Charbon de bois

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Senteurs et Couleurs de la Garrigue à Montoulieu, une journée dense avec une forte présence de public. Les organisateurs avaient mis en place un bel ensemble d’exposants et d’animations.

J’avais construit deux charbonnières. Une en coupe pour montrer l’intérieur et surtout le montage autour du piquet central. Beaucoup de visiteurs ont apprécié cette vue qui révèle la structure interne de la meule.

Des gros bœufs Salers, tout noirs, imposants comme des Aurochs, tournaient devant moi. Une montgolfière montaient et descendait avec un jolie bruit de tuyères à feu. Les animations nombreuses battaient leur plein et la mienne n’a pas désemplie de la journée. « Qu’est ce que c’est? », « j’en ai vu de plus grosse!!! », « waouh c’est chouette! », « je ne connaissais pas du tout! », le monde charbonnier est un mélange de Ceux qui ont en vu dans leur jeunesse ou que le papa en a été, et Ceux qui n’en ont jamais entendu parlé. Ainsi j’ai pu discuté et échangé avec plein de personnes, curieuses, intéressées ou témoins d’un temps qui commence à s’oublier.

La meule en feu a eu un peu de mal a prendre le rythme de la carbonisation. Faut dire que les jours avant, la pluie avait détrempé l’ensemble. Mais une fois partie, elle a fait son effet et bien fonctionné. J’ai eu beaucoup de mal a l’arrêter le soir.

La meule en coupe, très bon support pour les explications, est vraiment intéressante pour ce genre de manifestation grand public. Le mystère de la meule recouverte de terre qui fume à coté, qui parfois n’est pas très compréhensible, se mue en la chose extraordinaire que c’est, un four à pyrolyse, tout est compris.

Une belle manifestation, merci aux organisateurs et j’espère à l’an prochain.

Un joli cadeau de la part de ma fille, un manga qui raconte la vie d’un charbonnier au Japon. Il pratique la cuisson très spéciale des charbonniers japonais, celle qui produit du Binchotan, un charbon de bois cuit à très haute température.

L’auteur raconte la vie d’un jeune charbonnier qui comme son père, va vivre dans la forêt pour carboniser. L’isolement est assez fort et le travail demande beaucoup de force et d’adresse.

La construction du four et la technique de cuisson sont bien montrées dans ce récit très instructif. Pour un charbonnier occidental, on y trouve carrément un mode d’emploi. La température atteint les 1000°, ce qui donne un charbon exceptionnel. Un charbon parfois blanc en surface. La postface écrite par Philippe Picquier, décrit cette autre façon pour les japonais d’aborder ce type de récit, en commençant par le résultat du travail, à savoir le binchotan, puis de décrire par la suite les techniques de cuisson et de construction. La nature y tient une grande importance et contrairement à nos documentaires, l’homme n’est pas le maître, le « Maître du Feu » comme nous nous désignons ici, mais simplement l’utilisateur.

Un manga fort passionnant et instructif et plaisant à lire. Une belle approche des charbonniers japonais de binchotan qui donne très envie d’aller voir sur place.

Le Conte du Charbonnier de Shigeyasu TAKENO, collection Picquier Manga, 2006. https://fr-fr.facebook.com/EditionsPhilippePicquier/

Doumo arigatou gozaimashita, どうもありがとうございます

La fête de la charbonnière chez Jean l’Ardéchois commence dans une semaine. Un rendez vous incontournable, comme on dit dans les médias, et surtout une belle réunion de personnes sympathiques entre forgerons et charbonniers. Je vais m’appliquer à conduire une ou deux cuissons en fosse, avec une fosse en long et une petite à l’ancienne en rond.

La journée grand public sera le samedi 18 mai. Attention de réserver le repas bien avant au 04 75 54 54 20, 15 €. L’apport d’une bonne bouteille, pas forcément alcoolisée, est bienvenu.

Pour les aficionados, vous pouvez venir en semaine avec un casse croute tiré du sac.

A bientôt !

Direction Bidon…

Le site en garrigue de la colline de St Roch à Caveirac est très plaisant et magnifiquement mis en valeur par l’association Pierre Sèche et Garrigue présidée par André Calvini.

L’allumage, un moment important.

J’ai passé là 3 jours agréables, dans ce lieu de capitelles magnifiques, avec les membres de l’association. Le samedi et le dimanche Nathalie et ses bacs à teinture végétale, Martine avec ses paniers d’olivier à monter et René l’artiste du feu, m’ont rejoint. D’autres animateurs se sont installés au milieu des oliviers. Le public, en continu pendant les deux jours, est venu nous rencontrer. Nous avons retrouver agréablement le contact de personnes très intéressées, demandeuses de connaissances et parfois même échanger leurs expériences. J’ai pu rencontrer de nombreux(ses) descendants de charbonniers et tous d’origine bergamasque.

Nous avons passé la nuit dans une très belle capitelle. Une première charmante avec la voute en encorbellement au dessus de nos têtes. René n’a pas hésité à accrocher son hamac entre deux arbres.

Cette belle petite charbonnière est baptisée Olivette.

Ne jamais ouvrir une meule tant que l’extinction n’est pas finie..mais le public aime !!

Une belle manifestation de patrimoine vernaculaire, comme on les aime.

Merci à toutes et tous.

Prochain rendez vous chez Jean en Ardèche du 11 au 18 mai.

J’ai eu le plaisir d’animer un stage charbonnière pour quatre jeunes plein d’entrain. C’est Luc, forgeron de l’association ASTRE, qui a organisé ce stage.

L’animation a eu lieu devant une immense bâtisse, en pleine forêt de la montagne noire, non loin de Soréze (magnifique village à 1 h de Toulouse).

Le bois utilisé était du hêtre assez sec. Environ 1 stère et demi qui est un bon équilibre pour trois jours d’activité.

Frênette !

Luc avait mis en place un abri qui nous a bien protégé de la pluie mais avec le petit défaut de retenir la fumée..pouf pouf pouf !

Il a fallut veiller deux nuits, ce que les jeunes ont accompli vaillamment.

Chaque stagiaire a participé à la conduite du feu de la charbonnière et à l’entretien du feu dans le brasero autour duquel nous avons mangé tous ensemble.

Quelques morceaux de charbon retirés en avance ont montré de belles qualités dans un essai à la forge.

Nous avons profité de temps libres pour voir d’autres aspect de la carbonisation, faire des fusains, cuire dans une boite à thé et dans un trou de terre.

Ça a été un agréable expérience pour moi que je suis prêt à recommencer.

Merci les jeunes !

Envie d’organiser un stage sur l’art du feu, contact: altimara.eu/blog

Rendez vous les 27 et 28 avril à Caveirac, pas loin de Nîmes, dans une garrigue magnifiée, pour une nouvelle cuisson de charbonnière. J’ai répondu avec plaisir à l’invitation du président de l’association pierres sèches et garrigue de ce village.

Divers aspects des métiers et caractéristiques des garrigues seront présentés en même temps. René, le grand spécialiste du feu, animera son fameux atelier des techniques d’allumage du feu. Nathalie aura un atelier de teinture végétale et Martine créera de la vannerie avec des tiges d’oliviers.

Bienvenue

la liste des intervenants est grande, de belles journées en vue.

Bienvenue à toutes et tous ceux qui veulent profiter de ce moment pour apprendre à « conduire le feu », c’est à dire « carboniser ».

Régulièrement l’équipe de la section patrimoine se retrouve dans le site des charbonnières pour diverses activités. Ce jour là nous étions en plein débroussaillement quand un grand groupe associatif en balade est arrivé. L’occasion d’échanger, de présenter les site et le « monde » des charbonniers. Ce genre de rencontre est toujours très plaisant et nous serions ravis d’être sollicités pour accueillir encore plus de visiteurs.

Entretien du site

Rencontre avec une association de Lunel

Photo Stanislas

Fin de partie…le réconfort

Photo René

La cuisson en meule semble apparaitre dans nos contrées au Moyen-Âge. Cette technique se serait développée dans les territoires du nord d’où son nom : la meule suédoise. Depuis l’antiquité et peut être même avant, la production du charbon en zone sud se réalisait en fosse, c’est à dire en creusant un trou dans le sol; trou carré ou plutôt rectangulaire, voire un simple creux concave de faible profondeur. De récentes fouilles de sites antiques donnent un peu plus de précisions de ces activités dans ces temps là. Jusqu’à récemment les archéologues n’avaient eu que peu d’intérêt pour ces charbonnières. Un colloque en 2013 a réuni un grand nombre de scientifiques spécialistes du charbonnage du bois. L’intérêt pour cet artisanat, du point de vue historique, est maintenant bien réel.

Confronter le savoir et le savoir faire est primordial pour avoir une réelle connaissance de cette pratique. Aussi j’ai réalisé une cuisson à la fosse lors de mon séjour à la fête de la charbonnière chez mon ami Jean en Ardèche.

De petites dimensions, 2 m de long et 0,50 m de profondeur, le creux a été facile à remplir de bois.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Puis j’ai recouvert l’ensemble de ramille de buis et de terre

La cuisson a duré 2 jours, malheureusement fortement perturbée par une grosse pluie

J’avais creusé trois « cheminées-sorties » : 2 de part et d’autre et une à l’extrémité. L’allumage a été assez laborieux à cause du manque d’énergie que la faible quantité de bois ne permettait pas de fournir. Le « feu » s’est ensuite bien déplacé le long de la fosse.

La quantité de charbon a été assez faible, pas assez de matière à carboniser, un manque d’inertie thermique et une grosse pluie qui a limité sa diffusion.

Le système a bien fonctionné, le procédé est bon, je renouvellerai l’expérience en 2019 avec une fosse plus importante et donc plus de bois.

A lire: Charbonnage, charbonniers, charbonnières, Confluence de regards autour d’un artisanat méconnu. S. Paradis-Grenouillet, S. Burri, R. Rouaud. Presse Universitaire de Provence. 2018.

Toujours aussi sympathique cette manifestation dans la scierie de Campredon (Commune de Ferrals-les-Montagnes). Nous nous sommes retrouvés entre passionnés du bois et de son utilisation. Puis le public a défilé pendant ces deux jours.

J’ai réalisé une cuisson de meule charbonnière avec une première pour moi, la carbonisation de cyprès… Le bois était sec, en buches de diamètre de 10 cm. Avec un volume faible mais suffisant pour les deux jours de démonstration. Bien que anhydre ce bois génère une fumée très dense, au grand plaisir des autres exposants, avec une forte odeur. L’allumage a été rapide et j’ai pu mesurer la température, 540°, au bout de seulement une demi heure.

Pendant ces deux jours, j’ai eu le plaisir d’échanger avec des personnes fort intéressées. En autre un ancien berger qui, du coup, va essayer de carboniser un tas de branches de Douglas. Mais aussi une dame, grand mère, qui veut montrer à ces petits enfants comment cela se pratique. Elle a pris tous les renseignements et photos possibles. Va t’elle réussir sa meule? Je lui souhaite. Et ainsi de suite avec aussi un grand intérêt par l’écochar et les briquettes de charbon végétal.

Dimanche en fin d’après midi, je sentais que la cuisson avait bien fonctionné et j’ai décidé alors de démonter la meule pour le plus grand plaisir des participants. Une belle réussite, seule les parties basses des buches au contact de la terre n’ont pas totalement carbonisées comme d’habitude. Le reste est superbe, avec une teinte noire bleutée, très brillante du à l’arrosage pour éteindre les braises.

En duo, Martine la sorcière a animé un bel atelier de fabrication de balais en genêt.. à balais. Un savoir faire qui donne de beaux résultats que sont ces balais, super efficaces sur des surfaces difficiles.

Beaucoup de plaisir par l’ambiance de la manifestation, des organisateurs adorables, j’aimerai que ce soit toujours comme ça dans toutes les manifestations.

Merci aux organisateurs et bénévoles de la Festa Del Bosc. Merci à Benjamin et Arnaud.

Les 14, 15 et 16 septembre, il y aura la fête du bois à Ferral-Les-Montagnes.

J’y réaliserai la cuisson d’une petite meule pour démonstration. Ce sera aussi l’occasion de faire fonctionner le four à charbon végétal.

Martine animera un atelier de fabrication de balais avec du genêt.

Cette festa est très animée et pleine de ressources. L’ambiance est conviviale, j’avais adoré la précédente édition (2016).

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la récolte du charbon issu de la cuisson de « Blanchette », la charbonnière du mois de mars, a donné une quantité satisfaisante. Après étouffement des braises, j’ai pu remplir de grosses poubelles et des sacs. Au total environ 15% du volume initial. J’ai laissé de nombreux restes pour créer un fraisil, mélange de terre et de charbon, pour une éventuelle future charbonnière.

4 jours de bonheur, bien arrosés…par la pluie, dans l’Eden de Jean. Nous nous sommes retrouvés avec les ami(e)s de Jean, les forgerons et métallurgistes pour « Charbonnière en fête ». Cette manifestation a lieu pendant plus d’une semaine. 

La grosse meule a été montée par de nombreux volontaires. La terre est d’autant plus noire car elle est gorgée d’eau de pluie, ce qui donne une somptueuse robe à cette charbonnière. Maitre « Krèm », padawan de Jean, a allumé avec d’autres aides, et le Maitre du feu, la meule. Une forte fumée très blanche, vapeur d’eau, a couronné onctueusement la butte noire. C’est parti pour une semaine de conduite du feu, jours et nuits.

En même temps les divers ateliers forges et métallurgie se sont ouverts. Plus ou moins à l’abri sous des bâches volantes. Une belle cuisson de pains a aussi été réalisée.

J’ai lancé ma cuisson de charbonnière en fosse. Un grande première pour moi. Que va-t-il en sortir??? J’écrirai un article plus tard.

J’ai pu aussi mettre en fonctionnement le nouveau four à écochar. Marche nickel. 625° à la sortie de la cheminée.

Le lundi nous avons accueilli des scolaires. C’est toujours un grand plaisir de faire découvrir à ces têtes « blondes » (pas vrai Jean !) ces savoir faire.

Merci à cette belle équipe pour cette ambiance toujours aussi sympa. Ce samedi 5 mai, c’est la grande teuf, faut s’inscrire, faut y aller (cf. article ci-dessous)

Mes photos: Charbonnière en fête 2018

CHARBONNIÈRE EN FÊTE.

28 avril au 8 mai

Nous nous retrouverons au beau maset de Jean, dans les garrigues rhodaniennes, pour une nouvelle rencontre autour du charbon de bois.

Je vais tenter une cuisson en fosse, c’est à dire dans un trou creusé sous forme rectangulaire à la méthode romaine.

J’aurai aussi mon nouveau four à charbon végétal et la production de charbon parfumé…aux herbes de Provence.

Puis les copains vont démontrer leur savoir faire, forge, réduction de métaux et la belle meule a carboniser.

Surprise au détour de la lecture d’un livre qui contient le récit d’un poilu de la Grande Guerre, je tombe sur une illustration dont le fond est une meule charbonnière. Les soldats en permissions ou repos en deuxième ligne, sont alignés devant le tas de bois. La charbonnière est en cours de construction, il y manque la couverture végétale et la terre qui la recouvrira au final. Puis ce sera la carbonisation…

Le livre décrit la vie militaire à travers le journal d’un certain Mathieu, charpentier dans le civil. Il vient d’une localité au pied de la Montagne Noire, Labrugière, non loin de Castres. Ce livre a été écrit par Jean Escande, un érudit historien de la région.

C’est Angélique, la fille de Jean et Franck, son mari qui ont fondé une maison d’édition qui diffusent, entre autres parutions ce journal.

« Château d’Escoussens Editions »  a un catalogue assez fourni de livres qui concernent majoritairement l’histoire locale. Allez visiter leur site: https://www.chateaudescoussens.fr/

Le soldat Mathieu, sapeur du 2ème Génie, a passé quelques temps dans les forêts de Clermont-en-Argonne, qui se situe à une trentaine de km de Verdun. Ce bourg a été fortement détruit pendant la guerre. La photo montre des hommes plein de vie et décontractés. Est ce un peu avant l’enfer de Verdun?  Ils sont tous en uniformes même ceux qui sont cités comme forestiers. Sont-ce des charbonniers militaires? Pour les besoins des combats? La poudre noire pour les armes à feu étant composée dans son tiers de poudre de charbon de bois. Je me plais plutôt à imaginer que c’était pour alimenter les fourneaux des cuistots qui préparaient les repas de la troupe.

Je dédie cet article à mon grand père Armand, qui a vécu cet enfer. Le centenaire de la fin de cette odieuse boucherie devrait nous remettre dans la tête la déclaration « plus jamais ça ! »

Ouverture de la meule, décavage, il y avait encore des braises. Quelques « mouches » ou imbrulés, très peu, juste du coté nord. Par contre dans tout le reste le charbon est complet même au contact du sol. La difficulté avec une petite meule est le manque de puissance calorique. De plus avec des grosses bûches, la cuisson est moins bonne dans un petit volume. Malgré tout, avec la pluie et le vent, le résultat est satisfaisant.

Le charbonnier avant l’ouverture de la meule. Ai je réussi?

Défournage. Avec un râteau et une griffe.

L’or noir. Pour une Blanchette faut le faire…

Encore des braises, faut étouffer à plat. La mise en sacs se réalisera plus tard.

Fin de la saga Blanchette et ses charbonniers.

De la neige, en quantité, 40 cm, de la pluie mais pas de vrais froid. Une belle cabane étanche, des bâches style ZAD et une formidable équipe de fous de nature. Puis le dimanche, le soleil et un bon public en nombre suffisant. L’édition 2018 de la fête de la charbonnière m’a bien plu.

Autre article: foyer rural Les Quintillades

Avec René, l’expert en technique du feu, nous avons accueilli un groupe de jeunes mal-entendants de Institut National des Jeunes Sourds à Bordeaux, dans l’écosite des charbonnières. La visite s’est déroulée avec pour communiquer la langue des signes. Certains jeunes, bien appareillés aux oreilles, pouvaient discuter normalement. 

Nous avons commencé par une approche générale du milieu garrigue. Plantes odorantes, piquantes et toxiques, ça a impressionné ces adolescents en demande de découverte nature. Nous avons pu échanger sur la compréhension des origines des garrigues et de l’impact de l’activité humaine sur cette végétation.

Après un assez long trajet au travers des sentiers du site, nous nous sommes installés autour de Blanchette, ma charbonnière que j’avais monté la veille mais qui n’était pas allumée. Un petit feu de bois a bien enfumé tous le monde car les bûches étaient bien humides, une sorte de rappel de ce qui allait se passer quand j’allumerai la meule.

Puis René a démarré son atelier feu. Le pouvoir de « faire du feu » avec des pierres, des réflecteurs ou de curieux petit objets, est toujours captivant. Les jeunes se sont éclatés. J’ai pris en alternance l’autre demi groupe autour de la meule sur l’aire de charbonnage. La technique de carbonisation et les conditions de vie des charbonniers, avec la cabane en fond de décors, ont surpris ces sympathiques jeunes ainsi que leurs accompagnants.

Certains ont dessiné avec des fusains et m’ont offert, en signe amical, deux de leurs œuvres.

Fin de visite, ils étaient joyeux, si même pour quelques uns ce fut plus difficile à cause de leurs autonomies. Nous avons été surpris par leur attention, leur « écoute », qui a été constante tout au long de la journée. Les échanges ont été finalement faciles. C’était pour la majorité d’entre eux une grande découverte d’un milieu inconnu. Cela a été pour nous la découverte d’un public particulier et attachant. J’aimerai continuer, et René est aussi dans la même disposition d’esprit, a accueillir des jeunes et moins jeunes mal-entendants. Et développer un protocole d’animation patrimoine de pleine nature pour cet handicap.

Merci à ces sympathiques jeunes et leurs encadrants.

Photos René et Martial

http://www.injs-bordeaux.org/

 

Quand la cuisson de la meule a démarré, le charbonnier doit veiller sur elle jours et …nuits. Le danger est l’enflammement par écroulement de la couche de terre. En effet il y a des tassements et parfois des poches de fragilité qui se forment sous la couverture terreuse. Cette carapace est le fruit du génie de ces charbonniers qui ont inventé avec cette simple technique, le four a pyrolyse. La température est de + de 500° à l’intérieur de la meule. La moindre ouverture peut être fatale et si le feu prend toute la meule brûle. Un mois de labeur difficile part alors en fumée.

Mais le plus important est la « conduite du feu ». L’art du charbonnier est de produire du charbon à partir du bois. Le « feu » est son allié, en sachant que ce terme désigne la masse thermique et non une quelconque combustion (ou feu de cheminée). Le « feu » étant au sommet de la meule, il doit descendre petit à petit dans le volume global du bois entassé. Le bois se carbonise et le maître du feu doit veiller a produire du « bon » charbon, au minimum 75 % de carbone. Mais il doit aussi ne pas le brûler tout en continuant le processus dans les étages inférieurs.

Comme disaient les anciens: « seul Dieu sait ce qu’il se passe à l’intérieur! » car devant soi on a qu’un tas recouvert de terre avec des fumées qui sortent par des évents que l’on cré au fur à mesure des besoins. Diriger le feu sans aller trop vite, ou trop lentement et tenir compte du vent, garder l’horizontalité de la cuisson pour éviter l’écroulement de la meule et surveiller les faiblesse de la terre sont les caractéristiques de l’art du feu que le carbonisateur doit maitriser.

La cuisson ne s’arrête jamais, le charbonnier dort d’un oeil et pas longtemps, pendant plusieurs jours et nuits.

Avant seuls les charbonniers et parfois leurs familles vivaient dans ces bois, dures conditions et isolement forcément contraignant.

Aujourd’hui les copains sont là pour m’accompagner dans de sympathiques soirées où tous apprécient cette ambiance réellement nature.

Elle est prête au décollage…jeudi

Le meule est le nom du tas de bois recouvert de terre. Meule de bois comme meule de foin, cqfd. C’est souvent ce qu’on appelle la charbonnière. Dans d’autres régions le mot fourneau est aussi utilisé.

Cette meule a un volume de 3 stères. C’est à peu près un tiers du volume des charbonnières des garrigues des temps anciens.

 

Blanchette, non ce n’est pas une chèvre des garrigues, mais le surnom neigeux de ma charbonnière. De la neige et du charbon, le blanc contre le noir, le yin contre le yang (le yin étant le noir). La neige a un peu perturbé le montage de la charbonnière, juste du retard. La pluie s’invite, nous allons avoir droit aux cinq éléments.

Qu’en était il de nos anciens, soumis aux dictas et caprices météo. Pendant un certain temps, les braves bergamasques retournaient chez eux en hiver. Puis quand les familles ont commencé à s’installer, le charbonnage a été annuel. Les maçons disent: « béton d’hiver, béton de fer ». Pour les charbonniers, dans ces mois froids, les arbres ont l’avantage d’avoir moins de sève, ils sont donc plus « secs ». Je rappelle que l’on carbonise du bois vert, faute de temps pour le faire sécher en amont. La pluie et la neige n’ont guère d’influence sur le processus de carbonisation. Seul le charbonnier subit le froid, autour de sa meule qui bout à 500° mais dont l’extérieur est juste tiède. Dans la petite cabane, il y avait parfois un petit fourneau. Le tuyau sortait par un coté. Ça fumait dans la cabane et ça fumait au dessus de la charbonnière.

J’ai mis un toit à ma cabane, les bois sont en rond autour du pieu central. La meule va sortir de terre.

 

Belle séance de travail, armé d’un quad puissant et d’une remorque nous avons pu monter 3 stères de bois et une remorque de terre.

La terre est l’élément le plus difficile à trouver sur place dans cet environnement minéral. J’ai à disposition un volume qui reste des précédentes charbonnières mais une partie a disparu emportée par la pluie. La terre est indispensable pour recouvrir la meule de bois.

Dans les temps anciens, des charbonniers étaient obligés de transporter leur terre d’un emplacement à l’autre. Elle remplace aussi un autre des cinq éléments: l’eau. Pour arrêter la cuisson pas de possibilité d’arroser, il faut donc étouffer en recouvrant et bouchant tous les trous avec de la terre. Ce principe de « four », couche de terre qui isole et permet d’obtenir les 500°, four à pyrolyse , qui évite le contact avec l’air et modulable en suivant le tassement du bois au fur et à mesure de la carbonisation. 

Système très simple mais génial.

J’ai vu le film MAKALA (charbon de bois en swahili), qui est actuellement en salle. Il décrit l’histoire d’un jeune Congolais qui fabrique son charbon de bois et va le vendre en ville.

Un charbonnier en « vedette », film remarqué à Cannes, à priori cela a sa place dans mon blog. Après visionnage, le Monde, charbonnier ou pas, est divisé en deux. Nous n’habitons pas la même planète. Ou peut être que si….

Description dans le site de « Première »: Au Congo, un jeune villageois, espère offrir un avenir meilleur à sa famille. Il a comme ressources ses bras, la brousse environnante et une volonté tenace. Parti sur des routes dangereuses et épuisantes pour vendre le fruit de son travail, il découvrira la valeur de son effort et le prix de ses rêves.

C’est un film moitié documentaire, moitié sociétal, qui démontre les grandes difficultés de la vie de ces congolais des campagnes (voir même en général). Le personnage principal est un jeune homme qui a déjà une grande famille et qui veut construire une maison pour y vivre. Pour acheter le matériel, il décide de fabriquer une grosse quantité de charbon et d’aller le vendre à 50 km de chez lui. Tache très ardue car il manque de matériel. Après avoir repéré un grand arbre, il l’abat avec ses haches primitives et le découpe petit à petit. Puis il rassemble tous ces bois autour du plus gros morceau.

La technique présentée est celle de la meule en long, rectangulaire, comme cela se pratique généralement en Afrique. La couverture de terre se fait par plaques découpées à la surface du sol, qui a l’air très sec. Puis le charbonnier allume un feu (dommage on ne voit pas sa technique, briquet à gaz ou briquet à battre???) pour avoir des braises. Avec une pelle il dépose celles ci dans un trou sur le coté bas à l’avant de la meule.

Là nous ne voyons pas vraiment l’allumage d’autant plus que déjà des fumées sont visibles sur le haut. Le réalisateur a un peu bidouillé le protocole d’allumage. La cuisson n’est pas montrée. Le décavage pose des problèmes avec des bouts de charbon qui prennent feu. La charbonnier crache de l’eau sur les braises pour les éteindre.

La seconde et plus importante partie du film est la transport des gros sacs de charbon. Accrochés avec des gros élastiques, 7 ou 8 sacs forment une « montagne » sur un vélo qui disparait sous sa charge. Les pistes poussiéreuses, le trafic des camions, bus et voitures et les côtes rendent le trajet terrible et épuisant pour le charbonnier. La vente est un âpre marchandage mais qui montre l’utilité toujours réelle du charbon de bois dans ces sociétés.

Je recommande ce film tant pour le coté charbonnier que la réalité des conditions de vie difficile de ces personnes. Un jour ils seront peut être migrants et nous allons les renvoyer car leurs pays ne sont pas en guerre…officiellement. C’est oublier d’où ils viennent.

Un documentaire, tournée en 2014, est sur le même sujet: Makala par Maloba.

Carolle Maloba, la réalisatrice, a filmé dans son intégralité le travail des charbonniers kantagais. Ce documentaire a certainement très inspiré le film d’aujourd’hui car il y a une grande similitude, hormis la personnalisation du charbonnier.

 

L’Héraultais du jour.

Invité par A. Blin, l’animateur de la matinale sur France Bleu Hérault, j’ai pu en cinq petites minutes parler de ma passion de charbonnier. Très sympathique et chaleureux, Antoine Blin m’a permis, dans ce court temps, de faire découvrir aux auditeurs mon expérience de maitre charbonnier.

A écouter: https://www.francebleu.fr/emissions/l-heraultais-du-jour-a-blin/herault/charbonnier-l-un-des-plus-vieux-metiers-du-monde-existe-encore-dans-l-herault 

A Bourg-St-Andéol, il y a une entreprise de fabrication de charbon de bois. La cuisson se pratique avec de grands fours en fer. Les cuves sont d’énormes cloches avec un gros couvercle sur le haut. 4 cheminées évacuent une épaisse fumée dans un bonne odeur de carbonisation extrêmement forte. Le tout est assez artisanal et fonctionne parfaitement. L’entreprise est familiale avec le père qui a passé la main au fils, la famille Moulin, Marc et Frédéric.

Le charbon de bois est exclusivement tiré du chêne vert. Toutes les guinguettes de l’Ardèche en veulent car la cuisson des aliments avec ce charbon est sans commune mesure avec le charbon de supermarché.

Contact 06 89 41 68 54

Le charbon de bois est vraiment une matière étonnante. Voilà que ses qualités d’absorption des gaz, que l’on connait plutôt pour les masques à gaz ou le filtre de la hotte de cuisine, a été repris par un designer anglais pour le confort de toutes et tous.

La culotte au charbon de bois libère du danger d’empester un lieu par un pet mal venu. Ami des flatulences, voici l’arme pour être à l’aise en sociétè, les sous vêtements « Shreddies ». « Paul O’Leary, un designer britannique, a eu l’idée de créer des sous-vêtements qui absorberaient les odeurs de pet. » La suite: « Ceux-ci sont faits en Zorflex, un tissu à base de carbone, qui est normalement utilisé pour les uniformes de guerre chimique. Le Zorflex, en plus d’avoir un nom de méchant, est censé absorber des odeurs 200 fois plus fortes qu’un prout de base. »

Pour tous ceux (et celles) qui sont un peu coincés en collectivité, mettez des slips Shreddies….

L’article complet dans madmoiZelle: http://www.madmoizelle.com/shreddies-lingerie-anti-prout-211274

Le bois est cuit, du bon charbon de bois, comme seule les cuissons en meule peuvent en donner avec l’art du charbonnier. Mon ami Jean chaudière a bien réussi sa carbonisation et sa fête des charbonniers.

Nous avons été nombreux a participer à ce rassemblement. Les forgerons et métallurgistes ont utilisé pas loin de 100 kg de charbon de bois.  Puis un fondeur de bronze et une archéologue faiseuse de perles en verre, ont aussi utilisé le charbon de Jean. Les charbonniers démontrent encore une fois leur importance dans le processus des transformations par le feu.

J’ai pu faire plusieurs démonstrations de fabrication d’écochar, briquettes reconstituées de charbon végétal. Et avec la rencontre de l’association Bourg-St-Andéol/Siguri, qui œuvre en solidarité avec des Guinéens, nous avons pu échanger sur nos actions respectives dans ce pays. Une relation a développer dans le cadre du programme de l’ONG COOPDEA.

Cette fête des charbonniers s’est réalisée avec toute une équipe très conviviale et efficace, et avec bien sur l’autre moitié de Jean, Anne Marie, que je remercie chaleureusement. Merci à toutes et tous pour ces moments de bonheur.

La visite en photo: fête des charbonniers

Photo Martine C.

 

Belle activité que cette réunion entre charbonniers et forgerons. Et c’est même plus que ça car il y a, aussi, de la métallurgie, de la vannerie et de la corderie.

Nous nous sommes tous retrouvés dans le petit domaine paradisiaque, quand on aime la garrigue, de Jean. Au fond il y a la meule charbonnière, de belle taille, et à l’entrée une capitelle, une borie pour les locaux, et entre les deux les ateliers et guinguette.

En attendant de développer sur cette belle manifestation, car elle n’est pas finie, une photo de Miss Charbonnière:

Pour la construction d’un moteur Sterling, moteur à air chaud ou à énergie extérieure, nous avons besoin de pièces à réaliser avec une fonderie maison. Le métal utilisé est de l’aluminium, qui a un point de fusion assez bas à partir de 700°.

Nous avons tout simplement fabriqué un foyer en plâtre dans lequel le charbon de bois est allumé. Une soufflerie externe entretien la cuisson. Un creuset en fer est placé au centre et dans lequel des morceaux d’alu sont déposés. La haute température provoque rapidement la fusion du métal. « Reste », opération un peu délicate, a verser le métal fondu dans le moule.

le charbon de bois convient très bien. Issu d’une de mes charbonnières, son haut taux de carbone donne la température voulue ainsi qu’une bonne tenue dans le temps.