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J’ai vu le film MAKALA (charbon de bois en swahili), qui est actuellement en salle. Il décrit l’histoire d’un jeune Congolais qui fabrique son charbon de bois et va le vendre en ville.

Un charbonnier en « vedette », film remarqué à Cannes, à priori cela a sa place dans mon blog. Après visionnage, le Monde, charbonnier ou pas, est divisé en deux. Nous n’habitons pas la même planète. Ou peut être que si….

Description dans le site de « Première »: Au Congo, un jeune villageois, espère offrir un avenir meilleur à sa famille. Il a comme ressources ses bras, la brousse environnante et une volonté tenace. Parti sur des routes dangereuses et épuisantes pour vendre le fruit de son travail, il découvrira la valeur de son effort et le prix de ses rêves.

C’est un film moitié documentaire, moitié sociétal, qui démontre les grandes difficultés de la vie de ces congolais des campagnes (voir même en général). Le personnage principal est un jeune homme qui a déjà une grande famille et qui veut construire une maison pour y vivre. Pour acheter le matériel, il décide de fabriquer une grosse quantité de charbon et d’aller le vendre à 50 km de chez lui. Tache très ardue car il manque de matériel. Après avoir repéré un grand arbre, il l’abat avec ses haches primitives et le découpe petit à petit. Puis il rassemble tous ces bois autour du plus gros morceau.

La technique présentée est celle de la meule en long, rectangulaire, comme cela se pratique généralement en Afrique. La couverture de terre se fait par plaques découpées à la surface du sol, qui a l’air très sec. Puis le charbonnier allume un feu (dommage on ne voit pas sa technique, briquet à gaz ou briquet à battre???) pour avoir des braises. Avec une pelle il dépose celles ci dans un trou sur le coté bas à l’avant de la meule.

Là nous ne voyons pas vraiment l’allumage d’autant plus que déjà des fumées sont visibles sur le haut. Le réalisateur a un peu bidouillé le protocole d’allumage. La cuisson n’est pas montrée. Le décavage pose des problèmes avec des bouts de charbon qui prennent feu. La charbonnier crache de l’eau sur les braises pour les éteindre.

La seconde et plus importante partie du film est la transport des gros sacs de charbon. Accrochés avec des gros élastiques, 7 ou 8 sacs forment une « montagne » sur un vélo qui disparait sous sa charge. Les pistes poussiéreuses, le trafic des camions, bus et voitures et les côtes rendent le trajet terrible et épuisant pour le charbonnier. La vente est un âpre marchandage mais qui montre l’utilité toujours réelle du charbon de bois dans ces sociétés.

Je recommande ce film tant pour le coté charbonnier que la réalité des conditions de vie difficile de ces personnes. Un jour ils seront peut être migrants et nous allons les renvoyer car leurs pays ne sont pas en guerre…officiellement. C’est oublier d’où ils viennent.

Un documentaire, tournée en 2014, est sur le même sujet: Makala par Maloba.

Carolle Maloba, la réalisatrice, a filmé dans son intégralité le travail des charbonniers kantagais. Ce documentaire a certainement très inspiré le film d’aujourd’hui car il y a une grande similitude, hormis la personnalisation du charbonnier.