Les gorges de l’Ardèche sont farouches, tortueuses et profondes. La rivière a creusé un magnifique canyon dans les masses calcaires.

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L’eau a dissout dans des parties plus intimes de nombreuses grottes.  Si ces gorges sont très connues et sur fréquentées avec comme point d’orgue l’arche du Pont d’Arc, un élément fait parler de lui, un peu indirectement, c’est le charbon de bois.

Comment ça ?

L’une des plus merveilleuses grottes ornées du monde, avec les témoignages dessinés par des hommes (et/ou femmes et enfants) il y a 36 000 ans, recèle un art pariétal unique dont une bonne partie est dessiné au charbon de bois. La grotte Chauvet, écrin de chefs d’œuvres de l’art pariétal, où pour la première fois dans la chronologie de l’histoire de l’Homme, celui ci s’exprime au travers de symboles qui ont formes animales. La course des chevaux, les lions qui attaquent les bisons et les rhinocéros laineux à bande noire sont autant de merveilles révélés par la capacité d’artistes primitifs, maitre du fusain, a reproduire leur commun de chasseurs. Jouer avec les aspérités, durcir le trait, estomper celui ci s’il faut ou dessiner un œil autour d’un détail de calcite ovale montre que ces hommes ont du bien des fois dessiner pour s’exercer auprès de leurs feux avec les restes carbonisés des bois. Ils avaient compris que le HB, mine tendre, est meilleurs pour dessiner. Cela accroche mieux sur la parois dégagée de sa couche de glaise. Ils ont carbonisé du Pin Sylvestre, tendre et marqueur.

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Dans une encoignure de draperie calcaire, j’ai « vu » cet homme de l’Aurignacien, affuter son fusain. Il en reste des traces qui me sont aussi émouvantes que les splendides animaux dessinés. Ces artistes ont créés en exploitant des retraits de parois ou des bosses. Du grand art. Si les matériaux utilisés se partagent entre des pigments naturels et le charbon de bois, il y a, avec ce dernier, des morceaux à terre qui sont restés tel quel. Vestiges d’activités, ligne droite entre les paléolithiques et les graffeurs modernes.

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Panneau de la galerie de l’Aurignacien. Je pense que la phrase: « les Aurignaciens maitrisaient parfaitement la combustion du bois » n’est pas exacte. Ou c’est la maitrise du feu ou la carbonisation du bois…

Le charbon de bois prend ici toute sa mesure dans l’évolution de l’Homme. Issu de cette maitrise qui a bouleversé notre vie d’être humain, celle du feu, il est avec la taille des silex un des premiers « objets » novateurs. Il se place au tout début de notre capacité de transmettre, matériellement à contrario du langage, des sensations et des formes d’autres êtres vivants. En l’associant au pigment naturel, l’Homme invente une forme de communication et pour la première fois crée ce qu’on appelle aujourd’hui de l’Art.

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Pour qui, pour quoi, il est un peu trop facile d’y voir de la spiritualité, des dieux dans le représentation des lions. La seule chose que partage l’art et la spiritualité c’est l’imagination, infinie pour la première et recroquevillée pour la deuxième. Le tracé d’une courbe du dos d’un bison, les babines retroussées d’un félin ou les formes clownesques d’un Mammouth sont l’affirmation du début de l’Ère humaine, l’Anthropocène. Au début était le charbon de bois.

http://www.cavernedupontdarc.fr/

LE CHARBONNIER EST IL UN POLLUEUR?

cop21-tousensemble_ohhureLa cuisson d’une charbonnière est surtout caractéristique par les fumées qui s’en dégage. Au départ, pour l’allumage, de grosses volutes de fumées blanches enveloppent la meule et le charbonnier a les yeux qui piquent. Puis c’est la conduite du feu à l’intérieur de la meule avec des petites ouvertures par où s’envolent des fumées d’abord jaunes, puis blanches et enfin bleues. Le charbonnier sent (et respire) ces fumées et évalue en fonction de l’épaisseur de celles ci et surtout de leurs couleurs comment agir.

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De vieux charbonniers avaient cette réflexion : seul Dieu sait ce qu’il se passe à l’intérieur (de la meule).

Mais allons voir par nous même. Dans la pratique de la cuisson à la meule, l’énergie de démarrage provient de la combustion du bois, qui est vert. La température qui gagne l’ensemble du bois entassé provoque l’asséchement des buches par évaporation. La grosse fumée blanche en est la conséquence. A partir de 280° le bois va libérer des gaz inflammables qui vont booster la chaleur pour en arriver à la pyrolyse à 500° et donc la transformation de toute matière organique en gaz et en partie en goudron. Le bois devient charbon de bois, avec des proportions carbone – éléments volatiles (hydrocarbures et goudrons lourds) qui tournent autour de 85 à 90% de C.

Quels gaz sont produits ? Jusqu’à 200° le bois perd de l’eau. Il faut 300° pour enflammer le bois. Dans la période de monter en température (la meule est allumée avec du bois sec) la phase jusqu’à 270/280° va donner avec la vapeur d ‘eau mais aussi du CO2 plus quelques autres gaz. Il faut dépasser les 280° pour que les gaz méthane, éthane et éthylène provoque une réaction exothermique et voir la t° grimper. Au delà de 380° les fumées jaunes sont le signe d’une grande proportion d’hydrocarbures.

Tout ceci s’en va dans l’air…

La charbonnier est il un faiseur de gaz à effet de serre ? La carbonisation d’une meule de 10 stères de chêne vert, d’un poids d’environ 8 T, donne dans les 800 kg de CO2 et 560 kg de CO (monoxyde de carbone)*.

Un arbre de 80 ans, rare dans nos garrigues, a absorbé environ 3,7 T de CO2.

En terme de volume l’empreinte carbone est équilibrée mais la restitution dans l’atmosphère du stockage de l’arbre est immédiate. A l’époque où les rotations de coupes étaient de la fréquence des vingt ans, le rapport était plus équilibré. Nos arbres des garrigues dépassent les 50 ans d’âge.

Certains expriment le fait que 4m3 de bois rejettent 280 kg de CO2 par rapport au pétrole qui en équivalence serait d’une tonne et donnerai 2,5 T .

Vivement que je roule au gazogène !

Chiffres tirés du livre « Guide le Carbonisation » Briane, Doat, Riedacker. Edisud 1985

*a vista de nas!

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Les vaches produisent 26 millions équivalent CO2 comme 15 millions de voitures par an. Finalement le charbonnier, même s’il mange des fayots, est moins polluant.

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Dans notre Monde qui poussent les exclus a s’affirmer dans des actes désespérés…désespéramment meurtriers, où les règles de la croyance spirituelle sont déréglées et les actes lourds d’inconséquences, le charbonnier a depuis longtemps porté le fardeau du rôle de l’étrange étranger. Perdu dans sa forêt, lieu de toutes les méfiances, sale et noir comme le Malin, il a souvent été porteur de soupçons dans ces rites incompréhensibles mêlés de fumées anxiogènes. Peu instruit et souvent parlant une autre langue, un dialecte tel un code trompeur, le Maitre du feu ne peut être que le compagnon du Diable.

Le charbonnier a un « catéchisme » précieux pour régir son action dans l’ordre de Dieu. Sa foi est reconnue par sa rencontre avec le maitre de l’Enfer qu’il va déstabiliser. Un jour le Diable rencontre un charbonnier et pense trouver là un compagnon:

– Que crois-tu, lui demande le Diable ?
– Toujours je crois ce que l’Église croit!
Le diable insista :
– Mais à quoi l’Église croit-elle ?
L’homme répondit :
– Elle croit ce que je crois!
Le Diable eu beau insister, il n’en tira guère plus et se retira confus devant l’entêtement du charbonnier »

C’est un benêt, un être simple, qui ne se pose pas de questions théologiques. Avoir une conviction qui peut pousser à l’extrémisme?

En 1740, dans les réminiscences des guerres de religions, les autorités feront une transformation de cette historiette en remplaçant le Charbonnier par le Calviniste.

Pourtant les Francs Maçons vont s’inspirer de son rituel, secret, la loge charbonnière est un endroit mystèrieux. Les Carbonaris combattrent l’autorité religieuse à contrario de la maxime de « la Foi du Charbonnier ». Ils ont été porteurs de libertés humaines, d’égalités sociales et de fraternités dans le refuge des forêts profondes. Laïques et républicains, unis dans leurs isolements et forts de leurs qualités comme dans l’histoire de « Charbonnier et maitre chez soi », qui remet en cause les rois et les privilèges.

Le charbonnier représente dans son isolement, la crainte de l’autre par les communautés établies, la peur du différent et aussi parfois celle de l’émigré. Par contre Italien, il sera protéger pendant la dernière guerre mondiale. Espagnol, il sera accueilli dans sa fuite.

Aujourd’hui, dans notre trouble national, peut on faire un rapprochement avec ces suicidaires assassins et dire qu’ils ont la Foi du Charbonnier?

Voyons ce que dit Brassens:

Le Mécréant

Est-il en notre temps rien de plus odieux
De plus désespérant, que de n’pas croire en Dieu ?

J’voudrais avoir la foi, la foi d’mon charbonnier
Qui est heureux comme un pape et con comme un panier

Mon voisin du dessus, un certain Blais’ Pascal
M’a gentiment donné ce conseil amical

 » Mettez-vous à genoux, priez et implorez
Faites semblant de croire, et bientôt vous croirez  »

La suite en musique: Le Mécréant

Et vive la musique et l’esprit libre de l’Universalisme

 

Coste - Charbonniers 01

En cette fin du mois d’octobre, dans la petite ville catalane de Forallac près de Gérone, se déroule la « Festa de la Carbonera ». C’est la vingtième édition et je viens juste de l’apprendre. Le défournage est ce dimanche 1 novembre. A voir l’année prochaine.

Le programme: la-carbonera-de-forallac

Une vidéo longue: Carbonera Forallac 1

Une vidéo courte: Forallac

Une télé: EspaÏ Terra

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A Menton, dans une très belle randonnée sur les crêtes des montagnes marquant la frontière entre l’Italie et la France, j’ai eu le plaisir de trouver une ancienne charbonnière. Les flancs de ces débuts des Alpes, en bordure de la Méditerranée, sont très pentus avec des sommets qui dépassent rapidement les 1000 m. Nous avions déjà « conquis » le col du Berceau dans une rando précédente et notre objectif était les hauts sommets du Grand-Mont, 1379 m. La balade complète débute par un dénivelé vertigineux avec un sentier qui serpente en appuis sur des petits murs de soutènement. Au premier col, le fort de la Penna, datant de la ligne Maginot fait face à la ligne de crête franco-italienne. Les vestiges de bunkers et autres joyeusetés de guerre barrent le passage. La végétation est typiquement méditerranéenne et en cette période les feuilles se colorent de magnifiques couleurs d’automne pour les végétaux à feuilles caduques tels les arbres à perruques ou Fustet (Cotinus coggygria, teinture végétale orangée).

Toutes ces montagnes ont subi des incendies dans différentes périodes et la repousse lutte contre le pâturage assez extensif dans ces vallons. Aussi lorsque nous sommes arrivés dans un lieu différent et fortement boisé j’ai commencé à regarder plus spécialement le sous bois. La meilleure indication a été le taillis et la formation de nombreuses « mattes* », d’aspect anciens. Aussitôt une aire plate en bordure du chemin m’a révélé les vestiges d’une charbonnière. La terre noire a confirmé cette utilisation, ainsi qu’un muret de soutènement de la « faulde* ». Pas de reste de cabane à proximité.

Je n’ai pas vu d’autres emplacements mais sans vraiment chercher. Ce chemin conduit jusqu’au beau village de Castellar, il y a là certainement des anciens qui doivent se rappeler de ces charbonniers.

Ensuite la rando grimpe sérieusement au sommet et un chemin retour par le coté italien permet d’admirer un vaste panorama vers le Mercantour et la cote méditerranéenne. Conseil, prévoir de l’eau, des bonnes chaussures et du temps env. 8h.

Le topo: le Grand Mont.

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*La faulde: l’aire de charbonnage. La végétation s’implante difficilement car le charbon empêche la germination.

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Le mur de soutènement pour avoir l’horizontalité de la faulde. A gauche, une *matte, bouquet de rejets à partir d’une souche.

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C’est parti à Toronto, Pascale est en train d’installer l’oeuvre:

In Our Atrium: Contemporary Art at the BSM
October 1st – December 6th, 2015
Included with Museum admission

The Bata Shoe Museum has partnered with the Consulate General of France to invite Pascale Peyret to create an original artwork, Empreintes, to celebrate the 20th anniversary of the BSM and the 400th anniversary of the French presence in Ontario.

In the BSM’s spacious atrium, hundreds of carbonized wooden shoe lasts hang in a vast cloud. Each of these forms makes material the invisible footprints generated by our way of life, functioning as memories of our human activities which are recorded in the history of the planet. Francophone youth are invited to reflect on their carbon footprint; they will transcribe their comments, thoughts, and wishes on transparent labels which are then incorporated into the installation.

Pascale Peyret lives and works in Paris. Through the use of installations, photographs, videos, and sound, her work questions living memories between what is natural and what is manmade, highlighting the ambiguity of the links between nature and humans. Through her work, Pascale strives to challenge and surprise the public by playing with their perceptions of the outward appearance of things. For the implementation of this project, she joined forces with Martial Acquarone, who works in the South of France reviving the ancestral art of carbonization.

 

pascale (3)I chose to work with the idea of footprints and tracks as a way to celebrate both the French presence in Ontario and the Bata Shoe Museum.  Upon entering the permanent gallery at the Museum one finds evidence of footprints left by our bipedal ancestors.  I wonder about the traces that we leave behind, both real and invisible, the carbon footprint.
– 
Pascale Peyret

 

 

le site de l’expo: troisième page

Les pressophiles, collectionneurs de fer à repasser, recherchent toujours des modèles anciens. Voilà que je viens de me voir offrir un fer à braises tout neuf. Acheté dans un marché de Guinée, à Macenta, il est dans son carton d’origine. C’est un modèle chinois, évidement, qui permet à toutes ces personnes, privées d’électricité, de pouvoir repasser. Finalement cela semble être assez courant dans les pays en voie de développement. 

Ce fer est un peu petit, la finition inexistante, il a même fallut que je perce un trou pour fixer la poignée car celui d’origine est décalé.

Merci à Stéphane, habitant de Macenta, qui s’est occupé de l’achat.

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Le samedi 12 septembre nous avons participé au 100 ans de la mairie de Lavérune. Une journée très menacée par les orages qui nous ont obligé à nous réfugier sous le préau à l’arrière de la mairie. Finalement un bel emplacement plein de charme et très passager. De nombreux participants étaient costumés à l’ancienne et il a été sympa d’échanger en se prenant un peu au jeu et de se croire il y a 100 ans.

Une époque aussi marquée par le Grande Guerre. A cette période on ne souriait pas mais le temps a adouci les peines.

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Alberto, le spécialiste de la chaux, a animé tout au long de la journée avec Nathalie, la dame des teintures végétales qui a centré son animation avec le « garou » (la plante daphnée), Martine qui a réalisé un beau panier pour quatre bouteilles, et René qui a soufflé plus que de nature car le temps humide n’aidait pas a l’allumage de braises. Tout ceci a donné un collectif d’animation apprécié par un certain nombre de visiteurs. C’est la première fois que nous sommes cinq dans une manifestation hors Lo Garou. A renouveler car encore une fois les participants, animateurs(trices) et visiteurs, ont partagés des moments forts en échanges entre la transmission de connaissances « vernaculaires » et l’intérêt ou la découverte de ces savoir faire par le public.

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Et la rencontre entre le carbonari anticlérical et le curé a eu lieu pour un échange animé sur… les techniques de carbonisation

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En Mauritanie une plante des marais , la Typha dite aussi quenouille ou massote (wikipedia), est devenue une plante invasive.

220px-Illustration_Typha_latifolia0 Elle envahie une grande partie de l’embouchure du fleuve sénégal dans la région de Rosso (wikipedia). Plusieurs organismes de recherche dont l’ong GRET ont réussis à transformer ce fléau en avantage pour la population. Les plantes sont carbonisées puis agglomérées en briquettes. Le biochar est en pleine expension  en Afrique. Des ONG comme Pro-Natura ou GRET (leur site) sont à la pointe de ces réalisations.

Article à lire dans le Monde: en-mauritanie-une-plante-nuisible-devient-source-d-energie

Retour en terres occitanes avec ce samedi 12 septembre une journée d’animation pour les 100 ans de la mairie de Lavérune, Hérault. Nous seront toute une équipe à présenter nos savoir faire avec retour aux années 1915. Nathalie se parera des couleurs tinctoriales de nos garrigues, Martine osera l’osier, René boutera le feu à l’ancienne, Alberto fera le show chaux et moi je serai le carbonari de service.

Le programme

Début des visites à 10h. Lavérune est à l’Ouest de Montpellier entre Juvignac et St Jean de Védas. Comment venir

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Au pays des bois flottés, il faut s’échouer sur une cote à nulle autre pareille. Des tas et des tas de bois. des longs, des courts, des droits, des tordus, etc. Le ramassage et l’empilement ont été exceptionnel. Que va devenir ce bois?

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Le courant marin froid vient de Sibérie. Il charrie des morceaux ou des arbres entiers qui traversent l’océan arctique pendant plusieurs années. Lors de tempêtes ces bois sont projetés sur les berges. La partie nord ouest de l’Islande est très fournie, il y a des échouages quasi quotidiens. C’est là aussi que certains ours blancs, en provenance du Groenland, arrivent transportés involontairement par des icebergs. Cas assez rare quand même. Il y a aussi des galets de granit groenlandais que les glaces déposent sur ces cotes.

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Ô surprise, dans un restaurant perdu au milieu d’une coulée de lave, à Húsafell, je m’assois à une table et là une photo de charbonnière est juste au dessus de moi…

le fermier Thorsteinn a été photographié par Þránd­ur Thorodd­sen, cinéaste/photographe, en 1954, pendant une cuisson. Apparemment c’est avec du bouleau que ce charbonnier travaille. On retrouve là la même forme de cuisson à l’air libre puis recouvrement par de la terre comme à Skatafell.

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Depuis longtemps je cherche du sel noir d’Hawaï. Ce sel est extrait de l’eau du Pacifique dans l’île de Molokaï. Il est ensuite mélangé à du charbon actif qui lui donne sa couleur noire. Recherché pour sa qualité gustative moins agressive que le sel standard des salins on ne le trouve en épicerie bio que difficilement.

Le descriptif de la plupart des revendeurs sur internet de ce produit est complètement farfelu. Certains décrivent ce sel comme mélangé avec des scories volcaniques. Ils n’ont certainement jamais mâché des scories car il ne leur resterai pas beaucoup de dents. Un autre parle d’un mélange, à l’état naturel, de sel et de charbon. Curieuse combinaison de Mère nature!

En Islande une nouvelle entreprise de produits naturels a développé une série de sels aromatisés. L’un d’eux et noir et se nomme: Black Lava Salt. Extrait de l’océan, il est finement mélangé au charbon actif.

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Le site de l’entreprise: sel noir d’Islande

A gouter !

A la limite du cercle polaire arctique dans la baie d’Husavik, à la plage de Sjávarsandur, les bois flottés sont nombreux sur les plages. Quelques fois les troncs se retrouvent loin à l’intérieur des terres. Vestiges de tempêtes, peut être, ces bois sont certainement très vieux. Le bois des mers se conservant bien, il reste échoué sans trop se détériorer.

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La Chine développe une industrie du Biochar pour améliorer les nouvelles et actuelles terres agricoles. Cette technique, issue des usages des Indiens d’Amazonie, va certainement prendre de l’ampleur dans les décennies à venir. Le Biochar est un charbon végétal, c’est à dire réalisé par carbonisation des végétaux non ligneux, herbes, feuilles, résidus de coupes de céréales, etc. Il apporte des qualités, entre autre, phytosanitaires et de résilience d’eau. Les plantes cultivées dans des terrains « biocharsidés » poussent plus vigoureuses.

Pro-Natura organise dans le cadre de COP 21 une rencontre avec l’université de Nankin qui est leader dans ce domaine.

La lettre d’information: Chine_leader_du_biochar_2015

 

Le site réputé pour ses phoques, Illusgastaðir, péninsule de Vatnsnes, est un bel endroit avec une multitude d’oiseaux différents. Parmi les rochers de ce bord de mer, de nombreux bois flottés s’y sont échoués. Près d’un vieux tronc, là depuis longtemps car en état de pourrissement, une cane Eider s’est mise à l’abri des vents parfois forts dans ce coin ouvert.

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Contre le corps de ferme, un arbre inversé, bois de mer

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Un autre est arrimé tel la poupe d’un bateau viking

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Dans la ferme musée de Glambær, une forge est présentée avec du charbon de bois. La cuisson a l’air locale comme l’indique les deux bouts de bois sur le coté. Le charbon est léger.

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L’Islande fournissant peu de matière végétale à carboniser (cf post 2013), le charbon a été supplanté avec l’utilisation de la crotte de brebis pour faire la cuisine. Celle-ci fournie un combustible moyen, très enfumeur ce qui permettait de boucaner la viande. C’est une méthode toujours utilisée en particulier autour du lac Mývatn pour fumer les filets de truites.

Un stock de crottes avec l’outil pour la découpe.

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Informations ferme de Glaumbaer

Si l’empreinte charbonnière est réelle, un autre élément de la garrigue s’est invité. Un beau troupeau de moutons en transhumance vers les Cévennes est passé devant le four. Heureusement celui-ci était arrêté et froid, sinon c’était méchoui.

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La carbonisation étant terminée, content de notre travail collaboratif avec Pascale, nous avons patiemment enveloppé les formes pour l’expédition. Le grand large et les grands espaces canadiens vont les accueillir dans les semaines qui suivent. Bon voyage et surtout garder…la forme.

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Suite fin septembre au musée BATA

 

L’artiste Pascale Peyret réalise souvent des œuvres de grande ampleur. Celle de « l’Empreinte Carbone » sera exposée dans le hall du musée de la chaussure Bata à Toronto au Canada. Quatre étages, nous avons donc travaillé et carbonisé plus de deux cent formes, pour avoir matière à remplir ce volume. Le résultat se dessine avec beaucoup d’allure sur une maquette.

Accrochage

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Projection

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3 jours de carbonisation intensives. La cuisson oscille entre 25 et 30 mn. Le refroidissement, comme pour les grosses têtes, est long. Un peu plus d’une heure. Le four fonctionne à merveille avec deux fois, sur les 11 carbonisations, un besoin de nettoyage des joints. En effet le goudron, que le bois sue en carbonisant, coule sur les parois et passe au travers des joints. La cheminée en produit aussi qui dégouline vers l’arrière.

Les différentes familles de bois donnent des résultats finalement peu différents. Le tout se joue à 10° en plus ou en moins.

_MAR6946Des résultats encourageants au fur et à mesure de l’avancée des cuissons. Certaines sortent brillantes d’autres mates avec parfois des coulures de goudrons.

Chaque fournée nous permet de carboniser 23 à 25 formes. Plus de deux cents sont ainsi passées au four. La grosse chaleur est là mais nous en rajoutons une couche…

Les passants, les voisins et les copains et copines viennent assister au « spectacle de rue ».

Formes pour les chaussures de sport, avant en marron, c’est du bois, et après en noir, du charbon de bois. En refroidissant les formes tintent comme du cristal.

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Avant la suite, je vous conseille ce blog qui décrit les étapes de la fabrication d’une chaussure: comment-fabriquer-une-paire-de-chaussures