J’ai allumé la meule le lundi matin pour une extinction le vendredi midi soit 5 jours de cuisson et donc 4 nuits. La conduite du feu s’est parfaitement réalisée avec cette fois ci une terre moins capricieuse.


Maya, Luc et Simon ont veillé avec attention pendant les nuits. Ils ont su conduire le feu avec pertinence sous la voute céleste. La proximité du village néolithique et de ses anciens habitants qui hantent les bois de leurs présences passées provoquent quelques ondes qui ont parcouru les branches des chênes verts environnent dans ces nuits profondes. On est jamais très seul dans le silence des lieux abandonnés avec comme compagne une charbonnière qui vit, respire et s’exprime. Les Hommes la regardent captivés par ses souffles et ses formes charnues. La matière se transforme doucement mais surement dans un chuintement enivrant. Les coups pour la tasser sont ceux des tambours qui résonnent comme dans les temps anciens, des temps lointains qui transmettent des messages que nous ne devrions pas oublier : la Terre nous est prêtée.

En effet la carbonisation est excellente, a vista de nas plus de 90% du bois s’est transformé en charbon !!

Prendre à pleine main ce charbon qui tinte comme du cristal, l’émotion de celles et ceux qui ont participé à cette alchimie et aux visiteurs le plaisir de plonger dans le noir. Promis l’année prochaine on aura un tamis verseur, ça aide à libérer les rêves.

Évidemment tout événement festif se doit de terminer par une belle fête. Frédéric nous a merveilleusement régalé avec un agneau des garrigues cuit à la broche. Les copains de Ste Croix nous ont rejoint pour une bonne soirée sous les étoiles.

Le dimanche se sont déroulés deux stages dans le site. Un sur la taille des silex et l’autre sur la vannerie sauvage animé par Martine.

Des projets sont nés dans cette synergie d’ouvrir avec le thème du feu un « Village de Garrigue » pour l’année prochaine.

Cette troisième charbonnière réalisée à l’entrée du site néolithique de Cambous au village de Viols-en-Laval s’inscrit dans la volonté des deux archéologues Luc Jallot et Simon Mercier de pérenniser ce genre de manifestation. Trouver des ressources humaines et financières ne sont pas faciles et donc un grand merci à eux deux dans le cadre de la SLP (Société Languedocienne de Préhistoire) d’avoir cette énergie. Le contact de la science, le savoir, avec la pratique, le savoir-faire, est tellement enrichissant pour les uns et les autres. Nous avons dans ce partage mis le doigt sur un manque : comment les artisans du chalcolithique, l’âge du cuivre, produisaient ils leur charbon de bois ? Nous avons eu aussi la présence de l’avenir avec la pétillance de Maya, étudiante en archéologie et peut être future charbonnière !
A noter la présence de Danielle, une amie avec qui nous travaillons dans un inventaire des loges charbonnières par repérage grâce au procédé LIDAR. J’en parlerai bientôt.
