écochar).

Nous sommes solidaires du projet présenté ci-dessous. Votez en ligne pour ce projet qui permettra au moins de le faire connaitre, ou mieux de le financer si nous sommes nombreux qui votons pour cette action. Vous allez avoir 10 bulletins de vote et la possibilité de donner ces 10 voix à ce projet. Seule contrainte s’inscrire sur le site de « La Fabrique Aviva » (c’est sans douleur…). Attention limite des votes au 9 avril 2018.

Merci pour eux, merci pour nous, merci pour vous !

COOPDEA a pour projet de valoriser les équipements usagés d’énergie renouvelable

grâce à un atelier social et solidaire à Montpellier.

Il permet ainsi d’avoir accès à du matériel de qualité et à bas prix afin de développer notre réseau coopératif d’énergie durable pour les communautés vulnérables en Afrique.

Votez en ligne pour supporter notre projet :

Projet Énergie Éco-solidaire sur la Fabrique Aviva

 

Ouverture de la meule, décavage, il y avait encore des braises. Quelques « mouches » ou imbrulés, très peu, juste du coté nord. Par contre dans tout le reste le charbon est complet même au contact du sol. La difficulté avec une petite meule est le manque de puissance calorique. De plus avec des grosses bûches, la cuisson est moins bonne dans un petit volume. Malgré tout, avec la pluie et le vent, le résultat est satisfaisant.

Le charbonnier avant l’ouverture de la meule. Ai je réussi?

Défournage. Avec un râteau et une griffe.

L’or noir. Pour une Blanchette faut le faire…

Encore des braises, faut étouffer à plat. La mise en sacs se réalisera plus tard.

Fin de la saga Blanchette et ses charbonniers.

De la neige, en quantité, 40 cm, de la pluie mais pas de vrais froid. Une belle cabane étanche, des bâches style ZAD et une formidable équipe de fous de nature. Puis le dimanche, le soleil et un bon public en nombre suffisant. L’édition 2018 de la fête de la charbonnière m’a bien plu.

Autre article: foyer rural Les Quintillades

Avec René, l’expert en technique du feu, nous avons accueilli un groupe de jeunes mal-entendants de Institut National des Jeunes Sourds à Bordeaux, dans l’écosite des charbonnières. La visite s’est déroulée avec pour communiquer la langue des signes. Certains jeunes, bien appareillés aux oreilles, pouvaient discuter normalement. 

Nous avons commencé par une approche générale du milieu garrigue. Plantes odorantes, piquantes et toxiques, ça a impressionné ces adolescents en demande de découverte nature. Nous avons pu échanger sur la compréhension des origines des garrigues et de l’impact de l’activité humaine sur cette végétation.

Après un assez long trajet au travers des sentiers du site, nous nous sommes installés autour de Blanchette, ma charbonnière que j’avais monté la veille mais qui n’était pas allumée. Un petit feu de bois a bien enfumé tous le monde car les bûches étaient bien humides, une sorte de rappel de ce qui allait se passer quand j’allumerai la meule.

Puis René a démarré son atelier feu. Le pouvoir de « faire du feu » avec des pierres, des réflecteurs ou de curieux petit objets, est toujours captivant. Les jeunes se sont éclatés. J’ai pris en alternance l’autre demi groupe autour de la meule sur l’aire de charbonnage. La technique de carbonisation et les conditions de vie des charbonniers, avec la cabane en fond de décors, ont surpris ces sympathiques jeunes ainsi que leurs accompagnants.

Certains ont dessiné avec des fusains et m’ont offert, en signe amical, deux de leurs œuvres.

Fin de visite, ils étaient joyeux, si même pour quelques uns ce fut plus difficile à cause de leurs autonomies. Nous avons été surpris par leur attention, leur « écoute », qui a été constante tout au long de la journée. Les échanges ont été finalement faciles. C’était pour la majorité d’entre eux une grande découverte d’un milieu inconnu. Cela a été pour nous la découverte d’un public particulier et attachant. J’aimerai continuer, et René est aussi dans la même disposition d’esprit, a accueillir des jeunes et moins jeunes mal-entendants. Et développer un protocole d’animation patrimoine de pleine nature pour cet handicap.

Merci à ces sympathiques jeunes et leurs encadrants.

Photos René et Martial

http://www.injs-bordeaux.org/

 

Quand la cuisson de la meule a démarré, le charbonnier doit veiller sur elle jours et …nuits. Le danger est l’enflammement par écroulement de la couche de terre. En effet il y a des tassements et parfois des poches de fragilité qui se forment sous la couverture terreuse. Cette carapace est le fruit du génie de ces charbonniers qui ont inventé avec cette simple technique, le four a pyrolyse. La température est de + de 500° à l’intérieur de la meule. La moindre ouverture peut être fatale et si le feu prend toute la meule brûle. Un mois de labeur difficile part alors en fumée.

Mais le plus important est la « conduite du feu ». L’art du charbonnier est de produire du charbon à partir du bois. Le « feu » est son allié, en sachant que ce terme désigne la masse thermique et non une quelconque combustion (ou feu de cheminée). Le « feu » étant au sommet de la meule, il doit descendre petit à petit dans le volume global du bois entassé. Le bois se carbonise et le maître du feu doit veiller a produire du « bon » charbon, au minimum 75 % de carbone. Mais il doit aussi ne pas le brûler tout en continuant le processus dans les étages inférieurs.

Comme disaient les anciens: « seul Dieu sait ce qu’il se passe à l’intérieur! » car devant soi on a qu’un tas recouvert de terre avec des fumées qui sortent par des évents que l’on cré au fur à mesure des besoins. Diriger le feu sans aller trop vite, ou trop lentement et tenir compte du vent, garder l’horizontalité de la cuisson pour éviter l’écroulement de la meule et surveiller les faiblesse de la terre sont les caractéristiques de l’art du feu que le carbonisateur doit maitriser.

La cuisson ne s’arrête jamais, le charbonnier dort d’un oeil et pas longtemps, pendant plusieurs jours et nuits.

Avant seuls les charbonniers et parfois leurs familles vivaient dans ces bois, dures conditions et isolement forcément contraignant.

Aujourd’hui les copains sont là pour m’accompagner dans de sympathiques soirées où tous apprécient cette ambiance réellement nature.

Elle est prête au décollage…jeudi

Le meule est le nom du tas de bois recouvert de terre. Meule de bois comme meule de foin, cqfd. C’est souvent ce qu’on appelle la charbonnière. Dans d’autres régions le mot fourneau est aussi utilisé.

Cette meule a un volume de 3 stères. C’est à peu près un tiers du volume des charbonnières des garrigues des temps anciens.

 

Blanchette, non ce n’est pas une chèvre des garrigues, mais le surnom neigeux de ma charbonnière. De la neige et du charbon, le blanc contre le noir, le yin contre le yang (le yin étant le noir). La neige a un peu perturbé le montage de la charbonnière, juste du retard. La pluie s’invite, nous allons avoir droit aux cinq éléments.

Qu’en était il de nos anciens, soumis aux dictas et caprices météo. Pendant un certain temps, les braves bergamasques retournaient chez eux en hiver. Puis quand les familles ont commencé à s’installer, le charbonnage a été annuel. Les maçons disent: « béton d’hiver, béton de fer ». Pour les charbonniers, dans ces mois froids, les arbres ont l’avantage d’avoir moins de sève, ils sont donc plus « secs ». Je rappelle que l’on carbonise du bois vert, faute de temps pour le faire sécher en amont. La pluie et la neige n’ont guère d’influence sur le processus de carbonisation. Seul le charbonnier subit le froid, autour de sa meule qui bout à 500° mais dont l’extérieur est juste tiède. Dans la petite cabane, il y avait parfois un petit fourneau. Le tuyau sortait par un coté. Ça fumait dans la cabane et ça fumait au dessus de la charbonnière.

J’ai mis un toit à ma cabane, les bois sont en rond autour du pieu central. La meule va sortir de terre.

 

Belle séance de travail, armé d’un quad puissant et d’une remorque nous avons pu monter 3 stères de bois et une remorque de terre.

La terre est l’élément le plus difficile à trouver sur place dans cet environnement minéral. J’ai à disposition un volume qui reste des précédentes charbonnières mais une partie a disparu emportée par la pluie. La terre est indispensable pour recouvrir la meule de bois.

Dans les temps anciens, des charbonniers étaient obligés de transporter leur terre d’un emplacement à l’autre. Elle remplace aussi un autre des cinq éléments: l’eau. Pour arrêter la cuisson pas de possibilité d’arroser, il faut donc étouffer en recouvrant et bouchant tous les trous avec de la terre. Ce principe de « four », couche de terre qui isole et permet d’obtenir les 500°, four à pyrolyse , qui évite le contact avec l’air et modulable en suivant le tassement du bois au fur et à mesure de la carbonisation. 

Système très simple mais génial.

Le début du mois de mars arrive et traditionnellement c’est ma période de carbonisateur. Dans la première semaine du mois, je (avec tous les potes) vais réaliser un cuisson de bois pour le transformer en charbon.

Le 7 mars, jour heureux, j’accueillerai un groupe de malentendants pour la visite de l’écosite des charbonnières.

Le 8 mars, allumage de meule, moment crucial générateur d’épaisses fumées. J’adore.

Le samedi 10 mars, nous accueillerons le public et des animations seront présentées, techniques du feu, montage de la charbonnière, etc.

Le dimanche 11, nous continuons.

En attendant, nous avons fort à faire pour remettre en état l’emplacement avec l’aire de carbonisation, les plateformes ateliers, les chemins d’accès et tout le reste. Je bâti une petite cabane pour mes courtes nuits à venir.

 

On vous y attend. Sentier des charbonnières de Ste Croix de Quintillargues

Heureux donateurs voilà l’occasion de se procurer un très beau guide présentant un des patrimoines importants de nos garrigues. A Montpellier nous parlons de clapas, à Nîmes sont connues les capitelles, un peu partout il y a les cabanes de berger, des restanques, des faïsses ou bancels. Tous ces termes désignent les tas de pierres d’un travail important de petites mains. Tas de pierres ordonnés, calibrés, alignés que sont les capitelles, les murs des terrasses, les fours à chaux et bien plus. Notre région est exceptionnellement riche de ce patrimoine vernaculaire. Ces lieux sont la  mémoire de cette tâche ardue de ces femmes et hommes qui ont d’épierré les champs et les collines des garrigues, pour pouvoir cultiver.

Les associations de pierres sèches, le collectif des garrigues et d’autres intervenants, vous proposent un Guide des Pierres Sèches. Ce livre propose 20 circuits de découverte dans tout le territoire des garrigues. J’y présente le sentier des charbonnières avec ses cabanes de charbonniers et les fours à chaux.

Un financement participatif est proposé: https://www.kisskissbankbank.com/guide-pierres-seches (image ci-dessous). Il nous faut 5000€, à ce jour nous en sommes à environ 2000€. Encore un petit effort.

En fonction de votre contribution vous aurez en retour de beaux cadeaux.

Sous l’impulsion de Marc, une belle opération de fabrique d’écochar se déroule en ce moment au Togo. Le but est de transformer les restes de paille de riz, car il y a des rizières exploitées dans ce pays. Nous avons là un beau potentiel de matériels avec une structure innovante. La possibilité de construire les fours et le matériel nécessaire comme les presses à écochar est réelle. Pour l’instant tout les acteurs techniciens sont dans la phase d’expérimentation. Nous allons pouvoir bien développer toute la chaine de traitement des sous-produits végétaux.

Un petit séjour en Islande, les aurores boréales sont plus que rares, faut dire que le ciel ne s’y prête pas. Neige, tempête, pluie verglacée, l’azur est plutôt sombre.

J’en profite pour rester au chaud dans l’atelier est transformer le petit baril du four à carboniser. J’ai apporté des tuyaux de cuivre de 18 et des manchons et coudes à olives. En Islande le cuivre est peu utilisé en plomberie, c’est pour ça que l’été dernier j’avais eu des difficultés pour fabriquer le tuyau « gazogène ». Le remplacement parait superbe et l’augmentation du diamètre du tuyau va donner plus de gaz donc plus de combustion sous le baril.

Dehors les lupins font grise mine, tout secs (sous le pluie…). Ce serai la bonne période pour les récolter mais il faudrait un lieu de stockage pour ça.

On verra ça cet été.