Combien de fois les charbonniers ont ils regardé le ciel étoilé dans leurs nuits à surveiller les meules en cuisson ?

Le charbonnier coupe les arbres pour fabriquer son charbon de bois mais il a besoin que ceux ci repoussent au plus vite pour les futures charbonnières. Énergie renouvelable et verte qui, dans nos garrigues, avait besoin d’une vingtaine d’années, pour être rentable à nouveau. Mais malheur si le dent vorace du mouton dévorait la jeune pousse qui repartait de la souche.

Le charbonnier et le berger se sont fait la guerre, tout en pratiquant leur savoir faire dans les mêmes terrains. En toponymie, il n’est pas rare de trouver le nom de devès ou deveze, zone interdite au parcours, c’est à dire au pâturage par les moutons. Le bois rapportait plus que la laine ou la viande.

Alphonse Daudet, dans une de ses belles histoires des « Lettres de Mon Moulin » cite la présence des charbonniers…italiens, déjà présent en cette fin de siècle XIXè. Les remarques à propos de ces carbonaris évoquent la réalité de l’isolement de cette corporation.

 » LES ÉTOILES.
récit d’un berger provençal

Du temps que je gardais les bêtes sur le Luberon, je restais des semaines entières sans voir âme qui vive, seul dans le pâturage avec mon chien Labri et mes ouailles. De temps en temps l’ermite du Mont-de-l’Ure passait par là pour chercher des simples ou bien j’apercevais la face noire de quelque charbonnier du Piémont ; mais c’étaient des gens naïfs, silencieux à force de solitude, ayant perdu le goût de parler et ne sachant rien de ce qui se disait en bas dans les villages et les villes. []

Lire le récit en entier: https://fr.wikisource.org/wiki/Lettres_de_mon_moulin/Les_%C3%A9toiles

Dans les Alpilles

Nouvelle d’Islande, les bois flottés qui arrivent pour la plupart de Sibérie via le courant nord atlantique, ont été dans les siècles passés difficiles un matériau de premier choix. Le pays manque dramatiquement de ressources naturelles pour la construction dont le bois.

Si ces bois de mer ont été ramassé avec des règles bien précises, aujourd’hui ces laissés de mer sont abondant sur les plages et peu utilisés. Les coupes et les abattages important en Russie, laissent échapper de plus en plus de grands arbres vers la mer via les fleuves.

La navigation a toujours redouté ces béliers flottants surtout dans ces mers souvent agitées.

Aujourd’hui les gardes côtes islandais nettoient l’océan des plus gros arbres qu’ils repèrent. L’équipage du garde côte Thor a réalisé une belle prise, un arbre de 15 m.

Ces bois flottés m’avaient permis de fabriquer du charbon de bois lors de l’événement culturel Fresh Winds, en réalisant une belle charbonnière, protégé du vent par des caisses de poissons: https://www.altimara.eu/blog/?p=205

Suite à deux semaines de cuissons d’écochar dans nos fours, nous avons pu réaliser notre première vente d’écochar. Tous les jeudis, Kévin et sa compagne, dans son domaine du Jardin de Fontanès, ouvrent la vente de sa production de légumes et fruits. J’y ai installé un stand avec une vingtaine de sacs de 20 écochars chacun. Les clients qui découvraient pour la plupart l’existence de ce charbon végétal, ont bien voulu tenter l’utilisation de ce charbon. Attendons le retour de tous ces barbecues, symbole encore plus fort à l’heure du déconfinement.

Puis j’ai eu la joie de la visite de Jean, mon ami charbonnier de l’Ardèche. Un réel plaisir d’être « entre nous », charbonniers !

Un bonheur partagé malgré la pluie !
Deux charbonniers ça charbonne !
Ou ça se racontent des histoires de charbonniers !

Jean nous accueillera le 2 octobre dans son mazet pour sa charbonnière traditionnelle.

Les musées et les bars ouvrent, ça déconfine, moi je carbonise !! Le site de carbonisation d’écochar au Jardin de Fontanès a bien évolué. La construction d’un grand séchoir des végétaux permet maintenant de stocker les déchets verts avant leur carbonisation.

Cette semaine et jusqu’au 15 juin, je réalise en parallèle des cuissons dans le grand four et dans le four de démonstration.

Il est pas beau avec sa nouvelle cheminée !!

Et parfois cela donne de très belles compositions :

Le Monde d’Après. C’est parti pour la vente de galettes d’écochar, enfin des barbecues écologiques au charbon végétal et made d’ici (circuit ultra court).

Ya de quoi cuire des merguez..ou des légumes. Ç’est ok pour les végans !

Privé de garrigues en ces temps de confinement, j’ai passé des heures à regarder une Charbonnière sous la forme d’un petit oiseau. La mésange charbonnière (Parus Major), parus, du latin parra, à la trouble signification d’oiseau de mauvaise augure. Il parait qu’elles sont très agressives envers les autres piou piou. Major car elles sont les plus grandes des mésanges.

Mésange charbonnière.

L’ornithologue qui a donné le nom à ce bel oiseau, a marqué un bon point en la qualifiant de charbonnière. Il a certainement assimilé la tête noire de l’oiseau à celles des charbonniers.

Mes anges charbonnières !!

Du coup j’en ai profité pour observer tous les autres oiseaux autour de chez moi. Manque une photo du Petit Duc, arrivé le 22 mars, du Pouillot qui chante au dessus de notre terrasse, de la belle Huppe Fasciée, du beau Pic Vert et d’autres qui tournent sans arrêt au dessus de nos têtes. Plus quelques autres invités à découvrir dans le diaporama ci-dessous.

Louis Salvi a été mon maitre charbonnier, c’est grâce à lui que j’ai pu acquérir ce savoir faire. C’était lors d’un beau printemps…

Une petite histoire:  » il était une fois une magnifique manifestation dans le village de Sainte-Croix-de-Quintillargues. Tous les ans, les dynamiques bénévoles, autant de femmes que d’hommes, transformaient le village en une immense vigne. La taille, savoir faire indispensable et précis, de la vigne était l’enjeu des animations. Pendant huit ans, les sécateurs taillaient dans les mains des animateurs et des participants de plus en plus nombreux qui voulaient acquérir le geste. La vigne est partout ici, le vignoble du Pic-St-loup est le plus réputé, c’est chez nous. « 

Janot à la taille, Lou Gabel

La vigne c’est bien, il y a du bon vin mais tout autour le paysage est fait de garrigues. Les garrigues forgées par le feu et le mouton. Et dans ces bois malingres nombres d’artisans du feu ont développé des savoir faire dont certains remontent aux premiers âges des métaux.

Les charbonniers en sont, pas de métallurgie et d’objets en cuivre, en bronze et encore moins en fer sans charbon de bois.

La fabrication du charbon de bois a intégré notre manifestation « Lou Gabel », avec la plus belle des présences, celle d’un Ancien, Louis.

Louis, démonstration de portage à la chèvre.

Nous avons aidé à la mise en place de la charbonnière, tout en découvrant cette activité, et nous avons partagé avec Louis le bonheur de cette cuisson.

L’année d’après, en 2002, Louis réalisera sa dernière cuisson et me donna le pieu central de la meule de bois, geste de transmission du savoir et du savoir faire. C’était à moi de continuer la tradition. Nous l’avons magnifié en équipe en créant et animant le festival des charbonnières « Lo Garou ».

Les jeunes padawans.
Cavage !
Une belle réussite, un vrai savoir faire.

Dans cette période de protection avec un masque, j’en ai bien besoin pour broyer…du charbon. En effet pour fabriquer les galettes d’écochar, nous devons après la carbonisation au four, réduire au maximum en poudre les végétaux carbonisés.

Difficile de trouver l’outil idéal, aussi nous avons eu l’idée d’utiliser un égrappeur ou fouloir à raisin. L’engin acheté d’occasion est extrêmement lourd avec ses deux rouleaux en acier mais d’une bonne efficacité. Aussi pour le déplacer il a fallu lui fabriquer une brouette adaptée.

charbon végétal

L’ensemble est stable, reste plus qu’à tourner la manivelle et le broyat tombe directement dans le récipient ad hoc, une poubelle.

charbon végétal, écochar

La couleur grise du masque montre le besoin de l’avoir pour éviter que la poussière rentre dans les bronches. J’utilise mon masque plusieurs fois, ce n’est pas contagieux…

J’ai la « chance » d’avoir chez moi l’atelier de fabrication de l’écochar, ce charbon reconstitué en galette. Ainsi je presse chaque après midi le mélange de liant et de déchets végétaux carbonisés. le stock se constitue petit à petit et aux beaux jours, après l’alerte si tout va mieux, nous pourrons nous retrouver autour de barbecues festifs.

A la sortie de l’hiver, la taille des haies et le nettoyage des jardins vont produire un grand volume de déchets végétaux. Le brulage de ces végétaux est aujourd’hui très réglementé et interdit dans la plupart des cas. Les périodes autorisées sont très courtes et totalement prohibées en été. La peur des incendies mais aussi la diffusion de particules fines dans l’atmosphère réduisent nos possibilités de ce débarrasser de ces déchets. Les stations de recyclage croulent sous les volumes et la transformation en compost ne suffit pas a absorber cette (bio)masse.

Faire pousser c’est aussi arracher et couper.

Notre activité de production de briquettes charbon « écochar » répond à cette problématique tout en valorisant ces restes sans valeurs.

Notre site expérimental de fabrication d’écochar dans les Jardins de Fontanès est opérationnel pour produire les briquettes. Nous l’améliorons en construisant un séchoir de grande capacité.

L’atelier de production avec une nouvelle presse.

ÉCOCHAR PIC-ST-LOUP, le charbon responsable !

J’ai eu le plaisir d’être invité par Philippe Bertrand, l’excellent animateur de l’émission « Carnets de Campagne » sur France Inter, le lundi 10 février 2020.

Nous avons partagé notre attrait commun du monde des charbonniers… Philippe a un ancêtre charbonnier et parler des projets « écochard » (voir ci-dessous) avec l’ONG COOPDEA.

Un moment très plaisant !

A réécouter ici: https://www.franceinter.fr/emissions/carnets-de-campagne/carnets-de-campagne-10-fevrier-2020

Cette émission me donne l’occasion de partager nos projets avec des auditeurs. Ces personnes ont aussi de beaux projets ou des réalisations en cours. J’espère que d’autres personnes prendront le temps d’échanger avec moi. Contact: altimara@altimara.eu

La production de briquettes de charbon, dites écochar, à partir de sous produits végétaux doit être considérée comme une alternative écologique.

Un charbon écolo

Notre action première a été de nous intéresser aux problématiques de l’accès à une énergie domestique pour les populations vulnérables qui utilisent quotidiennement du charbon de bois dans leurs cuisines. Cette utilisation à grande échelle génère un certain nombre de problèmes liés à la santé et à l’environnement. Charbon faiblement carbonisé, émettant un fort taux de goudrons qui se déposent sur la nourriture et qui sont inhalés. Les coupes de bois trop répétitives provoquent une déforestation même dans les mangroves.

Un charbon solidaire (Togo)

Le procédé en four à récupération des gaz, gazogène, optimise la carbonisation et garantie un taux de carbone élevé de l’ordre de 80% minimum.

L’utilisation des végétaux sans valeurs commerciales et quasi sans origine ligneuse (bois) permet d’accéder à une réserve de matière première pas ou peu exploitée.

Mais qu’en est il pour nos usages occidentaux où le charbon de bois est associé à un moment de détente autour d’un barbecue. La consommation de charbon de bois est de plusieurs centaine de tonnes/an. La France produit un tiers de sa consommation et importe le reste. L’origine des charbons de bois manque de clarté car ils transitent souvent par des intermédiaires. La lutte contre les coupes d’arbres en pays tropicaux est difficile. L’origine des bois utilisés et les conditions de travail, surtout celui des enfants, n’apparaissent pas clairement dans les déclarations des entreprises importatrices.

L’écochar, briquette de charbon végétal agglomérée, a donc sa place dans nos sociétés modernes. C’est pour ça que nous avons construit un site de carbonisation, dans un premier expérimental, et qu’un projet en cours d’un site plus élaboré va bientôt fonctionner dans la commune de Sainte Croix de Quintillargues.

Un charbon technologique et associatif

Avant de mettre en place une SCIC, société coopérative d’intérêt collectif, dans laquelle tout un chacun pourra participer, nous voulons renforcer notre association COOPDEA. Si la coopération internationale et régionale vous intéresse, bienvenue !

Contact COOPDEA https://coopdea.org/contact/

Écouter l’émission de Philippe Bertrand « Carnets de campagne » à 12:30, du 10 au 14 février ( j’ai pas la date exacte), j’ai eu le plaisir d’y être invité.

Voilà une BD originale, sans texte et très graphique et qui interpelle le charbonnier que je suis. C’est l’oeuvre d’un certain Max, catalan barcelonais, auteur de bandes dessinées. Sa BD m’a été offerte à Noel et elle ne me laisse pas indifférente.

D’abord le titre « Roi Charbon ». Serait il le Grand Chef des charbonniers, un Carbonari Grand maitre, non, c’est un petit bonhomme, mi humain, mi animal avec un grand nez-bec fort pointu.

Ce personnage résonne d’un vieux conte antique, une histoire écrite par un romain prestigieux, Pline l’ancien. Celle-ci raconte comment une jeune femme éprise d’un jeune homme qui va partir à la guerre, trace le contour de son ombre avec un morceau de charbon de bois.

L’éditeur parle d’un « flux hypnotique et ininterrompu ». Moi j’y vois la continuité des gravures de l’art pariétal mises en mouvement. Les bisons de Niaux, les lions de Chauvet, s’animent et racontent leurs histoires, ou peut être celles des dessinateurs de la préhistoire qui à la lueurs vacillantes de leurs feux devaient voir bouger les animaux sur les parois.

Max, maitrise avec brio le développement de cette histoire quasi sans texte, ce qui donne envie dès le début de la lecture d’aller jusqu’au bout.

ROI CHARBON, Max, 2019, éditeur RACKHAM

L’homme des glaces découvert dans les Alpes de l’Ötzal à la frontière entre l’Italie et l’Autriche vient de révéler des tatouages nombreux sur son corps.

Ötzi

Ses tatouages se retrouvent un peu de partout sur sa peau. Il semble que ces applications noires correspondent aux endroits où a été repéré des lésions d’arthrite. Il y a 61 petits groupes en parallèles et deux marques disposés en croix sur les lombaires, les genoux et des chevilles.

Ötzi est l’homme le plus ancien que l’on connaisse avec des tatouages et ces marques sont de la poudre de charbon de bois insérée sous la peau.

Cet homme est mort certainement suite à une blessure infligée par une flèche, en grimpant une montagne vers 3200 m d’altitude, peut être en fuyant devant ses agresseurs. Une blessure au couteau dans sa main démontre qu’Ötzi a eu a se défendre juste avant son décès.

Le charbon de bois, premier vecteur de réseau social avec les peintures rupestres et guérisseur dans une démarche chamanique.

Je vais bientôt fabriquer mon premier charbon actif, ce sera l’occasion de faire un article sur ce type de charbon de plus en plus présent dans les cosmétiques et la nourriture. De l’ancien prévoyons le futur.

Wikipédia

Visite à l’exceptionnelle exposition des œuvres de Léonard de Vinci au Louvre.

L’immense Léonard a dessiné ses fameux croquis de machines dans un style patte de mouche et même que ses écrit sont à l’envers en miroir.

Entre le magnifique tableau parfaitement restauré La Vierge, l’Enfant Jésus et sainte Anne, (1502-1513) et le Saint Jean Baptiste (1513-1516), j’ai repéré deux dessins tracés au fusain (ou charbon de bois).

L‘Études de mains (1485-1492), mélange de charbon de bois, de pointe métallique et de rehauts de blanc, démontre la virtuosité de Léonard dans l’usage de cette technique.

Un peu plus loin le Portrait d’Isabelle d’Este (1499-1500), mélange de pointe métallique, de charbon de bois, de sanguine et d’ocre jaune. Le portrait d’une marquise en pleine discussion.

Et puis nous avons admiré les œuvres de Degas au musée d’Orsey. Quelques tableaux sont plus ou moins dessinés au fusain.

Deux danseuses au repos (1890-1895)
fusain et rehauts de pastel
étude de danseuse nue (1878-1879)
crayon à papier et fusain

Le charbon de bois, support des réseaux sociaux depuis la Grotte Chauvet aux plus grands génies de nos civilisations.

Balade au sentier des charbonnières avec un groupe « Espoir Hérault ». Cette association soutien la création de résidences accueil pour les personnes en situation de handicap psychique stabilisé.

Nous étions une quinzaine d’accompagnants et résidents. Le départ au terrain de boules du village de Sainte Croix de Quintillargues, s’est fait sous un beau soleil. J’ai commencé la visite par l’histoire de l’église fortifiée puis arrivé au mas du Greffier, nous avons découvert la garrigue.

La suite de la visite s’est déroulée dans cet ordre:
Introduction à la répartition des terrains en fonction de leurs usages, agriculture – parcourt brebis – bois,
notions de garrigues, milieu ouvert anthropisé; feux et surpâturage, plantes odorantes, piquantes et toxiques,
premier contact avec un vestige d’activité, un emplacement de four à chaux,
début du chemin en pente,
première charbonnière, reste de cabane,
deuxième charbonnière, four métallique de la seconde guerre mondiale,
troisième charbonnière avec cabane reconstituée,
pique nique face au Pic st Loup,

Merci à Nathan pour les photos


explication de la vie des charbonniers et techniques de carbonisation à la meule. Démonstration de carbonisation au tube à essai et dessin au fusain,
four à chaux expérimental reconstitué en entier et en attente de calcination,
four à chaux mis en valeur suite à sa fouille. Four creusé dans le rocher en partie. Explication du procédé de calcination,
retour avec arrêt à une lavogne,
gouter offert par l’association Espoir Hérault sur la place de l’église.

Encore une fois ce fut un véritable plaisir de guider un groupe dans ce sentier. Ces personnes en handicap ont été à l’écoute et surtout ravi de cette sortie. L’activité charbonnière est un excellent support dans ce contexte pour ces publics dont les participants trouvent là un sujet hors du commun qui les interpellent.

Je suis disponible pour continuer ces sorties – balades en handisport ou « handi-culture ».

Senteurs et Couleurs de la Garrigue à Montoulieu, une journée dense avec une forte présence de public. Les organisateurs avaient mis en place un bel ensemble d’exposants et d’animations.

J’avais construit deux charbonnières. Une en coupe pour montrer l’intérieur et surtout le montage autour du piquet central. Beaucoup de visiteurs ont apprécié cette vue qui révèle la structure interne de la meule.

Des gros bœufs Salers, tout noirs, imposants comme des Aurochs, tournaient devant moi. Une montgolfière montaient et descendait avec un jolie bruit de tuyères à feu. Les animations nombreuses battaient leur plein et la mienne n’a pas désemplie de la journée. « Qu’est ce que c’est? », « j’en ai vu de plus grosse!!! », « waouh c’est chouette! », « je ne connaissais pas du tout! », le monde charbonnier est un mélange de Ceux qui ont en vu dans leur jeunesse ou que le papa en a été, et Ceux qui n’en ont jamais entendu parlé. Ainsi j’ai pu discuté et échangé avec plein de personnes, curieuses, intéressées ou témoins d’un temps qui commence à s’oublier.

La meule en feu a eu un peu de mal a prendre le rythme de la carbonisation. Faut dire que les jours avant, la pluie avait détrempé l’ensemble. Mais une fois partie, elle a fait son effet et bien fonctionné. J’ai eu beaucoup de mal a l’arrêter le soir.

La meule en coupe, très bon support pour les explications, est vraiment intéressante pour ce genre de manifestation grand public. Le mystère de la meule recouverte de terre qui fume à coté, qui parfois n’est pas très compréhensible, se mue en la chose extraordinaire que c’est, un four à pyrolyse, tout est compris.

Une belle manifestation, merci aux organisateurs et j’espère à l’an prochain.

Nous avons réalisé la première cuisson avec notre four en terre.

L’ensemble des végétaux et la terre étaient gorgés d’eau suite aux grosses pluies. Malgré tout nous avons pu démarrer le feu qui a pris un peu de temps pour sécher l’ensemble.

Nous avions rempli le fût à moitié pour ce premier test. La chaleur a été extrême jusqu’à amollir le tube de cuivre du récupérateur des gaz.

Au final la cuisson c’est bien déroulée, les végétaux sont totalement carbonisés. L’injection des gaz récupérés était si forte que les flammes étaient à 10 cm des injecteurs.

Nous avons a modifier qqles parties du fût pour optimiser la manipulation.

Cette cuisson est parfaite, la série peut commencer.

C’est du bon !!
Extraction du fût
Le stock de végétaux

Avec l’ONG COOPDEA, je continue la recherche et l’expérimentation de techniques de carbonisation adaptées aux pays à faibles ressources. La capacité de nos fours gazogènes étant limitée à 60 l, nous lançons un programme de construction d’un four de 200 l.

Notre objectif est de développer des capacités supérieures de production de charbon végétal à chaque cuisson. Cette réflexion fait suite à une demande de mise en place d’un centre de production dans un camp de réfugiés de 15 000 personnes.

la base du four reste le fût métallique de 200 L qui est le contenant le plus facile à trouver quelque soit l’endroit. Il sert cette fois de chambre de carbonisation, ce qui multiplie par 3 la capacité de matière végétale à carboniser (vs 60 L).

Le fût est placé dans un four en terre argileuse. La technique de construction est celle d’une multi couches de terre-paille, terre-sable. Des matériaux disponibles partout.

Nous sommes accueillis dans le magnifique jardin potager de Kevin « Les Jardins de Fontanés »

Rendez vous le 11 novembre à Montoulieu (à coté de la grotte des Demoiselles) pour la fête Couleurs et Senteurs de la Garrigue.

Ce sont les 20 ans du comité des fêtes, avec un programme qui reprend les meilleures animations des éditions précédentes. Pour celles et ceux qui veulent s’envoyer en l’air il y aura une montgolfière.

Je présenterai une charbonnière en coupe pédagogique et une charbonnière en cuisson. Deux pour le prix d’une, à ne pas rater !

l’équipe de St Guillaume a allumé le feu dans la marmite remplie de 4 stères de bois.

les bûches une fois déposées dans la « marmite », il est mis un cordon de terre dans les rainures des jonctions des viroles pour l’étanchéité.

Colmatage
Allumage par le haut comme en meule

La cuisson dure une quinzaine d’heures puis tous les évents et les 4 cheminées sont fermés.

Le tirage a belle allure

la marmite va refroidir doucement et c’est après quelques jours que l’ouverture du four est réalisé quand tout est bien refroidit.

la récolte du charbon est de l’ordre de 250 kg. Le stère de hêtre sec est de l’ordre de 700 kg soit au départ 2800 kg de bois.

Les animateurs ont démontré leur savoir faire avec cette technique de cuisson au four métallique. Une jolie expérience que j’aimerai tant expérimenter en garrigue. Faut juste trouver un four en état de fonctionner ce qui est rare. Par contre maintenant je sais à qui m’adresser pour avoir des conseils.

J’avais eu l’occasion de voir le site des fours métalliques dans le forêt des Baumaises de la commune de St Guillaume (https://www.altimara.eu/blog/?p=2926). Ce village est au pied du Vercors, à coté du Mont Aiguille.

Ces fours ont été utilisé comme partout en France pendant la Seconde Guerre Mondiale. Ce sont des jeunes enrôlés dans des chantiers de jeunesse qui ont fait fonctionné ces marmites de 1940 à 1943.

Je suis rentré en relation avec l’un des organisateurs, M. David Piccarreta. David m’a envoyé un livret qui décrit leurs activités avec une cuisson en 2010. L’utilisation d’un four Magnien d’origine est assez unique. C’est la chance des cette équipe dynamique.

extrait du livret

Ils ont refait une cuisson, ce samedi 31 août, à laquelle je n’ai pu assister faute de disponibilité. Voici des photos très démonstratives de la mise en place. Dès que j’aurai celle de la cuisson, je les mettrai aussi en ligne.

Bravo à cette équipe, en espérant les rencontrer une prochaine fois.

Un joli cadeau de la part de ma fille, un manga qui raconte la vie d’un charbonnier au Japon. Il pratique la cuisson très spéciale des charbonniers japonais, celle qui produit du Binchotan, un charbon de bois cuit à très haute température.

L’auteur raconte la vie d’un jeune charbonnier qui comme son père, va vivre dans la forêt pour carboniser. L’isolement est assez fort et le travail demande beaucoup de force et d’adresse.

La construction du four et la technique de cuisson sont bien montrées dans ce récit très instructif. Pour un charbonnier occidental, on y trouve carrément un mode d’emploi. La température atteint les 1000°, ce qui donne un charbon exceptionnel. Un charbon parfois blanc en surface. La postface écrite par Philippe Picquier, décrit cette autre façon pour les japonais d’aborder ce type de récit, en commençant par le résultat du travail, à savoir le binchotan, puis de décrire par la suite les techniques de cuisson et de construction. La nature y tient une grande importance et contrairement à nos documentaires, l’homme n’est pas le maître, le « Maître du Feu » comme nous nous désignons ici, mais simplement l’utilisateur.

Un manga fort passionnant et instructif et plaisant à lire. Une belle approche des charbonniers japonais de binchotan qui donne très envie d’aller voir sur place.

Le Conte du Charbonnier de Shigeyasu TAKENO, collection Picquier Manga, 2006. https://fr-fr.facebook.com/EditionsPhilippePicquier/

Doumo arigatou gozaimashita, どうもありがとうございます

Une belle réussite d’une cuisson en fosse. J’ai repris le trou creusé l’année dernière et je l’ai agrandi pour augmenter le volume. La profondeur a été limité par une dalle de pierre en sous sol. Dimensions: 3 m de L, 0,70 m de l et environ 0,60 m de profondeur soit 1,26 m2.

J’ai creusé 5 cheminées, 4 en parallèle et une en bout. L’allumage a démarré de l’autre coté dans le sens de la longueur.

Le bois, de petites et moyennes sections, a été placé perpendiculairement avec un remplissage au maximum des trous. Puis j’ai recouvert de buis écrasés et de terre. La charbonnière était prête.

Malgré un vent violent, j’ai allumé le feu. La progression du feu a été lente. la fumée sortait par la cheminée terminale car j’ai ouvert les deux premières cheminées latérales plus tard, en fonction de l’avancée de la carbonisation.

Il y a un tassement régulier de la couverture terreuse qu’il faut bien surveiller pour éviter l’embrasement.

En fin de cuisson, l’extinction s’est faite par étouffement comme dans une cuisson à la meule.

La qualité du charbon semble très correcte, peut être un peu moins qu’à la meule, c’est à vérifier.

Je suis satisfait de cette cuisson. Je recommencerai l’année prochaine avec plus de volume si c’est possible.

Comment ne pas passer quelques temps dans un village qui s’appelle « Charbonnières-Les-Vieilles ». A l’occasion d’un séjour dans les volcans d’Auvergne, je n’ai pas résisté à m’arrêter dans ce joli village. Bien sur plusieurs questions cherchaient des réponses, quel est le nom des habitants et pourquoi ce nom de charbonnières (Vieilles a comme origine Ville, latin Villa, donc domaine rural Gallo-romain).

Peu de réponses, il n’y a pas de gentilé défini pour nommer les habitants. Pas loin de là, dans un autre village, Charbonnières-Les-Varennes, les habitants ont comme désignation: les Coupaux (cf. article https://www.altimara.eu/blog/?p=1838).

La mémoire de l’activité du charbon de bois s’est un peu perdue. Nous avons questionné quelques habitants, au troquet du coin, mais personnes ne se rappelle vraiment. Un indice à l’une des entrées du village, un four en fer de type Magnien (souvenir de la Seconde Guerre Mondiale?), décore un carrefour.

Voilà un endroit où il serait bon de restituer la mémoire (Je pense que certains habitants ont des témoignages à nous livrer) en organisant une fête des charbonniers avec une belle carbonisation. Le bois ne manque pas dans la région.

Il y a à proximité un magnifique lac de cratère, le Gour de Tazenat, qui est issu d’une éruption phréatomagnatique, un Maar, la rencontre de l’eau et du magna.

Une magnifique région à visiter.

Voilà les beaux jours qui arrivent et l’envie de glace avec. Après le pain, les pizzas et le dentifrice, les ice cream prennent la teinte noire.

Au marché du Lez, à Montpellier, une carbo glace a pris sa place entre fraise et pistache.

Le charbon est noir !!!

Il existe en Islande des glaciers qui sont tout noir. Glace blanche, glace noire, je posterai bientôt une photo d’un de ces glaciers. C’est bientôt mon départ annuel vers cette île.

Bonne dégustation et bon été !

Un vent à décorner les taureaux a retardé l’allumage des charbonnières. Jean, Krem et toute l’équipe avaient préparé la meule. Pour ma part, j’avais creusé courageusement un plus grand trou que l’année dernière à l’emplacement de la charbonnière en fosse. Elle était prête avec son bois sous la terre. Enfin et après accord des pompiers, nous avons allumé conjointement nos « fourneaux ». Carbonisation en marche !

Entre temps des classes scolaires nous ont rendu visite. Un atelier pain a aussi bien fonctionné avec le grand four et l’énergie de Lisa et Simon. Bien sur les marteaux n’ont pas arrêté de taper, actionné par les bras vigoureux des forgerons et forgeronnes. Une superbe structure en bambou a était construite en 3 jours, du beau travail. L’atelier vannerie a été un bon moment pour Martine qui a pu avec Simon, élève studieux et doué, fabriquer une grosse manne.

Et un brin d’Occitanie.

Cette fête de la charbonnière attire de nombreux jeunes qui veulent apprendre ou se perfectionner à la forge. L’ambiance est joyeuse et très amicale et les anciens, comme moi, apprécions cette énergie en éclosion.

Le besoin de transmission se concrétise et il est heureux de voir ces jeunes gens s’intéresser autant à ces vieux savoir faire. C’est assez rare et donc important de le signaler.

La charbonnière en fosse avant ouverture.

Encore une belle fête, une équipe hétérogène mais dynamique, de belles rencontres, la magie charbon a encore fonctionné.

Merci Jean.