Charbon de bois

Aujourd’hui a était le jour des travaux les plus éreintants.

Agrandissement de la faulde. Avec un niveau et un bastain comme pour du béton.

Avé le caritou…trois pierres au centre, tradition.

Livraison de 6 stères de chênes verts, environ 4 T, voire un peu plus. C’est Cédric Lavabre de Sainte-Croix-De-Quintillargues qui les livre. La terre vient aussi de Sainte Croix. Un, mon, village charbonnier ça ne se refait pas !! Mais c’est Frédéric, employé de la commune de Viols-En-Laval, qui a fait le transport.

C’est d’ailleurs avec lui et Arthur, un jeune archéologue, que nous avons rangé le bois. Merci à vous deux !

Encore plus de terre autour, elle servira pour le recouvrement de la meule, et le bois bien rangé en rond, le charbonnier peut aller se reposer tranquille.

Si le ciel nous tombe pas sur la tête (citation historique !!), j’aurai l’occasion de réaliser une charbonnière sur le site du village préhistorique de Cambous du 6 au 15 octobre.

Cette cuisson s’inscrit dans le cadre des journées « Archéologie et Patrimoine » qui auront lieu les 13, 14 et 15 octobre. Avec de très nombreuses animations et expositions dans les communes de Viols-En-Laval et Viols-Le-Fort.

En attendant d’avoir le programme détaillé, voici celui de Cambous :

Manque les ateliers vannerie et techniques du feu, Martine et René.

Ces journées sont réalisées par diverses associations et institutions et pour ma part je collabore avec la Société Languedocienne de Préhistoire https://www.prehistoire-cambous.org/

Cambous, un village néolithique exceptionnel avec la reconstitution d’une maison de cette période.

L’EKV, association européenne des charbonniers, a publié un livret sur les charbonnières en fosse. Nous sommes quatre rédacteurs a y avoir contribué.

« A propos de la carbonisation du bois dans les fosses« .

Les différents articles sont pratiquement tous relatant des expériences, dans des fosses plutôt classiques en rond. Et souvent associé à des archéologues. Ce qui fut mon cas en Hollande, avec une équipe de chercheuses (https://www.altimara.eu/blog/2021/11/04/archeo-et-fosse/).

Dans mon article, en français et en allemand, je parle de mes différentes cuissons en fosse. Une des plus vieilles technique de carbonisation que l’homme avait mis au point pour la production de charbon de bois en quantité. C’est tout au moins ma conviction.

Je remercie l’EKV, de m’avoir sollicité pour cette publication, ainsi que Charles Schlosser pour la traduction en allemand.

Possibilité de commander ce livret :

„Über die Verkohlung des Holzes in Gruben“ 

Wenn wir uns mit diesem Heft daran machen, praktische Verfahren der Verkohlung von Holz in Grubenmeilern experimentell zu beschreiben, begeben wir uns auf nahezu unbekanntes Land, denn die Technik der Grubenköhlerei ist schon lange aus der Übung gekommen. Und so verstehen sich auch die Beiträge dieses Heftes als Versuche mit offenem Ausgang, der Praxis der Grubenköhlerei auf die Spur zu kommen. 

Vorgestellt werden drei Versuche mit unterschiedlichen Varianten:

– Thomas Faißt, Baiersbronn, beschreibt das Grubenmeiler-Experiment im Campus Galli;

– Josef Gilch, Ebermannsdorf, stellt eine experimentelle Betrachtung über zwei Grubenmeiler in Ebermannsdorf vor; 

– Martial Acquarone, Ste Croix De Quintillargues (Frankreich) resümiert seine mehrjährigen Erfahrungen mit unterschiedlichen Varianten von Grubenmeilern.

Abgerundet werden dieses Praxisberichte durch eine Zusammenstellung von wichtigen Quellen der Grubenköhlerei in alten Fachbüchern zur Köhlerei.                                                                                     

Ich bin froh und dankbar über die Bereitschaft der drei Autoren, ihre Erfahrungen auf der Suche nach einer vergessenen (vielleicht sogar verlorenen) Technik der Köhlerei zur Verfügung und sich einer hoffentlich einsetzenden Fachdiskussion unter Expertinnen und Experten der aktuellen europäischen Köhlereiszene zu stellen. Einen grossen Köhlerdank für eure historische Neugier und das erkennbar gute Knowhow!!!

Das Heft kann beim Europatreffen in Erlinsbach direkt erworben oder bei mir bestellt werden (tielke-borchen@t-online.de). Der Preis beträgt 9,00 € zzgl. Versandkosten.

En Français (…approximatif) :

« Sur la carbonisation du bois dans les fosses »

Lorsque nous entreprenons dans ce livret une description expérimentale des méthodes pratiques de carbonisation du bois dans les fosses, nous entrons dans un territoire presque inconnu, car la technologie du charbon de bois est depuis longtemps hors d’usage. Les contributions à cette question sont donc considérées comme des tentatives illimitées pour aller au fond des pratiques de l’extraction du charbon.
Trois expériences avec différentes variantes sont présentées :

  • Thomas Faißt, Baiersbronn, décrit l’expérience sur les pieux sur le campus de Galli ;
  • Josef Gilch, Ebermannsdorf, présente une étude expérimentale de deux fosses à Ebermannsdorf ;
  • Martial Acquarone, Ste Croix De Quintillargues (France) résume ses nombreuses années d’expérience avec différentes variantes de fosses.

Ce rapport pratique est complété par une compilation de sources importantes sur la fabrication du charbon de bois dans des ouvrages anciens spécialisés sur la fabrication du charbon de bois.
Je suis heureux et reconnaissant de la volonté des trois auteurs de partager leurs expériences dans la recherche d’une technique oubliée (peut-être même perdue) de fabrication du charbon de bois et de participer à ce qui sera, je l’espère, une discussion spécialisée entre experts de l’actuel charbon de bois européen.
Le magazine peut être acheté directement lors de la réunion européenne à Erlinsbach ou commandé chez moi (tielke-borchen@t-online.de). Le prix est de 9,00 € plus frais de port.

Quel bonheur de se promener dans un bel endroit et de tomber sur des fours de carbonisation. La balade a commencé par une montée assez raide vers les falaises surplombant le petit village d’Eyzahut. Ce micro village domine la plaine de la vallée du Rhône vers Montélimar. Un passage par une superbe arche, le trou du furet, permet l’accès sur les hauteurs. De l’autre coté nous dominons le village médiéval de Poët-Celard. Toute la splendeur de cette Drôme à lavande se dévoile de ce point de vue.

La descente nous a donc réservé la bonne surprise d’un emplacement de fours en fer. Deux fours de type magnien, certainement des vestiges de chantier de la dernière guerre mondiale. Rien de bien nouveau dans cette rencontre si ce n’est un grand plaisir de se trouver dans un lieu où des collègues ont œuvré.

Ces découvertes ont le charme de donner une ambiance dans laquelle je me sens intégré et joyeux d’y être (voir https://www.altimara.eu/blog/2015/12/30/les-petits-fours/).

Cette année nous n’avons pu que passer 2 jours et demi chez Jean, dans son domaine de garrigue. Moment important, le cavage, c’est-à-dire la récupération du charbon en fin de cuisson. Je n’avais pas eu l’occasion d’y assister les fois précédentes. Intéressant de voir comment son équipe, les forgeron-es et métallurgistes, répartissent les bouts de charbon en marguerite autour de la meule. La terre noire est très poussiéreuse, l’usage de masques est salvatrice.

Extraction du charbon, mise en tas des incuits, tamisage de la terre et dépôt de celle-ci en couronne tout autour, les gestes sont précis, on sent l’expérience de chacun.

Puis le geste valorisant de la mise en sac et de tous ces sacs qui s’alignent, preuve de la bonne cuisson de la charbonnière.

Ouf, nous avons l’autorisation de faire du feu malgré la sécheresse. Aux outils charbonnier et apprentis charbonniers !! Niveler le site, entreposer les 6 m3 de bois et les 2 m3 de terre, il nous faut aussi trouver 100 m de tuyau pour avoir un point d’eau. De la paille, préparer du bois sec d’allumage et d’entretien, des enchantillons (haha ??), des pelles, des râteaux, des seaux et tout un bazar utile et nécessaire. La boisson, les chapeaux, des sièges, un tente abris, deux éléphants et un rond de serviette…

Début des opérations d’aménagement, la semaine prochaine après le 1 mai (manif d’abord).

Cambous est un un site archéologique, proche du village de Viols-En-Laval dans l’Héraut. Ce site est remarquable par son village néolithique, avec des fonds de cabanes bien conservées. Une maison de cette époque a été reconstitué, avec un toit en chaume, qui sont des roseaux de sagnes.

Le lieux sert pour des expérimentations archéologiques en plus de son caractère touristique et patrimonial.

Au mois de mai, du 6 au 13/14, je conduirai une charbonnière d’environ 6 stères. Nous seront toute une équipe, des archéologues, étudiant-es et bénévoles. Le 13 sera la journée Faites de la préhistoire, avec des animations, dont René et ses techniques du feu et Martine la vannière sauvage.

Plus d’informations : https://www.prehistoire-cambous.org/evenements/

Il est courant, ou tout moins possible, en se promenant dans nos garrigues de trouver des cercles de fer rouillé. Pour la plupart en piteux états, ces ronds sont des restes de four à charbonner. Chaque cercle correspond à un élément de ces fours. Viroles, couvercles ou simple anneau, ils rappellent que les structures étaient à plusieurs niveaux.

Ces dispositifs datent, pour certains, des programmes développés par Vichy, l’État français qui remplaça la République, pour répondre au besoin d’énergies suppléant le manque de pétrole pendant la Seconde Guerre mondiale.

La cuisson en four est plus simple que celle en meule et a pu être mis en œuvre par des ouvriers non qualifiés. Mais certains s’y sont frottés à la technique traditionnelle de la meule.

Dans cette période difficile pour la France et surtout pour les Françaises et Français, des initiatives étatiques ont essayé de combler le manque de ressources. Ainsi un mouvement de jeunesse mis en place par le régime de Vichy, a été créé dès l’été 1940, le 25 juillet, Les Compagnons de France. Cette association paramilitaire indépendante, se voulait de former des jeunes de 14 à 19 ans pour le renouveau des forces vives du pays. Près du Pic-St-loup, il existe un petit village, Viols-en-Laval, connu aujourd’hui pour son site archéologique de Cambous. Dont le nom provient du château de cette petite commune. C’est dans cette demeure que s’installe une petite troupe des Compagnons de France.

Maréchal nous voilà..pas !

Ces jeunes formés, dans une ambiance entre scoutisme et militarisme, avaient un uniforme et saluaient le bras tendu. Le caractère fasciste du gouvernement impose de fait ces comportements. L’un de ses cadres, qui portait le nom en résonance de Pierre Compagnon, déclara que « Le mouvement n’est ni fasciste ni phalangiste, il est français». En 1942, plusieurs rentrèrent dans la Résistance.

Installé au château de Cambous, les jeunes gens participaient aux travaux agricoles, vendanges et aides aux fermiers et viticulteurs.

Et puis ils ont été charbonniers. A la traditionnelle, en meule, ce qui laisse à penser qu’ils avaient un maitre charbonnier pour les conseiller.

Le chantier se situe à Valboissière dans la commune de Brissac. Le journal Le Petit Méridional en a fait l’écho dans un article qui vante les qualités saines de ces jeunes hommes. Un chantier de carbonisation était aussi en activité à Viols-le-Fort de la mi-janvier à début mars. Il rapporta 6 000 et 1 000 fr.

La photo 2 montre le portage du bois avec la fourche, la cabra.

Difficile de savoir s’ils ont apprécié ce type d’activité. La discipline un peu rude dans ce mouvement et les contraintes du travail de carbonisation, ne devait pas être ce que cherchent des jeunes à cet âge.

Dans cette période de guerre, le château de Cambous a accueilli diverses troupes. Ce sont des militaires belges qui occuperont en premier ce lieu. Puis les Compagnons de France de 1940 à 1942 suivi de militaires français dont le célèbre général de Lattre de Tassigny. A la suite de la guerre, en 1950, les 24 baraquements construit servirent de logements aux enfants juifs pour leur formation et transit vers Israël.

L’historique du château et de son utilisation est tiré de la publication de Christian PIOCH, « Le château de Cambous et les Compagnons de France (1940-1942). « Dans Études Héraultaises, 1964.

Rendez-vous important à Cambous. J’aurai le plaisir de conduire une charbonnière avec les archéologues du site en mai 2023. Mais ceci est une autre histoire…

L’oppidum de Bibracte, village perché de l’époque gauloise, est aujourd’hui le plus vaste chantier de fouille de France et peut-être d’Europe. 200 hectares, dans lesquels se répartit une ancienne ville, avec différents quartiers. Les fouilles prospectent dans plusieurs emplacements. Le reste de la colline est recouvert essentiellement d’une grande forêt d’hêtres.

Une forêt bi-centenaire qui recouvre une ville bi-millénaire.

Sur le bas, le musée moderne présente les collections d’objets trouvés lors des fouilles. Une belle présentation permet de comparer les différents oppida d’Europe. Parmi toutes ces vitrines, certaines ont retenu un peu plus mon attention. Charbon de bois tu m’attires !

la carpologie, l’étude des graines, comme la détermination des pollens, la palynologie sont des instruments précieux pour les archéologues. Les graines qui restent dans les lieux de cuisine, souvent carbonisées par erreur de cuisson, se conservent particulièrement bien. Elles permettent d’avoir un panorama des habitudes culinaires de nos « ancêtres » (Plutôt nos précurseurs).

Musée de Bibracte

Une maquette, à très petite échelle, reprend une scène d’une zone d’activité métallurgique avec des bas-fourneaux. Elle est censée montrer l’activité de l’extraction à la réduction des minerais. Et en intermédiaire, les charbonniers s’activent pour alimenter en charbon les métallurgistes, qui sont de très gros consommateurs.

Musée de Bibracte

Le parti pris est de mettre en situation avec des meules. Je ne sais pas si les fouilles ont révélé cette technique, qui est quasi impossible a retrouver. Celle de la fosse était plus commune dans cette période et surtout retrouvée dans différents lieux de fouilles.

Une autre interprétation montre la chaine opératoire dans un atelier de coulage de bronze. Une étude évalue le système d’optimisation chez ce bronzier pour répartir les tâches avec des emplacements bien déterminés pour chaque étape de la fabrication. Le charbon de bois est stocké dans différents coins.

Atelier bronzier. Musée de Bibracte.

La visite du site permet de découvrir une forme bien particulière de taille des haies de hêtres. Le plessage, par croisement des petites branches, est une technique pour entrelacer les différents arbres. Avec le temps, + de 100 ans, les arbres prennent des formes fantastiques. Les haies ont disparu, reste des alignements d’arbres immenses et tortueux. Ici on appelle ça des Queules.

Quelle queule !

https://www.bibracte.fr/

De passage dans cette belle région aux grands noms de domaines viticoles, je ne pouvais pas rater un village qui s’appelle CHARBONNIÈRES.

L’activité du charbon de bois a totalement disparu et je n’ai pas trouvé de vestiges non plus. Ce petit village, environ 300 âmes, est constitué de 4 hameaux.

Les habitants ont un gentilé assez original. Ils se sont nommés dans un premier temps, les « Charboutis » puis ils ont adopté un nom très particulier, celui de Leunais-aise. Celui-ci provient d’un surnom un peu moqueur de Lunès de charbonnières.

La place centrale.

D’après un certain Pierre Plavinet, le nom est associé à celui que l’on donne localement aux emplacements des charbonnières, les fauldes, sous le vocable populaire de lunes charbonnières.

Les charbonniers et la lune, c’est vrai que la pleine lune permet la surveillance de la meule sans apport de lumière. La nuit, le noir l’emporte, le charbonnier sélénite, tourne tel un chat noir autour de l’incandescente charbonnière toute de noir vêtue.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Charbonni%C3%A8res_(Sa%C3%B4ne-et-Loire)

Lors de la semaine passée chez Jean, j’ai réalisé une nouvelle cuisson en fosse. En Hollande nous avions expérimenté trois différentes formes de fosses. J’avais déjà réalisé deux cuissons les années précédentes chez Jean, avec des creusements en ligne. Il me fallait compléter mon apprentissage en réussissant une cuisson dans une fosse concave. Cette forme est certainement la plus commune dans les fouilles de l’antiquité et du moyen-âge. Le fait d’avoir creusé a permis de garder une trace de cette activité que l’on a pas ou peu des meules.

La limite de creusement dans le terrain de Jean est une profondeur d’environ 60 cm. Difficile d’aller plus bas, une strate compacte de calcaire ne le permet pas.

Le diamètre de l’ouverture, à la surface du sol, est d’environ 1,80 m. J’ai creusé une belle parabole jusqu’à la strate, sous une chaleur accablante.

Mon idée était de pratiquer la technique d’une mèche centrale, du bois sec en colonne, complétée par un parterre du même bois sec. Le remplissage se faisant avec du bois coupé quelques mois avant, donc relativement vert.

La mise en place des bûches demande un certain savoir faire que nous avons perfectionné au fur et à mesure. Martine a adoré ce puzzle. La coupe des buchettes prends énormément de temps.

L’option prise a été de mettre les buchettes en rond par rapport à la mèche.

Après avoir recouvert partiellement, et en rond la surface avec des ramilles écrasées et de la terre, j’ai lancé l’allumage par le centre. Le feu a bien pris puis descendu dans la masse comme espéré.

Ensuite, il a suffit de diriger le feu vers l’extérieur. En 24 h c’était suffisant comme cuisson. J’ai recouvert l’ensemble de terre pour étouffer sans problème.

Nous avions incorporer des poteries dans le centre, à la demande d’une potière, pour réaliser un enfumage. Le résultat est satisfaisant, surtout que j’ai pris des précautions pour ne pas les briser pendant la cuisson.

Le cavage est rapide. Seule les bûches au contact du sol ne sont pas carbonisées correctement.

La prochaine fois, je dois trouver comment réduire les imbrulés au sol.

Avec les scolaires qui dessinent au fusain, nous ne sommes pas loin de la grotte Chauvet.

Jean a récupéré un four métallique qui vient du jardin ethnobotanique de Rousson dans le Gard. Cette structure ressemble à celle des fours utilisés pendant la seconde guerre mondiale. Il faut quatre cheminées de part et d’autre. Le remplissage est par viroles (caissons) successives, trois dans ce cas. Ensuite on pose le couvercle et par le trou central, c’est comme pour la meule, on allume le bois à l’intérieur.

Le remplissage demande un peu de savoir pour bien disposer les bois sans laisser trop de trous. Martine est devenue une experte en la matière.

Au final il faut luter les joints de séparation des viroles, avec de l’argile ou de la terre.

Avec ce modèle il y a une série d’ouvertures dont a pas bien saisi l’utilité ??

Les cheminées sortent par le bas et permettent une sortie inversée de la fumée ce qui procure une meilleure carbonisation.

Résultat satisfaisant en un peu plus de 24 h de cuisson.

Reste à tester le charbon de bois !

L’équipe de choc au travail.

LES MÉTALLURGISTES.

Tout ce beau et bon charbon de bois est utilisé par les métallurgistes. Ceux-ci, au grès des envies, pratiquent la réduction, le coulage et autres dans des bas fourneaux ou des foyers puissamment alimentés en charbon et ventilation.

Coulage du bronze.

La métallurgie est la base avant la forge et/ou le travail des métaux. Extraire, la réduction, un métal de sa gangue de roche, laisse rêveur de penser comment les Hommes ont découvert ce principe. Ce qui est sur c’est qu’il a fallu d’abord savoir produire du charbon de bois en quantité.

C’est un travail souvent harassant qui mêle chaleur et patience.

Nico

LES CHARBONNIERS, la meule.

Nous nous sommes retrouvés, charbonniers, forgerons, métallurgistes et autres artisans des savoir-faire ancestraux chez Jean, en Ardèche, comme chaque année en mai.

Il y avait la traditionnelle meule des forgerons et de Jean, une cuisson dans un four métallique et ma charbonnière en fosse circulaire.

J’écrirai un peu plus tard deux autres articles concernant ces deux façons de carboniser.

La meule était plus plate cette année, ou plutôt moins bombée. Recouverte de la terre noire, elle avait un bel aspect. La couverture végétale était non pas de buis mais de ramilles écrasées. Le buis a sérieusement disparu à cause de la pyrale. Montée lors du weekend, l’allumage de la meule a eu lieu le lundi matin. Les bois sont posés sur des palettes, technique mise au point l’année dernière, pour limiter les incuits des bois qui touchent le sol.

Comme on a affaire à des forgeron-e-s, une solide échelle en fer avec une rampe a été construite pour monter au sommet de la meule.

L’allumage est toujours le moment le plus rassembleur. Grosse fumée, photogénique pour les badauds, un peu moins agréable pour celles et ceux qui alimentent le feu.

Le maitre surveille, bien que Krem, forgeron de métier, soit tout à fait capable d’assumer cette cuisson. La passation est en marche, voire effective.

Cette année la meule a fonctionné au turbo, le tirage a été violent. Le fait d’avoir des palettes, donc un plancher ouvert doit influencer sur la conduite du feu. La cuisson a été assez courte, 4 jours et nuits.

Puis dimanche le charbon a été cavé, récupéré. Un peu plus d’une tonne, assez pour alimenter les forges et bas-fourneaux jusqu’à l’année prochaine.

De très bons moments dans un environnement superbe au milieu des vignes du Château de Lancyre et face au Pic-St-Loup.

Les visiteurs avaient un parcours au travers des vignes et de la garrigue. J’étais posté dans une ancienne charbonnière, au sommet d’une colline avec de la Syrah et du Carignan autour.

Les participants arrivaient par petits groupes. Beaucoup ont découvert cette activité de charbonnier et son implantation en garrigue.

Photo Pierre Poser

L’organisation a été au top, gentillesse et compétence, une excellente ambiance.

En amont, avec Pierre et Thibault, mes deux stagiaires en formation COOPDEA, nous avons monté la meule. Une façon pour eux de connaitre encore plus le métier de charbonnier. Quand ils seront au Togo pour mettre en place des unités de charbon végétal, ils seront capable de parler aussi des carbonisations traditionnelles. Et nous avons été aidé par Julien du domaine.

Un petit souvenir en l’honneur de M. Durand, avec qui j’avais partagé de bons moments sur le vin mais surtout avec les charbonniers, émission « Viure al Pays » et dont l’emplacement de cette charbonnière lui tenait tant à cœur.

Rendez-vous le 9 avril à Sanilhac-Sagrie pour la fête de la Réserve Naturelle des gorges du Gardon. Il y a trois ans j’ai restaurer une faulde, emplacement de charbonnière, dans un chemin qui descend au Gardon.

Cette année avec la charcoal team, Nathalie, Martine et René nous reprenons nos activités ensemble. Démonstrations et partage dans les domaines de la teinture végétale, l’art du feu, la vannerie sauvage et le charbon de bois.

Nous ne serons pas seul, regardez le programme ci-dessous.

Merci à Pauline et à son équipe de la réserve, de nous avoir invité pour cette manifestation.

Autre rendez-vous du 14 au 22 mai chez Jean en Ardèche.

Retour en cette presque fin d’hiver au Jardin de Fontanès. Je vais reprendre la carbonisation des végétaux.

Le four en terre est bien mal en point. A priori nous n’allons plus l’utiliser, tout au moins dans cette forme.

Le stock est bien sec, biochar en vue.

Kevin a taillé ses oliviers. Ce végétal est excellent pour le charbon végétal.

Cette année nous avons trois étudiants en ingénierie qui vont nous rejoindre pour développer les projets.

Charles Schlosser, charbonnier de longue date et animateur d’un groupe actif de charbonniers en Alsace, vient de sortir un magnifique livre en cette fin d’année.

« Le charbonnier, une longue histoire« , I.D. l’Édition, un livre qui se veut à la fois évocation historique, technique et humaine (sic).

Neuf chapitres qui nous permettent de naviguer dans les différentes facettes de ce dur métier, des techniques de carbonisation et de tout ce que la charbon de bois a généré dans nos sociétés et nos esprits. Légendes et art sont aussi présentés avec, proximité oblige, des textes en allemand.

Je n’ai pas encore eu l’occasion de rencontrer Charles Schlosser, nous avons échangé des messages dans lesquels on se sent en harmonie et je suis très heureux d’avoir un tout petit peu contribué à son livre avec deux photos.

Pour commander ce livre c’est ici : https://www.id-edition.com/collections/lalsace-aux-mille-visages/products/le-charbonnier-une-longue-histoire

Lors de mon séjour aux Pays Bas, j’ai, en dehors de la charbonnière en meule, participé à l’expérimentation de cuissons en fosses.

Silke et Janneke, deux archéologues, ont proposé l’étude de la carbonisation en trois fosses à titre expérimental. Silke est anthracologue, elle étudie les charbons de bois. Ses recherches lui permettent de discerner les différentes espèces végétales carbonisées et aussi si c’est de la branche ou du tronc de l’arbre. Elle a fouillé un certain nombre de fosses, des rondes et des carrées.

Elle voulait savoir comment opérer pour passer du savoir au savoir-faire, en réalisant diverses cuissons.

Deux fosses carrées et une en rond, avec Adrien nous avons proposé diverses manières de conduire le feu tout en respectant les protocoles expérimentaux.

Remplissage première fosse carrée.
Superposition de chêne coupé court et de rondins longs de boulot.
Cuisson

La cuisson a été déclenché par une répartition de braises sur le dessus. Puis quand le feu a suffisamment pris, nous l’avons recouverte de mottes inversées. Les trous de chaque coté ont attiré le feu de carbonisation.

Fosse ronde ou concave. Utilisation de morceaux de chêne. Allumage par le haut.
Cuisson périphérique

Après deux jours de cuisson, la carbonisation était inégale. J’ai alors décidé d’ouvrir et de tout re-mélanger puis de remettre une couche de paille puis terre. Cela a ré-équilibré la carbonisation.

Fin de carbonisation. Fouille pour évaluer le résultat.
Du charbon de bonne teneur en carbone.

La troisième fosse a été conduite en deux axes parallèles mais n’a pas été étudié. Les résultats au point de vue charbonnier sont juste satisfaisants. Le terrain gorgé d’eau a une forte influence sur la répartition de la température. Pour les archéologues, l’expérience est très positive car elles comprennent mieux le processus. L’analyse des taxons va permettre aussi une meilleure compréhension de la répartition des végétaux, de leurs qualités et de leurs grosseurs.

Après rebouchage avec la terre, une coupe permet d’étudier l’impact sur le terrain.

Cette expérience m’a permis de me confronter avec de nouvelles techniques, de rentrer dans la science et de partager savoir et faire. Et mener quatre charbonnières de front dont une de 15 m3 c’est assez unique.

Le défournage s’est vite arrêté car le charbon toujours ardent prenait feu. Le peu que j’ai pu sortir est d’excellente qualité. Par contre le coté sud de la meule est très peu carbonisé, il y a un gros volume de bois, de l’aulne, qui n’a pas pris le feu. Le vent, le terrain spongieux et la terre sableuse de recouvrement ont perturbé ma conduite. Malgré tout je suis heureux d’avoir participé à ce challenge avec la participation d’Adrien et de toute l’équipe des bénévoles.

D’un commun accord nous avons baptisé cette charbonnière : « Janneke », du nom de la jeune archéologue dont c’était l’anniversaire. « Meiler » est meule en hollandais.

Belle de nuit.
Un charbon ardent, très léger et qui tinte.
Charbon d’aulne, une première pour moi.
Un échantillon de l’équipe !!

Dans un prochain article je reviendrai sur l’expérimentation archéologique en fosse.

La semaine est passée et après 6 jours de cuisson j’ai arrêté la charbonnière. Nous devons attendre 2 à 3 jours avant le cavage, le défournage.

La cuisson est ardente à l’intérieur de la meule.
Sous la lune, la meule se déplume !
Fin de cuisson, la forme est optimale.
Au réveil avec …120% d’humidité.
Un timide soleil éclaire la meule.
Et notre ami le héron qui nous a accompagné tout du long du processus !!!

Superbe accueil par Paul Klaasen à Ulft, à l’est de la Hollande. Nous avons posé notre campement dans un champs, entre une ferme et une friche industrielle transformée en lieu d’art. Des lapins gambadent dans l’herbe fraiche, des hérons cherchent le vers de terre et des faucons font le saint esprit avant d’être chassés par les corbeaux, c’est très champêtre…hollandais quoi !

Au travail, 15 stères de bois, env. 10 T et 120% d’humidité….

Adrien, un métallurgiste rencontré chez Jean en Ardèche, m’a invité à une rencontre de charbonniers-ères en….Hollande. Dans la petite ville de Ulft, qui a un passé de fonderie, un symposium sur la métallurgie aura lieu fin Octobre. Les charbonniers nous seront en amont à partir du 15 octobre.

Au programme, la cuisson d’une grande meule et des cuissons en fosse pour des archéologues.

Houtskool maken : faire du charbon de bois !
1200 km de chez moi.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ulft