Charbon végétal

Une manifestation fort sympathique dans les bois de la montagne noire. C’est dans une scierie, celle d’Arno, que la fête a eu lieu. Une pluie diluvienne avait détrempée la terre argileuse et heureusement tous les artisans avait un bon abris dans le hangar. Sauf moi, charbonnière oblige. faire du feu dans une scierie, c’est jouer …avec le feu. Du coup l’ambiance a été au top, dans la journée, animations avec les artisans du bois et assimilés (de belles réalisations) et le soir musique et spectacles sous chapiteau.

J’ai monté une toute petite meule avec du châtaignier très sec. Elle a fumé comme une grande, grandes volutes de fumée blanche qui a bien enfumé tout le monde. J’adore!

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Cette petite charbonnière, au doux nom de « Bosquette »,  a très bien fonctionné. Cuisson rapide because bois sec. C’est la deuxième fois que je conduit une meule de bois sec. La première était en Suisse avec du hêtre. Les buches sèches cuisent plus rapidement. Le charbon est très léger.

Puis nous avons réalisé des cuissons au four. J’ai ramassé des herbes vertes et sèches le long des chemins. Le four donne un charbon exceptionnel en carbone, un haut taux de pourcentage. La preuve est une buche mise à l’intérieure des herbes et qui est ressortie parfaitement carbonisée.

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Martine s’est employée a confectionner les briquettes de charbon reconstitué. Nous avons utilisé un nouveau tube-moule de diamètre 50 mm. Ce procédé donne des galettes d’un bon standard.

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Les contacts ont été nombreux. Tout le monde est admiratif du résultat qui semble improbable au départ. Nous projetons pour l’année prochaine un rendez vous avec une grande meule et beaucoup d’animations autour._mar1450

Merci à Benjamin, Arno, Marie Claire et Véronique, les piliers de l’association pour cette belle fête.

Les milliers voir millions d’hectares de lupins en Islande, peuvent devenir une grande source d’énergie.

Matériel de base de la grande entreprise IS-KOLAGERÐ. Faudra peut être investir….IMG_20160728_173134299_HDRLes premières briquettes de charbon végétal à partir de lupins sont réalisées.

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La recette est toujours la même, du charbon de lupins pilé mélangé à de la farine (hviti en islandais).

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De la haute technologie. C’est avec une boite de conserve de sauce aux champignons, sans la sauce évidemment, que j’ai moulé les briquettes. Elles sont peu compactes car le poinçon avec lequel j’écrase la mixture laisse passer trop charbon sur les cotés. Malgré tout elles sont assez denses pour remplir leur fonction de charbon de bois expérimental.

Ís 1 og Ís 2, les deux premières briquettes estampillées made in Iceland.

Du BIO, Organic Product

IMG_20160728_180036139_HDRAlors les lupins, vous allez pas envahir l’Islande aussi facilement !

I made charcoal with flowers Lupin in Iceland. There are so many Lupins in Iceland and they are a menace for endemic plants. To do charcoal with them could be a solution to stop the invasion and create a new icelandic energy. I will do it.

Premier essais.

Dans trois contenants, des boites de conserves, j’ai mis du lupin soit sec soit coupé vert ou des fleurs.

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Après cuisson les plantes sont bien carbonisées.

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Il me faut continuer à produire plus de charbon pour pouvoir faire des briquettes.

les lupins en Islande occupent des étendues immenses et aussi beaucoup de bords de chemins. C’est la variété lupin d’Alaska, Lupinus nootkatensis, qui a été acclimaté au pays. Ces plantes servent a restaurer les sols dégradés et les vastes zones désertiques pour maintenir les sols légers. Plantés aux tracteurs dans certains endroits, ils sont visibles à perte de vues, comme au nord du lac Myvatn. Une mer bleue qui reviendra verte puis marron à l’automne. Il semble qu’au bout de 35 ans et plus les plantes dégénèrent. L’inconvénient majeur est l’invasion de parcelles avec de la flore endémique que les lupins éradiquent. Ces plantes n’ont pas d’autre utilité comme d’autres espèces de lupins qui sont cultivés ailleurs. La graine de lupin est riche en protéine et d’autres éléments. Le lobby du soja américain a fortement limité sont implantation en Europe au bénéfice de son soja.

Un producteur de lupin en France près de Rennes: Terrana

Les lupins dans le Monde: lupin

12039617_473223816213736_6462458700753161519_nIl existe tout un tas de techniques pour fabriquer des « briquettes » ou « galets » de charbon de bois à partir de poudre de charbon.

Il faut avoir un stock de charbon végétal assez conséquent pour produire, à l’échelle artisanale, une quantité suffisante qui soit rentable.

La matière première, celle qu’il faut carboniser, est importante en Afrique tropicale. J’ai vu dans une vidéo internet, l’histoire poignante d’enfants qui ramassent la poussière de charbon tombée des sacs dans les marchés. Ils vendent ces poussières aux fabricants de galettes. Hormis le fait que cette histoire est pathétique pour les enfants, elle montre que la perte de charbon est assez importante pour en permettre un usage. Cela rappelle que la déforestation se retrouve dans toute la chaine d’exploitation, même dans les infimes poussières perdues, car si dans ce cas elle est ramassée ce n’est pas le cas de partout (et les enfants doivent avoir une autre vie que celle là). Donc plus la perte est importante et plus il faut produire en amont pour compenser.

Un autre élément est la qualité qui peut être très moyenne des charbons de bois produit à partir d’arbres. Si la cuisson n’est pas assez complète, le taux de carbone va se limiter de 70 à 75 %. Le bois carbonisé ressemble à du charbon de bois mais il reste au pire 30% de bois. Ce pseudo charbon s’enflamme facilement ce qui facilite la vie des cuisinières. Malheureusement les résidus d’hydrocarbures trop importants vont contaminés la nourriture et produire beaucoup de fumées. La puissance calorifique est moindre et la tenue dans le temps bien plus courte. Pour les forgerons c’est aussi un handicap.

Si des charbonniers fabriquent du charbon avec ces temps de cuissons courts, au delà d’un manque d’expérience, c’est pour produire plus rapidement des grandes quantités. Aussi ils sont un facteur de destructions des forêts car ils ont besoin de plus de bois qu’il ne faudrait pour obtenir la même puissance calorifique qu’avec un charbon, à 85% ou +, de carbone, plus performant.

Le charbon végétal est une réponse à cette perte car il se « nourrit » de restes perdus et si il est fabriqué dans les normes, avec récupération des gaz donc avec un excellent taux carbone, il peut compenser les coupes de bois inutiles. De plus les galettes produisent moins de poussières du fait de leurs agglomérats.

ONG:COOPEDA

Les galettes finies

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Des outils simples, le « Galetteur »

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12039617_473223816213736_6462458700753161519_nSuite à sa mission avec la Croix Rouge à Macenta, en Guinée Conakry, pour la terrible épidémie d’Ebola, mon fils Antonin a gardé des contacts positifs avec des acteurs de terrain guinéens. Regroupés dans l’association (ou ONG) COOPEDA, ils développent des programmes d’autonomie énergétique, dans le solaire principalement.

Le charbon de bois étant l’une des ressources d’énergie domestique majeure en Afrique, COOPEDA,  structure luttant par définition pour un mieux vivre, s’y intéresse. Comment implanter un mode d’action simple, efficace et valable pour la production de charbon en complément de ce qui se fait déjà? L’objectif est d’améliorer le quotidien de chacun avec des moyens locaux tout en créant des solutions favorables à une gestion équilibrée de la nature environnante. La rentabilité est aussi un facteur primordial pour permettre de créer des emplois et des revenus indispensables aux fonctionnement.

L’idée est d’utiliser ce qui n’a aucune valeur car considéré comme déchets ou ordures dans le cadre des végétaux.

Il n’existe pas pour l’instant de collecte réelle des déchets. Ceux liés aux restes végétaux comme les feuilles de maïs, les peaux de fruits ou les laissés de coupes de bois sont importants. Ils existent dans d’autres pays des expériences de ce genre qui démontrent la faisabilité de transformer les ordures végétales sèches en charbon.

Le « biochar » est l’une des applications de ce matériau, principalement tourné vers l’agriculture. L’introduction dans les sols permet une meilleure production des légumes cultivés. Mais il semble que dans des terrains riches, la performance est moindre.

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Le terme de « charbon végétal » est tout à fait approprié à ce genre de produit. Issu de « sous morceaux » de végétaux, il désigne tout ce qui dans les plantes n’est pas utilisable comme bois. L’origine des ces sous morceaux est infini tant en urbain qu’en rural. Coupes, tailles, épluchures sont de partout.

Ce programme CV, Charbon Végétal, va de la collecte à la production de galettes de charbon de bois. Les différentes étapes passent par les fours et les moules à galettes. Je vais au fur et à mesure de la progression du projet mettre des articles dans mon blog.

ONG: COOPEDA

Le four à récupération des gaz qui a déjà bien servi pour Lo Garou

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