Charbon de bois

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Le four étant prêt, c’est à dire que l’argile de construction est presque sèche, nous avons procédé au remplissage en bois et la mise en feu.

Chargement par le dessus. Mélange de bois sec, un peu de palette, et de bois fraichement coupé. C’est essentiellement du peuplier, un bois pas très recommandé pour le charbon. Mais le terrain est une gravière où poussent presque exclusivement ce type d’arbre.

La plaque de fer est posée sur le dessus et un joint hermétique, tout au moins avant la chauffe, est réalisé avec de l’argile. Nous avons recouvert ce couvercle de terre puis de paille pour avoir une isolation. La paille, reste de coupe d’herbe, est aussi plaquée sur trois cotés, dans le but d’isoler là aussi.

L’allumage est très facile. Avec le conduit un peu en baïonnette, il se crée un appel turbo dans le conduit qui active le feu. Nous avons introduit des baguettes de bois. Première surprise, la montée en température est très longue. Il nous a fallut au moins deux heures pour dépasser les 50°. C’est certainement du au fait que l’argile n’était pas assez sèche et a donné beaucoup de vapeur d’eau.

Nous avons réussi a atteindre les 100° (au niveau de la sonde, dans la partie haute) et à partir de cette température, la chaleur a vite augmenté. Les deux petits tuyaux ont finalement donné du gaz de carbonisation et pendant un temps trop court, nous avons pu voir la flamme issu de l’enflamment de ce gaz.

Fumées bleues! Indicateur de carbonisation, elles sortaient par le joint fissuré que la tôle provoquait par gondolement. Mais le cycle d’auto-alimentation en gaz de carbonisation, système gazogène, ne c’est pas engagé. Aussi nous avons tout bouché, cheminée, foyer et joints, pour étouffer le feu.

Pendant le nuit la chaleur a ouvert des fissures et a brulé une partie de la paille d’isolant. Au petit matin, le four fumait comme une meule. Après démontage du couvercle, il a fallut vite arroser à grande eau l’intérieur du four pour éviter l’enflammement du bois/charbon.

Résultat: consommation du bois, petites tiges, dans le foyer de l’ordre d’un quart de m3. Cuisson incomplète, 50/50%.

Bilan: cette première expérience n’a pas été optimum. Faut revoir le volume interne du four qui est trop vaste pour la capacité calorifique de la cheminée. Trop d’eau à l’intérieur, a confirmer la prochaine fois. La terre argileuse a une forte tendance a craqueler, d’où la fragilisation du four et son manque d’étanchéité.

Conclusion: ce type de four, construit en dur et dans des proportions moindres, peut être une base d’une production fixe avec plusieurs fours dans un même endroit. Dans un autre registre, il peut être très intéressant pour la fabrique de poteries noires.

Merci à Gis pour son accueil.

 

Dans le cadre du développement des charbons en Afrique, je suis à la recherche de différentes techniques de carbonisation. Le but est de trouver le meilleur four qui allie simplicité, cout de revient a minima et efficacité. J’ai trouvé chez un charbonnier anglais une méthode qui s’appuie sur la comception des fours « rocket ». Habituellement utilisés pour la cuisine, ce sont plutôt des réchauds. Construit dans des boites de conserve ou des bidons, on retrouve leurs usages chez les personnes nomades. Le principe est simple et s’articule au travers d’un tuyau coudé qui est lui même très isolé. Là, l’originalité vient du fait d’utiliser la chaleur rayonnante de la cheminée et de carboniser le bois ou la matière végétale qui est mise à la place de l’isolant.

Nous avons entrepris la mise en route d’un four en briques, statique et de bonne capacité. Construit dans une région de terre cuite, il est facile de trouver de l’argile et des briques bon marché, tout autour de la ville rose, Toulouse.

Accueilli dans le parc de Gis, nous avons toute la place qu’il faut. De plus il y a beaucoup de bois, c’est parfait. L’argile est extraite de la cave de Martine. Les 129 briques sont achetées à la briqueterie de Nagen dont le patron nous a accordé un bon prix.

Le four est achevé, il faut attendre son séchage avant la mise en feu. Tous les détails bientôt.

Les guerres liées au pétrole et en règle générale à l’énergie et à son accès (ou son profit) sont omniprésentes. Le charbon de bois, l’une des plus anciennes énergies que l’humanité exploite, a génèré aussi des tensions.

Dans les pays où l’utilisation du charbon de bois est très présente, rappel 60% de la population mondiale cuisine au charbon, la maitrise du commerce de ce charbon est parfois source de problèmes. En Afrique, un article du « Monde », fait état d’un trafic illégal sur la production et la vente du charbon dans la République Démocratique du Congo. Article du Monde payant: charbon rdc.

Charbonniers Afrique  (Éthiopie)

Plus près de nous mais dans des temps plus anciens, nos charbonniers, en toute légalité, se sont retrouvés dans un conflit très dur avec les paysans. J’ai souvent entendu dire que bergers et charbonniers sont les pires ennemis. L’explication la plus simple est que les moutons mangent la repousse des taillis d’arbres et empêchent son développement. Pas d’arbres, pas de bois, pas de charbon. Et si il y a interdiction de paissance, les bêtes n’ont pas assez d’espaces où trouver à manger. Sylva vs patus. L’histoire nous donne un version un peu plus élaborée.

Les trois zones, ager, patus et sylva, c’est à dire la répartition des champs, du parcours et de la forêt sur un même territoire, ont varié dans l’histoire au gré des activités agricoles, de la surpopulation ou désertification rurale et bien sur du contexte de sécurité ou pas.

A la Révolution, les droits seigneuriaux, qui donnaient la main mise aux puissants sur le bois, sont abolis.  Le ramassage du bois mort, la glandée et bien d’autres ressources forestières à usages domestiques, comme les champignons ou les châtaignes, étaient très importants dans le monde rural. Les coupes de bois et la fabrication du charbon se libéralise sans guère de contrôles. Les autorités essayaient tant bien que mal de cadrer ces activités. Pour limiter l’inflation des prix du charbon de bois et préserver les ressources, il était organisé dans notre région languedocienne, une attribution par ville des secteurs de production. Les nouveaux riches se sont accaparés les terrains de la noblesse, passés en biens nationaux et revendus. Sous le premier empire, Napoléon a mis les forêts sous tutelle des ministères d’État et non plus sous gouvernance locale. Les relations administratives entre les citoyens et les élus du terrain sur les questions forestières sont rompues.

La déforestation est massive, les collines et les montagnes perdent une grande partie de leur couvert forestier. Cette déforestation va être en partie due par le développement des forges à martinet, grandes consommatrices de charbon. Dans les années 1820, l’industrie métallurgiques a un fort besoin de charbon, que les mines ne peuvent pas alimenter faute de moyens de transport. Aussi les industriels vont mettre en place dans les forêts de lourdes équipes de charbonniers. Ceux ci coupent et carbonisent, c’est leur métier.

Parallèlement l’État, sous Charles X, crée le code forestier. Ce code va fortement limité la liberté et les usages liés à la forêt. Les animaux sont interdits de paitre et les contrevenants, berger ou éleveurs, lourdement sanctionnés. Les gardes forestiers se retrouvent face à des paysans mécontents. Malgré ou à cause de la présence des gendarmes et de la troupe, cela va s’envenimer avec des arrestations, emprisonnements et parfois des morts. Cette « révolte » est particulièrement vrai en Ariège, où sont les grandes forges. Ce mouvement de révolte occitane est (peu) connu comme « La Guerre des Demoiselles ».

Ce curieux nom provient du fait que les paysans se déguisaient avec des châles et habits de femmes tout en se noircissant la figure pour ne pas être reconnus.

Dans cette période difficile et dans l’été 1829, les charbonniers ont subit les foudres paysannes. Considérés comme collaborateurs, ils ont été chassé, leurs cabanes brulées et ont même été menacé par des tirs au fusils. En 1830, une trentaine de charbonniers dans la forêt domaniale de Saint-lary, près de St-Girons, sont expulsés et certains blessés.

Le conflit va s’arrêter de lui-même faute de combattants. La campagne se désertifie tout simplement. Les charbonniers vont revenir dans nos forêts pour un siècle de plus. Un peu plus tard les forges, qui se modernisent, et la métallurgie vont s’alimenter en charbon de terre plus facilement quand le réseau du transport par train se met en place.

La Guerre des Demoiselles: ici

Le Père Noël a apporté un petit objet assez particulier. Venu du Japon, ce pays où la tradition est fondamentale, où le travail du charbon de bois est toujours important et où la carbonisation est poussée aux extrêmes.

Les charbonniers de la région de Kishu, zone montagneuse pas très loin de Kyoto, poussent leurs cuissons à plus de 1000°. Le processus est en plusieurs étapes. Au final le charbon est libéré de ses poussières et devient actif. Beaucoup d’autres qualités se dégagent de ce fabuleux charbon qui a entre autre la particularité d’être « blanc » en surface. Sa dureté exceptionnelle permet aussi d’en tirer des bijoux ou des objets variés. Ce n’est pas du diamant, quoique en diamant noir, il préfigure ce cristal, son nom Binchotan.

Dans tous ces objets, l’un m’a conquis, la brosse à dent au Binchotan. Les poils sont enduits de ce charbon actif.

Des dents blanches avec une brosse noire.

Une adresse pour en acheter, il en existe d’autres, à chacun son choix. http://horace.co/fr/dents/horace-binchotan-toothbrush

LA FÊTE DU BOIS

Les 16, 17 et 18 septembre, je serai à la fête de la foret organisée par l’association « La route du bois ». Ce sera un long week-end d’animations sur le thème du bois.

J’y serai, avec Martine, ma compagne vannière, pour une cuisson d’une petite meule. Il y aura aussi une cuisson de biochar au four et présentation du projet « charbon artic », le charbon végétal de lupins.

Rendez-vous à Ferrals-Les-Montagnes, dans les montagnes, entre Carcassonne et Narbonne, au nord. Lieu de la fête

PROGRAMME

affiche ok imp

Les milliers voir millions d’hectares de lupins en Islande, peuvent devenir une grande source d’énergie.

Matériel de base de la grande entreprise IS-KOLAGERÐ. Faudra peut être investir….IMG_20160728_173134299_HDRLes premières briquettes de charbon végétal à partir de lupins sont réalisées.

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La recette est toujours la même, du charbon de lupins pilé mélangé à de la farine (hviti en islandais).

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De la haute technologie. C’est avec une boite de conserve de sauce aux champignons, sans la sauce évidemment, que j’ai moulé les briquettes. Elles sont peu compactes car le poinçon avec lequel j’écrase la mixture laisse passer trop charbon sur les cotés. Malgré tout elles sont assez denses pour remplir leur fonction de charbon de bois expérimental.

Ís 1 og Ís 2, les deux premières briquettes estampillées made in Iceland.

Du BIO, Organic Product

IMG_20160728_180036139_HDRAlors les lupins, vous allez pas envahir l’Islande aussi facilement !

I made charcoal with flowers Lupin in Iceland. There are so many Lupins in Iceland and they are a menace for endemic plants. To do charcoal with them could be a solution to stop the invasion and create a new icelandic energy. I will do it.

Les pressophiles, collectionneurs de fer à repasser, recherchent toujours des modèles anciens. Voilà que je viens de me voir offrir un fer à braises tout neuf. Acheté dans un marché de Guinée, à Macenta, il est dans son carton d’origine. C’est un modèle chinois, évidement, qui permet à toutes ces personnes, privées d’électricité, de pouvoir repasser. Finalement cela semble être assez courant dans les pays en voie de développement. 

Ce fer est un peu petit, la finition inexistante, il a même fallut que je perce un trou pour fixer la poignée car celui d’origine est décalé.

Merci à Stéphane, habitant de Macenta, qui s’est occupé de l’achat.

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A l’étouffé, sans flamme et avec flegme.

Voir ce lien explicatif ( là je parais agité mais c’est pas vrai ):

http://www.youtube.com/watch?v=iWspcuntfDY

Une première animation qui résume cela (cliquer dessus et attendre 2 s le démarrage)   charb_1

et une deuxième qui nous emporte en Islande    carb_2

Combustible utilisé en Islande: mór, (La tourbe est créé par la décomposition incomplète des plantes qui poussent dans les Landes. Le « Mologni » est le reste de la végétation résiduelle qui meurt chaque automne et se superpose. Ainsi, on pense qu’un mètre de « mólagi » se forme en 1-3000 ans. Les marais sont produits dans l’eau par décomposition des plantes mortes qui ne sont pas entièrement pourries à cause du manque d’oxygène. La pourriture s’élimine progressivement jusqu’à l’élimination des bactéries anaérobies (Oscar Bjarnason, 1966)) http://k-sql.lbhi.is/hesthus/index.aspx?GroupId=107