événementiel

Pas très loin de la belle vallée de l’Ardèche, vers la ville de Bourg-Saint-Andéol, Jean a une « campagne » idéale. Mazet, capitelle, cabane de pêcheur en roseaux , vaste abri couvert, avec de part et d’autre de la garrigue et un verger mélangé. Mais surtout un superbe emplacement de charbonnière. Depuis 11 ans, Jean, avec une équipe fluctuante et surtout sa compagne Anne Marie, organise une rencontre du patrimoine dans sa propriété. Frère d’anciens charbonniers qui ont œuvré jusqu’en 1989, il a participé à cette activité avec comme point final une meule de 150 tonnes. Du costaud. Occitaniste convaincu et largement ouvert aux échanges, ses rendez vous sont l’occasion de rencontrer des érudits, des passionnés, des personnages parlant l’occitan, le provençal ou le patois.

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Cette année, un groupe très sympathique de jeunes et venu s’initier à la carbonisation. Faut dire que eux même sont en liaison directe avec l’utilisation du charbon de bois car ils et elle sont forgerons(es).

Je suis arrivé au final du montage de la meule. Belle et majestueuse, elle s’enroulait autour d’un grand « pal ». La taille était quasi celle de nos charbonnières des garrigues, env. 8 stères. Après le déjeuné nous avons « buissé » la meule. Les buis avait été écrasé pendant plusieurs jours sous de grosses pierres. Parfaitement plat, il recouvre en tuilage le bois. La terre, elle est noir charbon, riche des poussières carbonées des années précédentes. La meule fut rapidement recouverte et passa sa première nuit, fière et droite. Bien sur le poteau central avait été enlevé. Un arrachement énergique pour faire glisser le poteau vers le haut. Deux jeunes hommes forts, Fabien et Evan, ont accompli cet acte important en s’aidant d’une tige de fer passée au travers du pal. Ho Hisse!_MAR0018

Au petit matin (hum hum vers 8h) Jean a allumé le feu dans la meule. Moment fort qui marque le début de l’art du charbonnier devenant le « maitre du feu ». Moment fort…piquant car la fumée s’épaississant de plus en plus, les yeux demandent grâce, ce qui est impossible à leur accorder._MAR0163

Laure, Evan et Fabien se sont relayés, pour alimenter le feu. Des « mouches », imbrulés des cuissons précédentes, ont été précipité dans la cheminée centrale. Au bout de 2h30 la combustion s’est révélée suffisante pour boucher le trou central et passer en carbonisation totale. La conduite du feu allait occuper le reste du temps. Violaine et Barbara se sont rajoutées pour la garde de nuit._MAR0291

Pendant la journée les forgerons et la forgeronne, ont animé des séances ateliers de forge. Fabien a forgé un « rusqué », cet outil qui servait a récupérer la rusque (écorce) de chêne vert pour l’utiliser en tannerie. Laure a été mon maitre d’apprentissage et sous sa direction j’ai forgé deux « magnifiques » tiges à cheveux. Heureux.

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Sous l’amicale direction de Jean, tous et toutes, ont continué leur initiation de charbonnier. Percé les « fuméts » (trous) avec le fumeton, veiller aux affaissements dans la paroi et parfois asperger pour compacter la terre.

Au moment de mon départ, la cuisson se passait à merveille, avec une accélération due au vent violent. La conduite d’une meule de grande capacité est beaucoup plus agréable que les petites. Plus d’inertie qui favorise un meilleure homogénéité.

Merci à Jean, Anne Marie, Laure, Violaine, Barbara, Fabien et Evan musclor pour leurs qualités amicales.

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Le site de Fabien le forgeron: La Pierre Blanche

Toutes les photos en ligne: la charbonnière de Jean

Jean Chaudière

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Carbonisation en vallée de l’Hérault, au lieu dit de Brunan, juste avant le village médiéval de St-Guilhem-le-Désert. L’emplacement de carbonisation était sur une des trois « terrasses », où se cultivait des oliviers et de la vigne. Seule l’olivette est restée. En contre bas, les puissants bâtiments délabrés d’anciens moulins à eau, rappellent l’importance de cette activité meunière dans cette vallée.  Sur place une ancienne remise, transformée en salle des fêtes, était notre QG et refuge pendant l’opération. La terrasse basse sert de parking. Un bel endroit avec un fort passage, de voitures, et de randonneurs.

L’organisation avait prévu le bois, la terre et la paille pour monter la meule de bois. Ayant 6 jours pour tout mener à bien, j’ai commencé le mercredi. La terre très mélangée de galets, a du être tamisée. Pour la démonstration la meule est petite. Une autre sur le coté, en écorché, a servi de support pédagogique pour expliquer comment c’est à l’intérieur.

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Mise à feu le vendredi matin, la vallée se remplit de fumée blanche. Habamus carbona! Les Sauta Roc, nom des habitants du village, défilent au pied de la charbonnière. Tout le monde se rappelle, plus ou moins bien, de personnes ayant charbonné. l’Estanyol, un lieu dit au dessus d’un des barrages, semble être le dernier endroit a avoir été utilisé par les charbonniers locaux. Beaucoup se rappellent de la charbonnière événementielle du Causse-De-la-Selle, il y a plus de 20 ans. C’était Joseph Salvi, qui l’avait conduite. Cela a permis d’échanger sur ces temps révolus. Des fours en tôles, 6 ou 7, ont été aussi utilisé à l’emplacement actuel de la station d’épuration. Les garrigues environnantes sont pleines de sites de charbonnières. L’activité charbonnière a été importante dans ce village.

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Samedi, Martine, la vannière, et René, l’homme du feu, ouvrent leurs animations. René s’abrite du vent dans un joli mazet.

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Allumage avec une recharge de gaz, vide, et un charbon de Férule, grâce au solaire.

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Martine utilise des branches d’olivier et de la canne pour réaliser un panier à la sicilienne.

Nathalie nous rejoint avec son « garou », plante tinctoriale, pour la teinture végétale.

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La carbonisation va se dérouler normalement jusqu’au soir. Extinction par étouffement. Le lundi j’ouvre la meule carbonisée mais le feu couve encore trop et je décide, après aplatissement du charbon, de tout recouvrir de terre. Le démontage final se fera dans plusieurs jours par les membres de l’association Les terrasses de Gellone.

Une belle charbonnière dans un bel endroit. Elle est baptisée du doux nom de Guillemette.

Merci à l’association, par sa présidente, pour cette invitation dans ce beau lieu.

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Fin du séjour à Toronto, Canada. Retour en terre occitane, avec une belle occasion de cuisson d’une charbonnière. A partir de mercredi je vais monter une charbonnière proche du beau village de St Guilhem-le-Désert. L’association Les Terrasses Gellones organise une rétrospective des savoir faire anciens pratiqués dans cette partie de la vallée du fleuve Hérault.

Mercredi et jeudi, montage de la meule.

Jeudi ou vendredi, mise en feu. Visites des scolaires avec aux manettes René, le grand spécialiste du feu, et Bruno l’homme aux fusains.

Samedi cuisson et dimanche, carbonisation en cours, René sera toujours là, Martine animera la vannerie sauvage et Nathalie fera sa teinture végétale.

La manifestation est principalement dans le village mais nous, nous serons un peu en aval, au lieu dit: Brunan, juste après la grotte de Clamouse.

Je suis particulièrement heureux de réaliser cette charbonnière dans ce lieu qui est une référence dans les paysages du sud.

Yaka.

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Démontage de l’œuvre « Empreinte » au Bata Shoe Museum.

Les formes à chaussures carbonisées ont bien résisté à la suspension dans les airs du hall du musée. Quelques unes ont perdu de leur noirceur et le bois est plus apparent.

Le musée au 327 Bloor Street West, Toronto.

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L’équipe de démontage

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Le plein de chaussures dans les malles. Retour en France avant d’autres horizons.

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Direction Toronto, au musée Bata, pour le démontage de l’exposition « Empreinte ». Rappel des posts précédents, la suspension d’art « Empreinte » est composée de plus de 200 formes à chaussure carbonisées (les formes en bois pas les chaussures). Quoi de plus naturel que d’être dans le grand musée du fabricant de chaussures, The Bata shoe Museum.

Toronto est dans l’Ontario, et c’est au Québec évidemment qu’on trouve un joli délire sur les charbonniers. Une bière de la brasserie « Dieu du Ciel » qui se prénomme « Charbonnière ». Ils la produisent plutôt à l’automne mais j’espère en trouver sur place dans le froid glacial qui m’attend…Vu les Créateurs ce doit être du jésus en culotte de velours.

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Par contre ils ont une image de la charbonnière qui brule un peu fausse. Saint Christ! Tabernacle!

Mise en ligne d’un film retraçant la cuisson d’une charbonnière à Puechabon, un village des garrigues. Ce film retrace la mise à feu d’une meule à carboniser par d’anciens charbonniers, Manuel et Vincent Andres, lors d’une manifestation du foyer rural du village.

1985, réalisation Michel Raulet.

Rendez vous à retenir, les 16 et 17 avril,  je réaliserai une cuisson charbonnière à St Guilhem le Désert. J’aurai l’occasion d’y revenir dessus.

De la part de Sandy, qui m’a parlé d’une belle soirée dans son village, avec une pastorale qui touche le cœur des carbonisateurs. Les grands parents de Sandy étaient charbonniers dans les Alpes provençales. Le foyer rural du village de St Martin de Brômes, organise chaque année pour Noël une pastorale avec des scènettes reprenant l’activité locale. Les charbonnier ont été à l’honneur en 2015. Bon la meule est en toile de jute et la fumée très clairsemée. Par contre le commentaire sonne très juste, on sent que la mémoire de ces hommes, et femmes, des bois est encore très présente.

Lien pour cette pastorale sympathique: pastorale.

La musique qui accompagne la pièce est le doux son de: « C’était un Charbonnier »(voir post Chanson)

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Un village que je met dans ma liste des lieux à visiter. Saint-Martin-de-Brômes

Une rencontre passionnante avec un charbonnier des garrigues ardéchoises. Jean, qui porte le nom prédestiné de Chaudière, a un petit coin de paradis non loin des gorges de l’Ardèche et du Rhône. Une capitelle à laquelle est collée un mazet, marque l’histoire de cet endroit où une cabane camarguaise et un préau permettent d’accueillir amis et visiteurs. Puis tout au fond une petite clairière révèle l’emplacement de ses charbonnières. Faulde plate, tas de terre noire, l’ambiance au parfum de fumées lourdes démontre que l’activité de carbonisation est bien réelle.

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Jean est issu d’une famille dont la production de charbon de bois a été l’occupation pour les frères. Après un parcours professionnel qui l’a un peu éloigné des volutes de fumées, Jean est revenu à la carbonisation en meules pour démonstration. Il accueille chaque année, vers le mois de Mai, les visiteurs qui viennent voir sa « danseuse », une belle charbonnière.

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Jean est une personne fort sympathique, qui aime les bonnes choses et qui sait en faire profiter les autres. Sa prochaine cuisson aura lieu la semaine du 13 au 22 mai 2016 (cf préprogram ci dessous).

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chez Jean Chaudière Quartier Bois Redon route de Bidon 07700 Bourg Saint Andéol

Vendredi 13 mai 2016 de 8h à 12h

Commentaires sur l’activité

Projection d’un film (17 minutes)

Montage photos

Participation des élèves de BSA au montage d’une meule de bois.

Recommandations :port de vêtements de coton et de chaussures fermées.

Vendredi 20 mai 2016 de 8h à 14h.

Cavage :extraction partielle du charbon de bois. Entretien et observation avec les forgerons/couteliers sur leurs activités de métallurgie du fer.

Mise en pratique autour de la forge pour réaliser de petits objets métalliques :clous,piques à cheveux…

Les activités forge seront encadrées par les associations :  « Au pied de L’Enclume »et« La Tête en friche ».

Le référent sera Jean Chaudière animateur patrimoine du « Regrelh Occitan »

Recommandations :équipement de sécurité(vêtements de coton,chaussures fermées toile ou cuir si possible. Nous fournirons des tabliers de protection en cuir des lunettes de protection. Et surtout être discipliné et respectueux des consignes qui seront données.

Dimanche 22 Mai « Fête de la charbonnière »

avec la participation des forgerons , repas festif le midi.

En cette fin du mois d’octobre, dans la petite ville catalane de Forallac près de Gérone, se déroule la « Festa de la Carbonera ». C’est la vingtième édition et je viens juste de l’apprendre. Le défournage est ce dimanche 1 novembre. A voir l’année prochaine.

Le programme: la-carbonera-de-forallac

Une vidéo longue: Carbonera Forallac 1

Une vidéo courte: Forallac

Une télé: EspaÏ Terra

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C’est parti à Toronto, Pascale est en train d’installer l’oeuvre:

In Our Atrium: Contemporary Art at the BSM
October 1st – December 6th, 2015
Included with Museum admission

The Bata Shoe Museum has partnered with the Consulate General of France to invite Pascale Peyret to create an original artwork, Empreintes, to celebrate the 20th anniversary of the BSM and the 400th anniversary of the French presence in Ontario.

In the BSM’s spacious atrium, hundreds of carbonized wooden shoe lasts hang in a vast cloud. Each of these forms makes material the invisible footprints generated by our way of life, functioning as memories of our human activities which are recorded in the history of the planet. Francophone youth are invited to reflect on their carbon footprint; they will transcribe their comments, thoughts, and wishes on transparent labels which are then incorporated into the installation.

Pascale Peyret lives and works in Paris. Through the use of installations, photographs, videos, and sound, her work questions living memories between what is natural and what is manmade, highlighting the ambiguity of the links between nature and humans. Through her work, Pascale strives to challenge and surprise the public by playing with their perceptions of the outward appearance of things. For the implementation of this project, she joined forces with Martial Acquarone, who works in the South of France reviving the ancestral art of carbonization.

 

pascale (3)I chose to work with the idea of footprints and tracks as a way to celebrate both the French presence in Ontario and the Bata Shoe Museum.  Upon entering the permanent gallery at the Museum one finds evidence of footprints left by our bipedal ancestors.  I wonder about the traces that we leave behind, both real and invisible, the carbon footprint.
– 
Pascale Peyret

 

 

le site de l’expo: troisième page

Le samedi 12 septembre nous avons participé au 100 ans de la mairie de Lavérune. Une journée très menacée par les orages qui nous ont obligé à nous réfugier sous le préau à l’arrière de la mairie. Finalement un bel emplacement plein de charme et très passager. De nombreux participants étaient costumés à l’ancienne et il a été sympa d’échanger en se prenant un peu au jeu et de se croire il y a 100 ans.

Une époque aussi marquée par le Grande Guerre. A cette période on ne souriait pas mais le temps a adouci les peines.

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Alberto, le spécialiste de la chaux, a animé tout au long de la journée avec Nathalie, la dame des teintures végétales qui a centré son animation avec le « garou » (la plante daphnée), Martine qui a réalisé un beau panier pour quatre bouteilles, et René qui a soufflé plus que de nature car le temps humide n’aidait pas a l’allumage de braises. Tout ceci a donné un collectif d’animation apprécié par un certain nombre de visiteurs. C’est la première fois que nous sommes cinq dans une manifestation hors Lo Garou. A renouveler car encore une fois les participants, animateurs(trices) et visiteurs, ont partagés des moments forts en échanges entre la transmission de connaissances « vernaculaires » et l’intérêt ou la découverte de ces savoir faire par le public.

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Et la rencontre entre le carbonari anticlérical et le curé a eu lieu pour un échange animé sur… les techniques de carbonisation

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